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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 18:08

Lorsque le 28 septembre 1958, le référendum a validé le projet de Constitution, il y avait une scission entre le peuple qui l’a voté avec une immense majorité (82,6% des suffrages exprimés pour plus de 80% de participation) et les socialistes menés par François Mitterrand à l’époque et d’autres, en particulier Pierre Mendès-France, qui pensaient que cette Constitution allait tuer la République.


55 ans plus tard, la République est toujours aussi vivante et on peut considérer que la Ve l’a sauvée de l’instabilité chronique qui caractérisait les IIIe et IVe Républiques. On ne se souvient plus de la valse des gouvernements qui touchait les régimes antérieurs, certains ne durant qu’une journée. Le plus long cabinet de la IVe n’a duré que 16 mois. C’était le régime des assemblées, des partis et des combines.

Depuis, la République s’est épanouie. Le Parlement a un rôle incontestable de proposition et de sanction du Gouvernement (l’Assemblée nationale notamment), mais c’est ce dernier, dirigé par le Premier ministre et nommé par le président de la République, qui mène la politique de la France.

Il est curieux d’ailleurs de se remémorer que François Mitterrand, qui avait écrit « Le coup d’Etat permanent » en 1964, une fois élu président de la République, 17 ans plus tard, s’est glissé dans les habits de cette Ve qu’il avait tant vilipendé. Il en a usé et abusé, mais il s’est bien gardé de la changer. François Hollande lui-même l’avait critiqué et surtout, des membres de son gouvernement, comme Arnaud Montebourg, appelaient (appellent-ils encore ?) à une VIe République dont on ne devine pas bien les contours.

La Ve République est marquée par une dualité : l’élection du président de la République au suffrage universel direct (qui n’était pas d’ailleurs prévue dans la version de 1958. Il a fallu attendre 1962 pour que ce mode de scrutin soit approuvé par le peuple, même si cette réforme avait été refusée par le Parlement) et celle de l’Assemblée nationale.

Au gré des années et des présidents, son interprétation a pu changer, mais elle a montré une certaine plasticité pour s’adapter aux évènements politiques. C’est ainsi que la première cohabitation, sous François Mitterrand, avec Jacques Chirac en chef de gouvernement, s’est bien passée, au détriment d’ailleurs du Premier ministre qui a été battu à l’élection présidentielle de 1988. Les autres cohabitations ont été certes parfois tendues, mais le plus souvent sereines. Aujourd’hui encore, cette République vit dans la stabilité et la répartition équilibrée des rôles. 55 ans après, ayant peu changé, la Constitution demeure.

La réunion de ce jour au Conseil constitutionnel, avec les différents membres des gouvernements de la Ve, de droite comme de gauche, est importante en ce qu’elle va l’ancrer un peu plus dans les mœurs politiques. La souplesse de la Constitution du 4 octobre 1958 a pu lui permettre de s’adapter au gré de différentes réformes constitutionnelles, notamment celle de juillet 2008, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy.

Nous avons une bonne loi fondamentale. Evitons de la modifier trop souvent.


Pr. Bernard DEBRE :........................................................... Fier d'être Gaulliste
Ancien Ministre:.................................................................... Alain GOUHIER
Député de Paris

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