Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 01:00

Croissance

Copyright Reuters
Copyright Reuters Copyright Reuters
La fermeture des plus anciennes centrales allemandes en mars a contribué à réduire l'excédent commercial et, donc, la croissance, affirme l'office fédéral des statistiques.

Le moratoire des sept plus anciennes centrales nucléaires allemandes décidé par Angela Merkel au lendemain du début de la catastrophe de Fukushima a freiné substantiellement la croissance allemande du deuxième trimestre. C’est du moins l’opinion de l’office fédéral des Statistiques, Destatis, lors de la publication ce jeudi du détail des chiffres du PIB en mars et juin.

Durant cette période, la croissance allemande a en effet brutalement freiné avec une progression de seulement 0,1 % par rapport au trimestre précédent où, il est vrai, elle avait été exceptionnellement vigoureuse (+ 1,3 %). Selon Destatis, la contribution du commerce extérieur a été – fait assez peu courant outre-Rhin – sensiblement négative de 0,3 point de PIB. La faute en revient non pas à une faiblesse des exportations, toujours en nette hausse de 2,3 %, mais à la nette poussée des importations qui croissent de 3,2 %. Du coup, l’excédent commercial s’est contracté sur un mois, entraînant un recul de la contribution extérieure à la croissance. Or Destatis estime que ce fait est à mettre au crédit de ce premier pas vers la sortie du nucléaire : les opérateurs énergétiques ont dû importer l’électricité qu’ils n’ont pu produire et en ont logiquement bien moins exporté. Comme le prix des matières premières a progressé durant ce trimestre, l’effet a été plus sensible

On notera cependant que là ne réside pas seulement la faiblesse de l’économie allemande au printemps : les consommateurs, sans doute effrayés par la crise de l’euro, se sont gardés de dépenser leurs économies et la consommation des ménages a reculé de 0,7 %, ôtant 0,4 point de croissance au pays. C’est la preuve que, malgré la forte reprise du marché du travail outre-Rhin, les ménages restent encore peu assurés quant à l’avenir et que ce qui était présenté comme un « second pilier de la croissance » allemande reste fragile.

Quant au fer de lance de l’économie allemande, l’investissement, il s’est stabilisé, ne contribuant que pour 0,1 point à la croissance avec une hausse de 0,3 %. Une contribution annulée par le net recul enregistré dans la construction (-0,9 %). Au final, ce sont surtout la reconstitution des stocks qui ont le plus soutenu la croissance allemande, apportant 0,7 point de PIB et empêchant le pays de voir sa richesse se contracter entre mars et juin.

L’effet « nucléaire » sur la croissance apportera-t-il de l’eau au moulin des opposants à la sortie rapide décidée par le gouvernement pour 2022 ? Pas forcément, car le gouvernement prévoit des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou dans la réorganisation du réseau électrique. Reste à savoir si cela suffira à compenser les inévitables importations d’électricité qui vont suivre la fermeture des centrales pour l’ensemble de l’économie.

 

Romaric Godin - 01/09/2011
Partager cet article
Repost0

commentaires