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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 08:27

 


 

François FILLON s'est rendu à la Rochelle en Charente-Maritime où il s'est exprimé sur le thème de la redynamisation des territoires le Lundi 19 septembre 2011.

 

Monsieur le ministre,

Monsieur le président du Conseil général, Dominique,

Monsieur le maire de La Rochelle,

Monsieur le maire de Lagord,

Mesdames et messieurs.

 

 

J’ai voulu me rendre parmi vous aujourd’hui pour signer le contrat de revitalisation du site de défense de La Rochelle-Lagord. Parce que c’est une signature qui a valeur de symbole. C’est le symbole d’un Etat qui réforme ses structures, et notamment ses structures militaires, et qui invente un nouveau projet d’activité avec le concours, l’appui, l’engagement des collectivités territoriales. Je me souviens des débats très vifs qu’avait occasionnés notre décision de repenser notre carte militaire. Je me souviens des craintes exprimées par les élus et par les populations qui vivaient à côtés des régiments. Sur le plan humain comme sur le plan économique, la fermeture des bases a souvent été traumatisante.

Nous sommes un pays de traditions.

La puissance publique et le rayonnement de la République se sont longtemps affirmés par la présence de l’Etat sur tous les points du territoire. De la grande ville au petit village, nous avons maillé l’espace national avec nos écoles, avec nos hôpitaux, avec nos casernes, avec nos bureaux de Postes, avec nos tribunaux. Et ce formidable investissement a été à la source d’un véritable progrès. Mais avec le temps, ce maillage s’est révélé coûteux. Il s’est souvent révélé insuffisamment efficace au regard des mutations sociales, des mutations technologiques et des mutations géopolitiques. Et je voudrais dire devant vous, après avoir signé ce contrat que le meilleur moyen d’être fidèles à nos traditions, le meilleur moyen de défendre le rôle de la puissance publique, le meilleur moyen de servir les citoyens, c’est de moderniser ce qui doit l’être.

Certains nous pressaient de renoncer à cet effort de rationalisation parce que tant d’habitudes étaient en jeu ! Mais est-ce qu’on pouvait exclure l’Etat, ses structures, son organisation, des efforts d’adaptation que nous réclamons par ailleurs de tous les Français et de toutes les entreprises ? Evidemment pas. C’est toute la société française qui devait et qui doit encore être modernisée pour être plus productive et pour être plus réactive. Et en République, l’Etat doit savoir montrer l’exemple.

J’ajoute que devant la crise des dettes souveraines qui frappe les nations qui perdent la maîtrise de leurs dépenses, je ne regrette pas ce choix qui nous a conduits, avec le Président de la République, à réformer nos structures publiques depuis 2007.

Nous avons repensé la carte judiciaire de notre pays, qui ne l’avait pas été depuis les années 50. Nous avons revu sa carte sanitaire et nous avons redessiné sa carte militaire. Pourquoi cette restructuration massive de notre Défense nationale ?

Parce qu’il fallait mener à terme la professionnalisation des Armées. Rééquilibrer l’allocation des moyens entre les forces combattantes et les unités de soutien. Et puis, parce qu’avec la disparition de la menace à l’Est du continent européen, toute notre organisation devait être repensée pour être tendue vers le développement de nos capacités de projection hors du territoire national.

Imaginez un instant ce que serait notre situation aujourd’hui si nous n’avions pas fait la réforme de la professionnalisation puis la réorganisation et la restructuration de notre Défense nationale. Nous aurions encore un peu plus d’un demi-million d’hommes qui attendraient l’invasion des forces du Pacte de Varsovie. Qui peut penser un seul instant que ces restructurations n’étaient pas indispensables, au-delà même de la question de notre endettement et de la dépense publiques. Elles étaient indispensables au regard de la mission qui est celle de notre outil de Défense.

Ces objectifs ont donc dicté tout le reste. La réduction des effectifs, pour aboutir à un format des Armées plus ramassé, plus mobile, de 225.000 hommes à l’horizon de 2015. Tout cela a conduit à la fermeture d’une vingtaine de régiments et de bataillons de l’armée de Terre, de 10 bases aériennes, de bases aéronavales et le retrait de 18 bâtiments de la Marine nationale. La création de bases de défense a été l’une des initiatives nées de cette restructuration pour permettre une gestion en commun des moyens et de la logistique.

Après trois années de mise en œuvre, ce plan de modernisation est aujourd’hui bien avancé. C’est l’occasion pour moi de faire le point de cet avancement avec vous : les effectifs ont diminué de 30.000 postes, 20 fermetures ont déjà été menées à bien. Et au début de cette année, 60 bases de défense ont été mises en place. Je voudrais souligner ces résultats extrêmement rapides, compte tenu de la date à laquelle les décisions ont été prises et de l’ampleur de ces réformes, pour redire une nouvelle fois mon respect et mon admiration pour les personnels militaires et civils du ministère de la Défense, qui ont agi avec une efficacité et une abnégation exemplaires. Ce sont des restructurations extrêmement importantes et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’administrations qui auraient pu les conduire dans le même délai et avec la même efficacité.

