Lettre ouverte à Anne Hidalgo
Madame la Première adjointe au Maire,
J’ai été extrêmement frappé, je dirais même peiné, de votre attitude vis-à-vis de Nathalie Kosciusko-Morizet. Je rappelle que vous n’avez jamais gagné aucune élection à Paris et que vous êtes
dans l’opposition du 15ème arrondissement, ce qui devrait vous donner un peu plus de modestie, d’autant que certains affirment que vous n’assistez que très rarement aux conseils de
votre arrondissement. Cette fonction vous intéresse-t-elle véritablement ?
La question que nous nous posons tous, pour les élections municipales de 2014, est de savoir comment la ville de Paris va évoluer. Que proposez-vous dans votre programme pour que la capitale soit
plus sûre, plus propre, que les enfants soient mieux acceptés en crèche qu’ils ne le sont aujourd’hui, que les voitures puissent se garer ou peut-être même circuler ? Bref, que proposez-vous
pour que Paris se réveille enfin alors que justement, c’est le moins que l’on puisse dire, cette ville s’est endormie ? Elle a pris un grand retard par rapport aux autres capitales
européennes.
Nous ne nous intéressons pas à votre vindicte, pour ne pas dire votre haine à l’encontre de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle représente, pour beaucoup de Parisiens, qu’ils soient à droite, au
centre, ou tout simplement déçus par Bertrand Delanoë, un espoir important. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous l’attaquez si vivement car elle va vraisemblablement gagner les élections
municipales en entrainant derrière elle un grand nombre de Parisiennes et de Parisiens. Vous en avez peur ! Je passerai sur le ridicule de votre attaque du 8 mars lorsque vous l’avez traitée de
misogyne avec toute la cohorte de vos amis socialistes.
Elle n’a dit que la vérité en parlant de Ségolène Royal, sans une once de méchanceté. Vous savez parfaitement bien que cette dernière représentait un espoir pour la gauche. Cet espoir a été déçu
puisqu’elle n’a pas été élue à la présidentielle de 2007. Quant aux législatives de 2012, elle a été battue, mais vous auriez pu en rechercher la cause à l’Elysée, puisqu’à l’époque, et
aujourd’hui encore, Madame Trierweiler tweetait avec acharnement.
Quant à sa promotion à la Banque publique d’investissement, comme vice-présidente, elle n’est simplement qu’une récompense accordée par François Hollande. Qu’il s’agisse de son ex, peu importe,
mais c’est la vérité. Est-ce le mot « ex » qui vous gêne ? Quel est ce Parti socialiste qui n’aime pas la vérité ? Faut-il avoir une pensée unique, une éthique dictée par la
gauche ? Mais, Madame Hidalgo, je ne vous ai pas entendu lorsque Monsieur Victorin Lurel a curieusement parlé de Monsieur Hugo Chavez. Il appelait de ses vœux, d’ailleurs, la multiplication
de tels dictateurs !
Je sais que toutes ces vérités vous font mal comme elles font mal à beaucoup de socialistes, mais vous préférez attaquer sans arrêt et vous en prendre à NKM, comme femme, plutôt que de
confronter vos idées avec les siennes. Ces attaques personnelles sont, je vous le dis, complètement inadaptées, mais je crains fort que vous ne désiriez continuer dans ce sens ce qui laisse mal
augurer de la campagne que vous allez mener. Vous avez accusé NKM d’être parachutée. Que n’avez-vous dit cela à Jean-Marc Ayrault lorsque de Saint-Herblain, il s’est présenté à Nantes ? Que
n’avez-vous dit cela à d’autres socialistes, qui, maires d’une petite ville, ont été élus dans une grande ville ?
J’aimerais vous donner simplement un conseil. Soyez moins virulente, moins méchante, moins haineuse. Vous ferez peut-être moins peur aux Parisiens car votre attitude aujourd’hui est tellement
excessive que beaucoup de vos amis vont avoir peur de voter pour vous. Je ne devrais pas vous dire cela car cette attitude va arranger « nos affaires », nous qui soutenons Nathalie
Kosciusko-Morizet, mais, voyez-vous, nous espérons et nous sommes certains de gagner sur notre programme et non pas à cause du rejet des Parisiens, inquiets de votre virulence.
A propos de votre programme, Madame Hidalgo, essayez de proposer autre chose que ces petites actions ridicules. Vous avez déjà dit quelques inepties sur la vitesse réduite des voitures (qui l’est
déjà aux abords des écoles, mais que vous voulez étendre à tout Paris), sur le diesel (qui est une source de contradiction au niveau du gouvernement), et même sur les contraventions ; il me
semble d’ailleurs que vous approuvez leur augmentation de 17 euros à 35. Essayez de vous occuper de Paris qui a été laissée en jachère par Bertrand Delanoë et laissez votre méchanceté de côté.
Je vous prie de croire, Madame la Première adjointe au Maire et élue du 15ème arrondissement de Paris, l’expression de mes sentiments très inquiets.
Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
Conseiller de Paris