« Il n’y a plus de raison d’espérer… »
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Souvent, trop souvent, face à des constats implacables et sur lesquels, soit dit en passant, presque tout le monde s’accorde, il faut bien vite les relativiser afin d’introduire des « raisons d’espérer ». L’espoir. L’espoir qu’en fait le show must go on, que tout continue comme avant sur les mêmes bases.
En réalité, il n’y a plus aucune raison d’espérer car les mesures qu’il faudrait prendre ne seront jamais prises et que de toutes les façons, il est déjà trop tard.
La seule question que vous devez vous poser maintenant est quand est-ce que les marchés et la grande masse prendront conscience du fait qu’il est déjà trop tard ? Car c’est ce moment de prise de conscience collectif qui entraînera le mouvement de panique généralisé nous menant à l’effondrement inéluctable de ce monde-là.
N’imaginez pas que je sois pessimiste et vous allez vite comprendre pourquoi et à quel point je ne suis pas le seul.
Tout d’abord, progressivement mais sûrement, nous assistons actuellement graduellement certes pour le moment au commencement de cette prise de conscience généralisée. Ensuite, si je suis convaincu qu’il n’y a plus aucune raison d’espérer dans ce monde-là, notre optimisme pourra s’exprimer à sa juste valeur dans le nouveau monde de demain car c’est lui qu’il faudra édifier et construire sur des bases totalement nouvelles et je l’espère profondément plus humaines. Le monde de demain sera ce que nous en ferons mais avant de le bâtir, nous contemplerons la destruction de celui dans lequel nous vivons.
Mais quelles sont les raisons d’espérer ?
Mais aucune, encore une fois. Et c’est ça qui angoisse les gens, c’est cela qu’ils ne veulent pas entendre. Non, ce n’est pas possible, il y a bien une solution, un remède, non je refuse de croire que ce soit la fin… mais je vous le redis, il n’y a aucune raison d’espérer, il est déjà trop tard pour les réponses collectives et les solutions globales.
Le temps de la préparation individuelle est venu, celui de votre propre responsabilité. C’est à vous et pas aux autres de vous occuper de vous-même. C’est à vous de protéger vos proches et ceux que vous aimez. C’est à vous de prendre les bonnes décisions car finalement la seule raison d’espérer, et c’est tout le sens de mon engagement qui manifestement échappe au plus grand nombre, c’est que l’espoir réside en chacune et chacun de vous. L’espoir n’est pas l’État, ni les dirigeants. L’espoir c’est vous. Vous et votre prise de conscience. Si nous sommes nombreux à comprendre ce qu’il va se passer alors nous serons plus forts, plus solides pour affronter la tempête qui vient. Localement, nous pourrons agir en exprimant de la solidarité, en aidant, en aimant, en tendant la main. Être préparé n’est pas un acte égoïste. Vouloir « survivre » n’est pas mal, c’est le sens même de la vie et de l’évolution (je n’ose utiliser le terme de sélection mais pourtant la vie est une sélection).
Aucune politique économique ne peut redresser la croissance de la zone euro
Ce titre n’est pas de moi figurez-vous. Je suis innocent mais ce titre est vrai. Il est de Patrick Artus, patron de la recherche économique chez Natixis. C’est le titre de son dernier papier et il vous dit la même chose que moi.
Il est déjà trop tard. Il n’y a plus aucune raison d’espérer. S’il dit cela, il se garde bien d’aller au-delà. Car si il n’y a plus de raisons d’espérer, alors que faut-il faire ? Justement, se préparer, pas « incanter », se préparer, pas faire la danse de la croissance comme d’autres faisaient la danse de la pluie. Une fois que l’on sait que cela va mal se terminer, il faut comprendre logiquement les conséquences concrètes que cet effondrement va entraîner. Et c’est à ces conséquences concrètes que vous devez vous préparer. Laissez les autres gloser à l’infini sur ce qu’il faudrait faire, les mesures, les réformes, les changements, les voyages en car de Macron ou les cachets vendus chez Leclerc ou encore en pharmacie. Tout cela n’a plus de sens, il est déjà trop tard.
