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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 08:08
Santé | Ajouté le 25.11.2011 à 18H14
Il est vraisemblable que les fraudes sociales mises bout à bout représentent plus de 20 milliards d’euros. Il s’agit là de quelque chose d’inacceptable, je l’ai dit à plusieurs reprises, je le redis et je l’affirme.

Il y a plusieurs types de fraude. Non seulement, existe la première à laquelle on pense, la fraude de substitution : quand la carte vitale est utilisée par et pour plusieurs personnes. Il y a aussi la fraude utilisant les fausses cartes vitales car, comme tous les papiers officiels (cartes grises, cartes d’identités, permis de conduire...) la carte vitale peut être copiée à l’infini, en modifiant les photographies et les noms des individus, malgré une amélioration de ce support. Il y a en circulation, on le sait, des millions de cartes vitales utilisées frauduleusement.

Parmi la fraude sociale, il y a aussi la fraude en bandes organisées qui consiste à produire des faux certificats de travail, des faux arrêts de maladie, des fausses mises au chômage, des faux certificats familiaux.

C’est ainsi que certaines personnes peuvent, comme on l’a vu ces derniers jours, « arnaquer » la Sécurité sociale de plusieurs millions. Ce sont donc, et il faut le souligner, des fraudes par connivence. Je le dis très brutalement et avec beaucoup de tristesse : un certain nombre de médecins se prêtent à ces fraudes (faux arrêts de maladie ou arrêts de maladie de complaisance, fausse déclaration de prise à 100%...).

Les médecins en sont responsables, tantôt ils sont malhonnêtes et on l’a vu récemment également, tantôt simplement laxistes, ils n’osent pas refuser à un patient la demande d’arrêt de travail ou de prise en charge à 100 %.

Ils ont tort car ils font énormément de mal à la médecine mais aussi à l’économie et à la sécurité sociale. Bref, il y a encore d’autres façons de frauder et il est normal comme l’ont dit Nicolas Sarkozy, mais aussi Xavier Bertrand, que ces fraudes soient pourchassées.

Le plus curieux,dans un combat qui ne devrait pas être partisan mais bien civique, est que les socialistes ne sont pas d’accord avec cette lutte contre la fraude, arguant du fait qu’on irait « traquer » les plus faibles.

Cette argumentation est irrecevable et fausse. Ce ne sont pas les plus faibles qui fraudent, ce sont des voleurs et des escrocs qui mettent en péril l’équilibre de la sécurité sociale et donc la solidarité qui doit exister entre les Français ou les ayants droits. Si notre système de sécurité sociale vacille, ce seront précisément les plus défavorisés qui perdront le plus.

Alors oui, luttons sans arrière pensée et sans faiblesse contre cette fraude. Il faut punir les fraudeurs mais aussi sévir contre les médecins laxistes.

Pr Bernard DEBRÉ

Ancien Ministre
Député de Paris
Membre du Comité consultatif national d'éthique
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