Société | Ajouté le 27.09.2011 à 19H11
Édouard Balladur a mené une campagne présidentielle en 1995. Son équipe était importante, comme toujours
dans ce cas, comportant des dizaines de personnes, de conseillers plus ou moins proches, une nébuleuse de militants. A cette occasion, Nicolas Sarkozy n’était ni son directeur de campagne
(fonction de Nicolas Bazire), ni son trésorier, il n’était que porte-parole.
Imagine-t-on qu’il ait été au courant de « l’intendance » ? Certainement pas ! Si ces malhonnêtetés ont existé, je ne pense pas qu’elles furent étalées sur la place publique, ni discutées pendant
les conseils des ministres !
Nicolas Sarkozy a été ministre du budget, porte-parole du Gouvernement entre 1993 et 1995 et, dit-il, contre les contrats avec le Pakistan. S’il a accepté finalement ces contrats, je ne le vois
pas être au courant des manipulations envisagées.
Et « ses » amis, dit-on ? Certes, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert sont ses amis. Ils sont mis en examen. Qu'on me laisse rappeler qu'ils ne sont pas encore coupables. S’ils sont des amis de
Nicolas Sarkozy, ils ne sont pas non plus, ipso facto, ses « complices ». Il y a une facilité à assimiler les deux termes.
Que dis-je ? Une facilité ? Non une manipulation politique !
Nous entrons en campagne électorale. Les pseudo-affaires sortent. Éric Zemmour parlent de « boules puantes » que se jettent les opposants politiques. Tout est-il permis pour autant ? Je regrette
cette politique de caniveau, bien éloignée de l'intérêt général et de la dignité des fonctions mises ainsi en cause.
Ces « affaires » sont désastreuses, vraies ou fausses, elles humilient la politique dans une période si difficile pour la France, et croire qu'elles favorisent l'une ou l'autre famille politique
est une erreur, seuls les extrêmes pourront en sortir favorisés.
Pr Bernard DEBRÉ
Ancien Ministre
Député de Paris