15%, c’est la cote de popularité de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault. Jours après jours, les Français rejettent les socialistes. Un sondage ne fait certes pas l’opinion publique mais leur succession traduit véritablement une grogne formidable.
D’ailleurs, les préfets tentent d’alerter le Gouvernement. Ils utilisent des mots graves et inquiétants. La France se dirige-t-elle vers une révolution ? Peut-être car les syndicats de tous bords et les corps constitués sont eux-mêmes dépassés. Les manifestations spontanées se succèdent et vont s’amplifier. Les policiers eux aussi manifestent. C’est un état pré-révolutionnaire.
D’ailleurs, les mots utilisés par les ministres dont le premier d’entre eux sont le reflet de leur angoisse et surtout d’une dialectique totalitaire. Les représentants de l’Etat socialiste sont les dépositaires de la légitimité de l’Etat et manifester contre eux relève de l’infraction. Les manifestants seront bientôt considérés comme des hooligans anti sociaux.
C’est un peu le sens des dernières déclarations ministérielles après la manifestation du 11 novembre. Enfermés dans leurs certitudes absurdes, ils ont raison contre le peuple. Nous voici proches de la dialectique communiste des années 1950.
Politique fiscale absurde qui brise toute l’économie de notre pays, politique sociale qui exaspère les Français, plus tournée vers les étrangers en situation irrégulière que vers les Français ou les étrangers qui travaillent en situation régulière sur notre sol. L’affaire Léonarda est symptomatique. Mais quand Manuel Valls ose dire la vérité, la LICRA porte plainte. Toute vérité n’est pas bonne à dire : censure officielle.
Les réformes sociétales ne passent pas non plus : mariage pour tous et surtout PMA puis GPA. Le Comité d’éthique y semblait opposé. François Hollande le change pour le mettre à sa botte.
Les élections risquent d’être catastrophiques pour les socialistes. Ils en modifient donc les règles : introduction du mode de scrutin proportionnel pour les petites villes mais aussi annoncée pour les législatives, modification de la carte électorale, …
Quant à la politique étrangère, elle est stupide. François Hollande était prêt à envoyer des bombes en Syrie. Il en a été empêché de justesse par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Mais il se vante maintenant d’avoir entrainé un processus de paix. « Quand l’évènement vous dépasse, feignez d’en être l’organisateur », disait Jean Cocteau.
Oserais-je rappeler l’affaire de Greenpeace ? 30 militants sont incarcérés en Russie pour avoir tenté d’aborder une plate-forme pétrolière. Fabius s’insurge. Il oublie que lorsqu’il était Premier ministre, il a fait couler le Rainbow Warrior en Nouvelle-Zélande, tuant un photographe.
La Majorité, ou plutôt ce qu’il en reste, est déboussolée. Il n’y a plus de véritable gouvernement. Incapacité, prétention, mépris : la France gronde, la France n’en peut plus. Il faut qu’ils s’en aillent ! La révolution risque d’être terrible d’autant plus qu’il n’existe pas de véritable opposition.
L’UMP dérive dans des querelles d’égo. Elle n’attire plus les Françaises et les Français. Sans chef, sans programme, elle ne donne pas envie. Elle n’est pas, pour l’instant, un recours crédible. Notre parti est sourd et muet, préoccupé par l’éventuelle bataille d’une hypothétique primaire en 2016, si nous allons jusqu’à cette date.
Sans repères, sans alternative, la révolte risque d’être d’autant plus terrible et dangereuse. Ce n’est pas un remaniement qui changera la donne. Au minimum, une dissolution et si François Hollande avait du courage, il s’en irait.
Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris