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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 08:47
AFP/Thomas Samson
Outre quelques éléments sans beaucoup d’importance, mais qui soulèvent des polémiques, cette loi est essentiellement marquée par l’embauche de 60 000 fonctionnaires de l’Education nationale. En effet, ce n’est pas une modification fondamentale de l’école que de changer les rythmes scolaires. Cela pose des problèmes majeurs surtout quand cette modification est très mal préparée et va coûter très cher aux communes.

Le reste de cette loi va créer des écoles supérieures de professorat et d’éducation. Il s’agit ni plus ni moins de revenir aux anciens IUFM qui, à l’évidence, ne cadraient pas avec les nécessités d’une école moderne. La suppression du Haut Conseil de l’Education n’a pas d’intérêt.

L’introduction d’un enseignement civique et moral à l’école me fait sourire car, quand un politique de droite utilise le mot morale, il est taxé de rétrograde. La seule chose que je craigne est que l’on nous enseigne la morale socialiste, ce qui nous rapprocherait furieusement des écoles maoïstes ou staliniennes. Qu’il faille bien entendu faire un enseignement civique comme il en existait il y a quelques années, c’est évident !

Revenons néanmoins à l’embauche des professeurs car il faut dégonfler un mythe inacceptable. Il y a aujourd’hui 849 647 enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées. Depuis 20 ans, ce nombre a augmenté tandis que le nombre d’élèves baissait. Entre 1990 et 2007, le nombre d’élèves a baissé de 610 000 tandis que le nombre de professeurs a augmenté de 85 000 ! L’Education nationale comptait, à la rentrée de 2011, 550 000 élèves de moins qu’en 1990 pour 35 000 professeurs de plus. Il y a donc en moyenne, en 20 ans, un professeur en plus pour 12 élèves en moins.

Ces chiffres sont à méditer car ils vont évidemment à l’encontre des idées reçues. Nous avons plus de professeurs par élève que dans toute autre école européenne. Une vraie réforme aurait à l’évidence été nécessaire en laissant plus de liberté aux régions ou même aux départements pour assumer l’éducation des enfants et des adolescents.

Plus de liberté veut dire moins de centralisme alors qu’aujourd’hui, Vincent Peillon se prend simplement pour un directeur d’école, envoyant à chacune d’elle des indications tellement détaillées que l’on se demande s’il ne va pas donner lui-même les résultats des problèmes de maths ou indiquer quel livre de géographie il faut utiliser. Ce centralisme est absurde et il aurait été bien préférable de laisser plus de souplesse et d’initiative aux écoles. Ce n’est pas malheureusement pas dans les gênes des socialistes.


Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
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