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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 12:25

 

Petit Rappel

Il y a quelques semaines, beaucoup de figures du PS étaient à Jarnac pour commémorer les quinze ans de la mort de François Mitterrand. Le seul socialiste à avoir accéder à la présidence de la République illustrait tellement bien pourquoi le général de Gaulle disait qu’il n’aimait pas les socialistes…

Le cynisme comme boussole

Déjà, il faut se souvenir que cette figure tutélaire du PS avait été élue à l’Assemblée Nationale en 1946 avec le soutien de l’extrême droite et qu’il a commandité un faux attentat contre lui-même (l’affaire de l’Observatoire en 1959) avec l’aide d’un ancien député poujadiste. Bref, François Mitterrand a toujours semblé prêt à tout pour accéder au pouvoir. Tout le problème est que le Parti Socialiste s’est inspiré de lui et non de Pierre Mendès France.

C’est lui également qui a dénoncé les journalistes (« les chiens ») lors de l’enterrement de Pierre Bérégovoy alors qu’il n’avait pas vu son ancien Premier Ministre depuis la défaite historique des élections législatives. Il a également été porteur d’une vision extrêmement égocentrique de la politique où tout ce qui était fait était davantage destiné à façonner son histoire personnelle plutôt que d’améliorer le sort des Français, ce qui explique en partie son soutien au projet européen.

Enfin, François Mitterrand, c’était tout de même un rapport particulier avec l’honnêteté, un nombre considérable, qu’Edwy Plenel et d’autres se chargèrent de révéler à la fin de son second mandat, totalement crépusculaire. Entre les affaires des écoutes de journalistes et de stars, les affaires de financement du Parti Socialiste, les innombrables conflits d’intérêt (soutien à Guy Ligier…), il représente un sommet qui ne sera sans doute heureusement jamais plus atteint.

« Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes »

Un examen du parcours politique de François Mitterrand peine à donner une quelconque cohérence. Quoi de commun entre le candidat du programme commun de la gauche en 1981 et le président qui autorisa la totale déréglementation de la circulation des capitaux, qui rendit la Banque de France indépendante et qui abaissa les barrières commerciales, mettant en concurrence les ouvriers Français avec ceux du monde entier, entraînant délocalisations et hausse du chômage ?

Bien sûr, les mitterrandistes pourront toujours s’accrocher à l’abolition de la peine de mort (votée par Jacques Chirac et Philippe Séguin) et quelques conquêtes sociales, mais ces dernières ont été rendues insoutenables par l’adhésion sans recul et sans mesure de ce président « socialiste » à la globalisation néolibérale. Frédéric Lordon et Jean-Pierre Chevènement ont bien montré à quel point les socialistes ont joué un rôle plus important que la droite dans cette évolution…

François Mitterrand, c’est aussi le président qui a instrumentalisé l’extrême droite pour affaiblir ses adversaires, intervenant pour faire accéder Jean-Marie Le Pen aux médias, alors sous contrôle public. Quel socialiste sincère aurait pu favoriser l’émergence du FN s’il avait la moindre sincérité dans son engagement ? Pour moi, il ne restera de lui que l’image d’un cynique absolu, sans foi ni loi, l’exemple de ce que ne doit pas être la politique.

François Mitterrand n’était pas sur terre pour servir les Français. Comme un autre célèbre avocat parvenu à l’Elysée, il était là pour construire son roman personnel, ses rêves de gloire. Il faut bien avoir conscience aujourd’hui que tous les candidats socialistes aux primaires sont ses dignes enfants politiques…

Source : Gaulliste libre.

Alain GOUHIER
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