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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 17:23

 

Prise de position sur le dossier des retraites à lire dans Le Point cette semaine :

 

 

La réforme de 2010 visait à ramener les régimes de retraite à l’équilibre en 2018. L’aggravation de la crise a eu pour conséquence de creuser à nouveau le déficit. De l’ordre de 14 milliards, il passerait à 18,8 milliards en 2017 pour l’ensemble des régimes. Mais où en serions-nous si nous n’avions pas fait la réforme de 2010 ? Sans doute à 40 milliards de déficit ! Et si nous n’avions pas fait les réformes de 1993 et 2003 ! Est-il besoin de souligner que la gauche qui s’est opposée à toutes ces réformes, non seulement ne les a pas remises en cause dans leur principe, mais elle va être obligée de les poursuivre. Pour les socialistes, le temps des postures est bien fini !

 

Toutes ces réformes partaient d’un principe et d’une vérité : il faut travailler plus longtemps pour ne pas alourdir les cotisations et pour ne pas baisser le niveau des retraites. Aujourd’hui, je sens poindre une autre logique : celle des impôts et de la dégradation des pensions plutôt que celle du travail.

 

Je refuse que par manque de courage, les pensions de retraite servies par les régimes de base, comme le régime général, soient désindexées et ne suivent pas le coût de la vie. La problématique est différente pour les retraites complémentaires gérées par les partenaires sociaux qui constituent le deuxième étage de notre système. Il ne peut être question, par ailleurs, d’augmenter les cotisations qui pèsent sur les entreprises et les salariés. C’est contraire à la compétitivité des entreprises et au maintien de la consommation. La seule solution est bien d’augmenter la durée d’activité en jouant à la fois sur une hausse de l’âge légal de départ en retraite qui doit progressivement atteindre 65 ans et une augmentation de la durée de cotisation. Il n’y a pas de fatalité à ce que le niveau des pensions baisse : il faut augmenter les durées d’activité et réduire le chômage par une politique de réformes structurelles qui favorise la croissance.

 

Le développement d’un troisième étage de retraite par capitalisation est aussi nécessaire. Nous avions commencé en 2003 à l’encourager avec la création du plan d’épargne retraite populaire et le plan d’épargne pour la retraite collectif. Nous devons amplifier ce mouvement, en favorisant la mise en place, au niveau des branches professionnelles et des entreprises, de plans collectifs d’épargne longue et de retraite.

 

On parle enfin d’un système de comptes permettant à chacun de déterminer librement son âge de départ en retraite... C’est la proposition de la CFDT. Il faut l’étudier. Mais attention que cela ne serve pas de prétexte à ne rien faire !

 

Depuis vingt ans, la gauche s’est montrée impuissante et démagogique sur les retraites. Espérons pour la France que le Président de la République se révèle aujourd’hui plus courageux car l’avenir des retraites exige vérité et réforme.  

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