Je vous laisse lire ce papier d’Artus. Il vaut son pesant de cacahuètes et enfin il reconnaît mais surtout écrit que dans tous les cas, par l’austérité ou par la planche à billets, il est déjà trop tard.
Est-ce que l’effondrement final a commencé ?
Pour le moment, la tension monte et très fortement comme prévu. Finalement, on doute de la reprise américaine. Sans blague. Finalement, la Grèce n’est pas sauvée… Sans blague. Finalement, pour l’Espagne, l’Italie et le Portugal, cela ne va pas si bien que cela. Sans blague. Les banques restent fragiles et leurs engagements par rapport à leurs fonds propres sont d’un coefficient 30 au bas mot. En clair, quand elles ont 90 milliards d’euros de fonds propres elles ont… 2 000 milliards d’engagements (sans compter les milliers de milliards en produits dérivés) alors vous savez quoi… les cours de Bourse des actions des banques plongent à nouveau. Sans blague.
Le budget de la France n’est pas bouclé, l’Europe n’est pas contente, les Allemands excédés de payer pour tout le monde alors que leur croissance à son tour vacille. Sans blague. La BCE est impuissante et la FED veut monter ses taux… Intenable comme prévu. Alors maintenant, que va-t-il se passer ?
Rien de dramatique pour l’instant. Les marchés baissent fortement, avec un peu de chance nous aurons un rebond ou pas suivi d’une nouvelle baisse d’un rebond puis d’une baisse. Mais la tendance est devenue clairement baissière. Pour le moment toujours, les marchés font ce qu’ils font à chaque fois. Ils vendent les actions et achètent massivement des bons du Trésor américain. Il n’y a donc pas de défiance sur les USA mais cela commence sur la dette des pays périphériques de l’euro.
Les marchés vont tester la détermination de la BCE et là, ça passe ou ça casse. Ça peut passer si les Allemands, au dernier moment, laisse Draghi sauver les meubles en utilisant la planche à billets. Ça casse si les Allemands restent inflexibles.
Mais ne vous y trompez pas. Si ça passe cette fois, ce ne sera que partie remise, souvenez-vous de ce que je dis depuis plusieurs années et qu’Artus de Natixis vous explique aujourd’hui, soit la mort par l’austérité, soit la mort par la planche à billets. Il n’y a aucune raison d’espérer, n’en déplaise aux optimistes béats. Nous sommes à bord du Titanic et la vigie vient d’apercevoir l’iceberg. Le capitaine « optimiste » ordonne de virer de bord toute et ne veut pas admettre que la collision est inéluctable et le naufrage la conséquence inévitable du choc. Il veut encore des raisons d’espérer. Les contrariens eux, alors que tous les passagers dorment encore paisiblement et n’ont pas encore pris conscience du drame qui va se jouer dans quelques instants, sont déjà en train de se préparer. Ils sont sortis des couloirs de la 3e classe avant que les grilles ne soient fermées par un gouvernement qui vous voudra du bien (c’est la débancarisation mes chers amis), ils ont déjà enfilé quelques pulls et mis leur gilet de sauvetage (ce sont les boîtes de conserve et tout ce qui pourra vous être utile y compris le lopin de terre), ils se dirigent vers les canots de sauvetage pour prendre les rares places disponibles (c’est votre or, votre argent métal et vos actifs tangibles). Dans quelques heures, lorsque tout le monde aura compris, ce sera la curée pour une place dans un canot (l’or vaudra très cher et personne ne voudra plus vous en vendre, les banques auront fermé, les distributeurs automatiques seront mués et, au mieux, rationnés comme à Chypre).
Lors du naufrage du Titanic, qu’elles étaient donc les raisons d’espérer ?
Il est déjà trop tard pour les réponses collectives. Préparez-vous individuellement dans le cadre de votre responsabilité personnelle et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT