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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:01

LEMONDE.FR avec AFP |

 
 

 

Jean-Louis Borloo, le 4 février 2011, à Paris.

Jean-Louis Borloo, le 4 février 2011, à Paris.AFP/FRANCOIS GUILLOT

Le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, est sur un siège éjectable et pourrait être remplacé prochainement par l'ancien ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, au terme d'une offensive lancée en coulisses par le patron d'EDF Henri Proglio, écrivent Les Echos et Libération, lundi 20 février.
 

"Dans le plus grand secret", M. Proglio, ancien PDG de Veolia resté administrateur du groupe, "se prépare à demander au conseil la tête d'Antoine Frérot", affirme le site des Echos, sans citer de sources. "Depuis le milieu de la semaine dernière, les administrateurs ont été approchés", ajoute-t-il, précisant que le patron d'EDF bénéficie dans ses démarches de l'appui d'Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy. Dans son édition de lundi, le quotidien économique précise que "plusieurs administrateurs du groupe de services aux collectivités demandent la tête d'Antoine Frérot".

Selon Les Echos.fr, Jean-Louis Borloo, ex-numéro deux du gouvernement Fillon, figure "en tête de liste des successeurs pressentis". Trois autres noms circulent aussi, précise le site : Augustin de Romanet, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), appelé à quitter son poste début mars, Jacques Veyrat, ancien patron de Louis Dreyfus, et Daniel Bouton, ancien PDG de la Société générale. "M. de Romanet n'a été ni contacté, ni ne s'est porté candidat", a réagi dimanche soir un porte-parole du patron de la CDC. EDF et Veolia se sont refusés à tout commentaire.

JEU DE POUVOIRS EN COULISSES

Première à évoquer ce week-end un "jeu de pouvoirs en coulisses qui risque de faire du bruit dans les semaines qui viennent", la lettre spécialisée dans les transports Mobilettre avance également le nom de M. Borloo comme successeur le plus probable en cas d'éviction de M. Frérot.

La prochaine réunion du conseil d'administration de Veolia est programmée le 29 février, à la veille de la présentation des résultats 2011. Une seconde réunion est prévue le 15 mars, consacrée "aux questions de gouvernance", indiquent Les Echos. Pour Libération, "Proglio comptait ainsi reprendre la main sur son ancienne entreprise, et Sarkozy espérait bien gagner en retour le soutien public du leader du Parti radical".

RUMEURS DE PRESSE SELON LA PORTE-PAROLE DE NICOLAS SARKOZY

Nathalie Kosciusko-Morizet, nommée samedi porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, a laissé planer le doute, lundi, sur ces informations : "Je ne peux pas vous confirmer ou vous infirmer, Veolia c'est une entreprise privée avec des administrateurs qui prendront leur décision, j'en suis sûre pour le plus grand bien de l'entreprise, a déclaré la ministre de l'écologie sur I-Télé. Certains des articles que j'ai lu disent des choses qui sont fausses, ça je le sais, parce qu'ils font référence à des décisions qui auraient été prises entre Henri Proglio et le président de la République dans l'avion qui les emmenait à Photowatt. J'étais dans l'avion, il n'y a pas eu d'aparté, il n'y a pas eu de discussion sur ce sujet, donc ça c'est faux."

"Quand on dit 'ça c'est résolu entre le président de la République et Henri Proglio dans l'avion entre Paris et Bourgoin-Jallieu', ce sont des rumeurs de presse, a-t-elle ajouté. Je ne sais pas si les administrateurs prendront cette décision et elle leur revient. Jean-Louis Borloo c'est quelqu'un qui vient du privé, s'il a envie de retourner dans le privé et de candidater sur un poste, il a bien le droit de le faire."

 DIFFICILE EXERCICE 2011

Aux prises avec une rentabilité érodée et une dette de 15 milliards d'euros (à fin septembre) qui vient d'être dégradée par l'agence Moody's, Veolia Environnement a affiché l'an dernier l'une des pires performances du CAC 40. Son action a perdu près de 60 % de sa valeur sur l'année, après deux avertissements sur résultats depuis l'été. Au titre de l'exercice 2011, le groupe pourrait afficher une perte de 200 millions d'euros, a affirmé récemment le magazine Challenges.

Henri Proglio est en désaccord avec la stratégie de son successeur et convaincu qu'"Antoine Frérot n'est pas capable de sauver le groupe, en pleine tourmente", écrit Mobilettre. Depuis son arrivée à la tête du groupe, M. Frérot a opéré un changement radical par rapport à M. Proglio, qui avait multiplié les acquisitions à l'international pour faire grossir Veolia.

Mis sous pression par des collectivités et des industriels voulant réduire leur facture, le groupe, qui emploie plus de 100 000 collaborateurs en France, s'est lancé l'an dernier dans une restructuration pour recentrer ses activités sur moins de 40 pays à l'horizon 2013, contre près du double jusqu'ici.
Il a annoncé en décembre qu'il allait abandonner les transports publics pour se concentrer sur l'eau, les déchets et les services énergétique

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