Alors, une fois le choc passé, les collectivités locales se sont mobilisées et elles ont choisi de faire de cette épreuve une opportunité pour refonder leurs aménagements et leur activité. Le programme d’accompagnement de l’Etat a favorisé les démarches de reconversion. Les 320 millions d’euros affectés aux territoires les plus touchés sont aujourd’hui programmés à plus de 50 %.

Ils contribuent à un volume total de 745 millions d’euros d’engagements de fonds européens, de fonds d’Etat et de fonds des collectivités locales. Sur les 15 contrats de revitalisation de sites de défense prévus en 2010 et 2011, nous venons de signer aujourd’hui le treizième. Et concernant des territoires moins directement touchés, 11 programmes locaux de revitalisation ont également été conclus. Au fur et à mesure de la dissolution des unités, la signature de ces programmes d’accompagnement va se poursuivre, pour atteindre 25 contrats de revitalisation de sites de défense et 33 programmes locaux d’ici 2015. La gestion de ces programmes est évolutive.

A Brest par exemple, les pertes d’emploi de la Défense se sont avérées plus importantes que ce que nous avions prévu. Aussi, j’ai décidé cet été d’ajouter le Finistère au nombre des départements bénéficiaires de cet accompagnement. Naturellement, nous sommes très attentifs à la situation du nord-est de la France, qui est particulièrement touché par le repositionnement de nos forces. Les engagements que nous avons pris envers cette région et envers l’agglomération de Metz seront intégralement respectés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un régiment stationné en Allemagne a été repositionné à Metz. Il représente 800 emplois. A Metz encore, je suis de près la mise en place effective de 1500 emplois en provenance des administrations centrales, et la naissance du grand projet d’aménagement d’Alzette-Belval qui va permettre de contribuer puissamment à la redynamisation du nord de la Lorraine, en lien avec le Luxembourg.

Partout où ils ont été signés, ces contrats d’accompagnement ont amené les acteurs territoriaux à définir une stratégie de redynamisation de leur territoire. Partout, ils ont apporté une cohérence renforcée entre les actions des programmes, la reconversion des emprises immobilières cédées à l’euro symbolique - qui ont représenté 40 millions d’euros en 2009 et 2010 - et les outils fiscaux et sociaux résultant des aides à finalité régionale ou des zones de restructuration de défense. Cette cohérence permet de soutenir l’emploi. Dans la Creuse, elle a permis de maintenir 136 emplois dans le secteur du meuble, d’en créer 43 autres dans des PME et PMI dans les Ardennes, pour ne citer que deux exemples.

Les premiers contrats, signés en 2009, parviendront à leur terme en 2012. J’ai demandé à la DATAR de procéder à leur évaluation afin qu’on puisse tirer tous les enseignements utiles de ces premiers contrats, au bénéfice des nouveaux et afin de parfaire nos méthodes d’intervention territoriales.

Mesdames et Messieurs,

Le contrat que vous avez élaboré ici est remarquable. Pendant des décennies, La Rochelle et le département de Charente-Maritime ont entretenu – et vous l’avez souligné avec émotion Monsieur le Maire - un lien étroit avec les forces armées. A partir de cette année, l’agglomération connaît une profonde évolution. Un régiment vient d’être dissout. Vous avez chiffré la perte nette d’emplois à près de 600 et l’impact financier à environ 14 millions d’euros. Ce contrat est justement destiné à les compenser.

Mais ce contrat, c’est aussi un tremplin pour l’agglomération rochelaise et pour votre département. En valorisant les 30 hectares que l’Etat s’apprête à vous céder à l’euro symbolique, c’est le nouveau visage de l’agglomération que vous allez dessiner. Et naturellement avec Madame le Préfet nous allons nous employer à régler cette question de friches que vous venez à l’instant d’évoquer. Vous allez pouvoir conforter vos points forts. Votre façade maritime, votre potentiel touristique, en vous appuyant sur l’innovation technologique et sur le développement durable.

Je voudrais remercier chaleureusement tous ceux qui ont élaboré ce contrat au cours de ces deux années de travail : les élus bien sûr, au premier rang. Les fonctionnaires, les responsables de nos armées, et les partenaires socioprofessionnels. Enfin, je n’esquive pas la question de l’autoroute naturellement mais j’aurai l’occasion de m’en entretenir avec plusieurs d’entre vous dans quelques instants. Je peux vous dire simplement que l’Etat y travaille activement, que l’Etat tiendra tous les engagements qu’il a pris. Que l’Etat a aussi des contraintes financières qui ne vous ont pas échappé ces derniers temps. Et c’est donc de ce sujet que nous nous entretiendrons tout à l’heure.

A l’heure où nous traversons une crise économique extrêmement brutale, la mobilisation des ressources publiques sur des projets porteurs d’avenir est une décision grave. Elle impose le rassemblement de tous les acteurs, au-delà des intérêts catégoriels, au-delà des différences politiques.

Je crois qu’à La Rochelle, nous avons su démontrer que l’Etat, le département, les communes, les partenaires socio-économiques, étaient capables de s’engager avec efficacité pour l’intérêt général. En somme, ce que nous avons fait, ce que nous venons de symboliser par cette signature, c’est simplement agir pour la République et agir en Républicains. Et je ne connais pas de meilleur atout pour servir la France et pour servir nos concitoyens.

 

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