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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 10:09

Le climat politique et social n'en finit plus de se délabrer. Jamais la France n'a été dans un tel état. Hollande, réveille-toi, ou tout peut arriver !

Au début, tout était facile : il suffisait de faire le contraire de son prédécesseur. Sarkozy avait dit noir, Hollande annonçait blanc. Bouclier fiscal, mariage homosexuel, gaz de schiste, durée de vie des centrales nucléaires, politique européenne, comportement, moralité, fiscalité, audiovisuel, retraite, chômage, insécurité..., pendant un an François Hollande a détricoté ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy. Ses thuriféraires entonnaient le refrain bien connu : "La France brisée, la France outragée, la France martyrisée, mais la France libérée." Les plus raisonnables comprenaient bien qu'il faudrait bientôt passer à autre chose, se réveiller, réaliser que l'anti-sarkozysme c'est bien, mais que la définition du hollandisme tardait à venir.

Dix-huit mois se sont écoulés et, depuis quelques semaines, la France est victime d'une thrombose. Plus rien ne passe, plus rien n'avance, plus rien ne circule. Taxe à 15,5 % sur les produits d'épargne, écotaxe, taxe à 75 %, harmonisation du statut des VTC par rapport à celui des taxis, TVA réduite sur les produits de première nécessité..., chaque annonce est suivie d'une reculade ou, pire, d'une exception massive et incompréhensible qui rend difficile à admettre la mesure. Depuis l'été, rien d'important n'a été voté ! Les Français sont tellement à cran qu'ils refusent les plats qu'on leur propose tout en pestant contre le menu qu'ils ingurgitent depuis des lustres. Ils n'ont plus confiance dans le cuisinier tant celui-ci leur sert des plats amers, leur faisant passer des limandes pour des soles, de la viande de cheval pour du boeuf, du vin tadjik pour un grand cru de Bordeaux. Le cuisinier, ses marmitons, leurs fruits et leurs légumes sont suspectés d'empoisonner tout le pays.

Une France cassée en 1 000 morceaux

En 2011, 35 000 convives ont quitté la table. 40 % de ces exilés ont moins de 30 ans. Ce chiffre suffirait à lui seul à montrer le désespoir de nos compatriotes. Ceux qui ont l'avenir devant eux préfèrent construire une vie ailleurs plutôt que d'assister impuissants à leur agonie. Mais il faut encore ajouter les sondages qui, semaine après semaine, giflent l'exécutif, les élections partielles qui insultent la démocratie, le chômage qui en dépit de la création d'emplois fantoches ne cesse de progresser, des cadors de la majorité qui contredisent leur chef, de Leonarda et sa famille qui ridiculisent la parole présidentielle - aux dernières nouvelles, les Dibrani veulent obtenir un titre de séjour en France. À chaque fois le peuple gronde, étourdi par tant d'incompétence, furieux d'avoir été trompé et honteux de s'être à ce point trompé.

Aujourd'hui, chaque Français a le sentiment d'être détesté par le gouvernement. En un an et demi, l'exécutif a réussi à faire croire qu'il détestait les riches, les pauvres, les classes moyennes, les étrangers, les familles hétérosexuelles, les couples homosexuels - qui n'obtiendront pas le GPA -, les fourmis - dont on surtaxe l'épargne -, les cigales - dont on montre du doigt le train de vie -, les travailleurs du dimanche, ceux des autres jours de la semaine - qui doivent toujours cotiser plus -, les écolos, les agriculteurs, les chefs d'entreprise, les pro-européens, l'extrême gauche, les autoentrepreneurs, les banquiers, les fonctionnaires, les étudiants, les footballeurs, les retraités, les investisseurs étrangers, les artistes... Une telle unanimité frise l'exploit, frôle le chef-d'oeuvre ! On nous promettait une France réconciliée, la voilà cassée en mille morceaux, en proie à une inquiétude, une violence, une haine de l'autre, une suspicion permanente. Quand on pense au procès qu'on a fait à Nicolas Sarkozy sur ces sujets ! Mais c'était accuser un joueur de triangle de faire plus de bruit qu'un orchestre symphonique !

Le char de l'État n'accepte pas d'être conduit d'une main molle

Il n'y a qu'un peintre qui puisse redonner quelques couleurs à ce tableau apocalyptique : le président de la République. Il dispose (encore) d'une large palette, mais il ne sait pas en choisir les couleurs, les rendre lisibles et dessiner des contours compréhensibles. Que François Hollande fende l'armure ! Les Verts l'empêchent de gouverner, qu'il les débarque de son navire ! Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont irréconciliables, qu'il en sacrifie un ! Manuel Valls et Christiane Taubira ne s'échangent que des insultes, qu'il prive l'un des deux de tribune ! Harlem Désir est incapable de tenir la maison PS, qu'il le remplace... Et ainsi de suite. Jusqu'à son Premier ministre ou sa majorité législative s'il se rend compte qu'ils sont incapables, incohérents, inconsistants, intransigeants ou insignifiants. La Ve République a montré la solidité de ses institutions, mais son char n'accepte pas d'être conduit d'une main molle et hésitante, incapable de décider sur quelle voie il doit rouler, à quelle vitesse et dans quelle direction. À force de reculer devant le courage, devant l'action, devant le panache, François Hollande a reculé devant la France. Et celle-ci ne le lui pardonnera pas.

Alain GOUHIER

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