- La Droite populaire parlera (aussi) des valeurs de l'UMP
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- Copé et Estrosi jouent l'unité à Paris "À l'UMP, on n'aime pas les diviseurs ni les snipers", avait lancé Xavier Bertrand à Jean-François Copé l'année dernière, à la veille de l'ouverture du campus de l'UMP. Le premier était alors secrétaire général sortant. Le second, son successeur annoncé. Quelques jours plus tard, la rivalité entre les deux ténors du parti avait concentré toute l'attention médiatique, à Port-Marly. Alors cette année, on le jure à l'UMP, le campus de Marseille sera un "anti-La Rochelle", et les petites phrases, réservées aux socialistes. Centristes, libéraux, gaullistes sociaux et autres membres du collectif de la Droite populaire seront entièrement consacrés à leur soutien à Nicolas Sarkozy, ce week-end. C'est à peine si l'accent est mis sur le débat, dans un parti où l'on se vante habituellement de laisser chacun s'exprimer à sa guise.
Le patron de l'UMP lui-même s'applique à donner l'impression de mettre à l'oeuvre les consignes reçues de Nicolas Sarkozy, avec qui il a dîné la semaine dernière en compagnie de Brice Hortefeux, probable futur directeur de campagne du président sortant. "L'heure est au rassemblement général", martèle ainsi Jean-François Copé à qui veut l'entendre. Mercredi matin, à la sortie du bureau politique de l'UMP, le secrétaire général a présenté les trois objectifs de ces journées d'été : "une UMP rassemblée, avoir des débats de fond, et donner le coup d'envoi de la présidentielle pour le parti". Interrogé sur les critiques portées à son encontre depuis le début de l'été, le député-maire de Meaux a simplement tenté de circonscrire l'incendie, en rétorquant qu'elles n'étaient venues "que d'une personne", à savoir Dominique Bussereau. L'ex-secrétaire d'État aux Transports s'est en effet livré à une critique acide dans Le Figaro, la semaine dernière, conseillant à Copé "de songer à 2012 et un peu moins à 2017". Et d'ajouter : "le langage de l'UMP, en particulier celui de Jean-François Copé, est trop libéral et trop conflictuel".
Changement de ton
Mais Bussereau devant être absent à Marseille, tous se prêtent, pour l'heure, au jeu de l'unité à l'UMP. Oubliées, donc, les querelles avec Christian Estrosi, qui, en pleine opération de recentrage politique, a multiplié les piques ces derniers mois, allant jusqu'à qualifier l'UMP version Copé de "machine à perdre". Les deux ennemis ont déjeuné ensemble, cette semaine, et l'ont fait savoir. Le secrétaire général devrait même assister au meeting organisé par l'ex ministre de l'Industrie, une semaine après le campus. Un rendez-vous anti-FN qui avait pourtant été avant tout perçu comme un meeting anti-Copé.
Même le groupe de députés dits "sarkozystes", qui se réunit régulièrement autour de Dominique Dord, Arnaud Robinet ou encore Franck Riester, d'ordinaire si critique, se tient à carreau : "Notre seul objectif aujourd'hui, c'est de donner une image rassemblée derrière Nicolas Sarkozy et de défendre son bilan", nous affirme par exemple Damien Meslot. Le même député du Territoire de Belfort, qui confiait au Monde.fr, il y a à peine quelques jours : "Qu'observe-t-on depuis près d'un an que Jean-François Copé a pris les rênes du parti ? Les radicaux sont partis et les gaullistes sociaux se sentent isolés. On prend le risque de réduire l'UMP aux ultralibéraux alors qu'il faut se rassembler derrière le président de la République."
Intérêts
Le changement de ton est évident. Mais s'ils mettent de côté les conflits pour 2012, certains, dont Meslot, préviennent : "Le règlement de l'UMP est très clair : si la gauche l'emporte à la présidentielle, le secrétaire général du parti devra être élu, et non pas nommé..." Une façon de signifier à Copé qu'il a, comme ce groupe de députés, tout intérêt à ce que Nicolas Sarkozy remporte la présidentielle en 2012, s'il ne veut pas perdre son poste à la tête du parti.
Or, parmi les candidats au remplacement du secrétaire général, certains évoquent déjà le nom de François Fillon, à qui ce poste pourrait éviter de devenir un "nouveau Raffarin" après 2012, selon l'expression d'un ministre relayée par Le Monde.fr. Difficile de croire que le Premier ministre aura, de son côté, oublié le petit tacle de Copé en début de semaine, au sujet de ses ambitions aux législatives à Paris. Invité de RTL, le secrétaire général a en effet estimé qu'à ses yeux, Rachida Dati était la "seule candidate connue" pour les législatives dans la deuxième circonscription de Paris, alors même que les vues du Premier ministre sur ce fief sont devenues un véritable secret de polichinelle. Sûrement pas oublié, non plus, l'épisode du mois de mars, où Copé avait reproché publiquement à Fillon de ne "pas jouer collectif", dans le débat qui minait le parti, sur la laïcité. Copé affirme que leurs relations sont désormais "très bonnes". Il faudra le prouver ce week-end.