Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 23:46
 

 

François Fillon explique que le gouvernement aura à cœur d’instaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable en répondant aux questions de l'opposition lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le mardi 27 septembre 2011.

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le président AYRAULT,

 

 

La gauche, dimanche dernier, a remporté la majorité au Sénat. C’est un résultat qui était prévisible puisque depuis près de dix ans, vous avez gagné la quasi-totalité des élections locales. C’est un résultat qui a été amplifié par la crise et par un certain nombre d’inquiétudes que vous avez à l’instant mentionnées, et en particulier, par celles qui émanent d’un monde rural, qui est en perte de repères dans un contexte de mondialisation qui nécessite des réformes et des évolutions.

Le gouvernement, évidemment, prend acte de ce résultat qui témoigne d’ailleurs que le Sénat n’est pas l’anomalie démocratique qu’avait évoqué en son temps Lionel JOSPIN, et le gouvernement aura à cœur d’instaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable. Dans le respect, bien entendu, de nos institutions et de notre Constitution qui, comme vous le savez, donne la prééminence à l’Assemblée qui est élue au suffrage universel direct.



Mesdames et Messieurs les Députés,

Cette élection et les commentaires que vous faites se situent dans un contexte qui est un contexte exceptionnel, qui est un contexte de crise financière majeure, et dans ce contexte de crise financière, nous avons un devoir collectif, de sauver l’euro pour continuer à édifier l’Europe qui est notre avenir commun !

Nous attendons jeudi le vote du Parlement allemand sur le plan de soutien à la Grèce dont dépend, pour une bonne part, l’effort que nous avons engagé pour lutter contre la spéculation financière contre la zone euro. Et dès que ce résultat sera acquis, en espérant que ce sera un résultat positif, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte contre les attaques spéculatives contre la zone euro.

Mais Monsieur AYRAULT, au-delà de nos divergences politiques, nous avons une obligation morale ! Cette obligation morale, c’est de défendre l’Europe ! Parce que l’Europe, c’est notre avenir commun. Et pour défendre l’Europe, nous avons l’obligation de renforcer la crédibilité financière de notre pays. Nous allons le faire avec des mesures qui seront proposées dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont vous allez débattre, mais nous devons aussi le faire en montrant notre capacité collective au-delà de la droite et de la gauche, au-delà de nos intérêts partisans, à nous rassembler pour un enjeu qui est vital pour notre pays.



Je vous ai entendu évoquer à l’instant cette désinformation de l’âge de la retraite. Mais Monsieur AYRAULT, vous-même, je vous ai entendu à de maintes et maintes reprises, expliquer que la solution à la crise de l’euro, c’était l’émission d’obligations européennes !

Eh bien comment pouvez-vous envisager l’émission d’obligations européennes sans une convergence profonde entre l’Allemagne et la France ?

Vous imaginez sans doute que le peuple allemand accepterait de garantir les emprunts des autres pays européens, alors même qu’ils ne feraient pas les mêmes efforts que l’Allemagne a engagés ?

On ne peut pas défendre tout et son contraire !

Si on veut des obligations européennes, alors on est obligé de demander la convergence économique et sociale entre la France et l’Allemagne.



Monsieur AYRAULT, pendant quatre ans, nous avons bataillé avec la crise, pendant que l’opposition – et c’est normal, c’est son rôle – la commentait. Mais maintenant, la gauche va devoir sortir de cette posture, et dans sept mois, l’épreuve de vérité va nous départager.

Eh bien cette épreuve de vérité, je souhaite qu’elle soit digne. Et je voudrais dire à cette occasion combien je suis scandalisé par les propos que je viens d’entendre au début de cette séance, par ces amalgames émanant d’un élu de la République qui ose accuser des membres de la majorité et du gouvernement, d’avoir du sang sur les mains ! Mais de quel droit, Monsieur MAMERE, vous pouvez faire le lien entre l’attentat de Karachi et le financement d’une campagne électorale présidentielle qui a eu lieu neuf ans avant ? Rien ne vous permet de lancer ces accusations !

La vérité, c’est qu’hier, la gauche se drapait dans la présomption d’innocence pour protéger Dominique STRAUSS-KAHN ; aujourd’hui, vous la foulez au pied, cette présomption d’innocence ! La présomption d’innocence, dans votre conception de la République, c’est pour la gauche, pas pour la droite ! C’est une drôle de conception de la République.

Mesdames et Messieurs les Députés, je vous le dis, je suis inquiet de voir notre démocratie traversée par ce climat de suspicion permanent où l’on s’accuse sans preuve, où l’on insinue, où l’on spécule, où l’on fait circuler de faux documents !

C’est un climat qui mine nos institutions, c’est un climat qui abaisse le débat public.

Et, je vous le dis, Monsieur AYRAULT, en vous faisant les complices de ceux qui n’ont pas d’autre objectif que de déstabiliser la République, vous ne commettez pas seulement une faute politique, vous commettez une faute morale !

 

Partager cet article
Repost0

commentaires