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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 10:26

Il a fallu attendre la dernière question de la table ronde, pour enfin avoir la déclaration attendue. Nicolas Sarkozy a annoncé un moratoire sur les fermetures de classes de primaire à la rentrée 2012, après les 1500 fermetures prévues pour septembre 2011. « Nous avons un problème majeur d'école primaire…. A la rentrée 2012, nous ne procéderons hors démographie à aucune fermeture de classe de l'école primaire », a déclaré le chef de l'Etat, lors d’un déplacement à La Canourgue, en Lozère, mardi 21 juin.

 

« Le un sur deux continuera, mais nous sanctuariserons l'école primaire pour qu'à la rentrée 2012, le nombre de fermetures de classes n'excède pas le nombre d'ouvertures », a-t-il précise. Pour justifier le maintien du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite, M. Sarkozy a rappelé la gravité de la situation.  « Je n'ai pas été élu pour que la France soit dans la situation de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal », a-t-il mis en garde. « Sur les vingt dernières années, avec le un sur deux, il y a 540 000 élèves de moins et 34000 enseignants de plus…C'est financé avec vos impôts…Il faut que le pays s'habitue à regarder les choses en face », a déclaré M. Sarkozy.

En donnant une bouffée d'oxygène sur l'école primaire, le chef de l’Etat démine un dossier explosif, alors que la droite veut faire de l’éducation un thème de campagne pour la présidentielle.

 

Le déplacement à La Canourgue obéissait aux canons des voyages bien préparés. Des enfants avec des petits drapeaux qui attendent sagement le président place de la mairie. Les élèves de CM1 qui se lèvent , comme on le leur a appris,  lorsque Nicolas Sarkozy rentre dans leur classe. « N’oubliez pas qu’on est surpris », quand le président arrive, plaisantait l’institutrice avec ses élèves  une minute avant l’arrivée du président. « Cela va durer dix minutes et on le sait depuis des semaines », raconte un gamin de neuf ans, ravi de vendre la mèche.

M. Sarkozy, lui aussi, a révisé dans l’avion avec le ministre de l’éducation Luc Chatel. Il sait que les enfants ont étudié Charles Perrault,  il demande leur conte préféré. « Peau d’âne », ose l’une. « Moi, c’est Barbe-Bleue, parce que cela se termine bien », raconte M. Sarkozy.

 

Le président se fait présenter un livre de lecture d’été par un professeur. Son exposé est un peu long, le recteur de l’académie de Montpellier fait signe d’écourter. Les enfants offrent des chocolats au président, qui partage son présent avec gourmandise. La séquence enfants s’achève.

On s’en va rencontrer l’équipe pédagogique. M. Sarkozy teste les trois révolutions de l’école : celle de Jules Ferry, publique, laïque et obligatoire. Celle des années 70, qui engagea la massification, et celle d’aujourd’hui, où il faut réussir l’individualisation des parcours. « La troisième révolution est celle de la personnalisation. L’égalité républicaine, ce n’est pas de traiter tout le monde de la même façon, c’est de donner à chacun en fonction de ses besoins », explique le chef de l’Etat, qui reprendra ce thème lors de sa table ronde.

 

Sous le gymnase de La Canourgue, il y défend le principe de l’évaluation: « L’éducation nationale ne peut pas être le seul domaine qui s’exonère d’une certaine exigence en matière de résultats ». Dans les relations parents-professeurs, il estime que « l’enseignant doit être respecté », mais assure que « le devoir de l’enseignant, c’est d’expliquer et d’informer les parents. L’école n’est pas un lieu mystérieux, où on ne sait pas ce qui s’y passe ». Surtout, M. Sarkozy demande d’ « ouvrir » le débat les rythmes scolaires. « Ce débat, c’est la longueur de la journée, le nombre de jours de classe dans l’année, car si on veut réduire le nombre d’heures de cours dans une journée, il faudra allonger le nombre de jours de l’année scolaire ».

 

Enfin, il poste la question de l’heure de classe : une heure ou 45 minutes, se demande M. Sarkozy, qui invoque la fatigue au cours des réunions trop longues. D’ailleurs, la table ronde dure depuis près d’une heure. Il est temps de conclure et d’annoncer le moratoire sur les fermetures de classes. Le président est venu pour cela.

 

Le Monde

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