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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 15:22

[ 06/08/10 - 01H00 - Les Echos ]

     

La fonderie Loiselet, de Nogent-le-Roi, est la première entreprise à bénéficier d'une nouvelle aide à la relocalisation de la production industrielle. Celle-ci est lancée par l'Etat dans le cadre du milliard d'euros issu du grand emprunt. L'objectif étant d'augmenter la production industrielle française de 25 % d'ici à 2015.

René Ricol, commissaire général à l'investissement, devait donner son aval hier. La fonderie Loiselet, de Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir), sera la première entreprise à bénéficier des avances remboursables allouées par l'Etat à l'aide à la réindustrialisation. Cette enveloppe doit inciter les entreprises françaises qui ont une production industrielle à l'étranger à la rapatrier dans l'Hexagone. Il s'agit de l'un des 23 dispositifs arrêtés à l'issue des Etats généraux de l'industrie clos en mars dernier. Il restera en vigueur jusqu'au 30 juin 2013. L'Etat compte y consacrer 200 millions d'euros sur le milliard issu du grand emprunt et destiné à relancer l'industrie. Objectif, augmenter la production industrielle française de 25 % d'ici à 2015, par rapport aux volumes de 2009.

Bloqué dans son développement en France pour des questions d'environnement, Loiselet avait délocalisé une partie de sa production en Chine il y a quelques années. Mais les coûts de transport ont limité la rentabilité de l'affaire, et la fonderie se prépare aujourd'hui à investir 12 millions d'euros à Dreux.

« D'autres entreprises bénéficieront de cette aide dès la rentrée », assure-t-on dans l'entourage du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Après évaluation préalable des dossiers par la Commission interministérielle d'aide à la localisation des activités via « un audit stratégique et financier indépendant », les arbitrages seront rendus par le ministère, sur aval de René Ricol. In fine, Oséo, l'agence publique de soutien aux PME, émettra le prêt et veillera à son bon remboursement au plus tard à partir de 2015.

Un objectif de 2.000 emplois

Les projets en cause doivent dépasser les 5 millions d'euros, et induire une création de 25 emplois permanents sur trois ans. Seules les entreprises de moins de 5.000 employés sont concernées. « Les PME sont le coeur de cible de la mesure », explique un conseiller du ministre de l'Industrie. Pour les heureux élus, c'est 30 à 60 % de l'investissement qui sera ainsi subventionné. En cette période de réduction des déficits, le gouvernement se veut cependant clair face à de possibles engagements non tenus : un remboursement anticipé pourra être décidé.

Passé l'effet d'annonce, c'est l'incidence réelle du dispositif qui est en question. Selon la direction générale du Trésor, plus de 2 millions d'emplois ont été détruits dans l'industrie depuis 1980. En comparaison, l'objectif de création de 2.000 emplois visé par le gouvernement paraît modeste, pour ne pas dire marginal.

Au ministère de l'Industrie, on prend le parti du volontarisme : « Il faut replacer cette mesure dans le cadre plus global des décisions adoptées à l'issue des Etats généraux. L'effet de levier global est attendu autour de 2,5 milliards d'euros », si ces aides permettent d'enclencher un cercle vertueux d'investissements et d'embauches.

Cette dynamique de réinvestissement industriel sur le sol français, Pierre Gattaz veut y croire. Il est le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), qui assure représenter environ 80 % de l'industrie en France. « Il y a un double aspect positif dans cette aide. Elle est tenable économiquement pour l'Etat, et elle a le mérite d'ouvrir une réflexion stratégique sur les opportunités de délocalisation. Les coûts de transport ou de formation commencent à faire réfléchir », explique-t-il.

Pas sûr, en tout cas, que l'effet de la mesure apparaisse clairement. « Sans la mesure, entre 100 et 200 entreprises auraient de toute façon rapatrié leur production dans les deux ans, estime Jean-François Lecole, président du cabinet de conseil Katalyse. C'est le type de mesure sur lequel les effets d'aubaine peuvent aller jusqu'à 50 %. » Mais pour « une quarantaine » de sociétés, le coup de pouce financier de l'Etat pourrait être décisif, évalue-t-on au cabinet de Christian Estrosi. Pour éviter que le plan ne bénéficie avant tout aux « chasseurs de primes », le cahier des charges stipule que les investissements réalisés et les emplois créés doivent perdurer sur une période minimale de cinq ans, et de trois ans pour les PME.

Le gouvernement espère avoir plus de succès qu'avec la précédente mesure du genre, le crédit d'impôt à la relocalisation, mis en place en avril 2005 par le gouvernement Raffarin. Ce crédit d'impôt n'a pas été utilisé, et il est tombé dans l'oubli.


Crédits photo :
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BENJAMIN POLLE

 

Le Gouvernement à engagé la réindustrialisation de la France, l'emploi demeurant la priorité absolue de la politique économique.

Depuis des années nous voyons nos entreprises fermer ou ce délocaliser, avec à la clef , chômage, détresse, incompréhention. Grace à l'aide publique à la relocalisation, remanié par le Gouvernement, une première entreprise est revenue en France décue par la Chine (bien sur il y a le coût de la main d'oeuvre, mais le travail est moins soigné et les coûts du transport élevés ce qui engendre une perte de clientèle et pas ou peu d'économie) il y aurait actuellement une quarantaine d'entreprises prêtes à revenir en France cette année.

C'est peut être tôt pour dire que l'aide a la relocalisation est un succès, mais je le souhaite pour les gens qui ont besoin d'un emploi et pour la France.

Alain GOUHIER

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