Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 14:55
  • Nicolas Sarkozy, lundi, dans la cour des Invalides, lors de la traditionnelle cérémoniede prise d'arme d'automne
    icolas Sarkozy, lundi, dans la cour des Invalides, lors de la traditionnelle cérémoniede prise d'arme d'automne Crédits photo : POOL/REUTERS

    Le chef de l'État n'a pas abandonné l'idée de faire voter la règle d'or budgétaire avant la fin du quinquennat.

    Ce jeudi, Nicolas Sarkozy prononcera à Toulon un deuxième discours sur la crise et l'Europe, trois ans après le discours de Toulon, devenu depuis l'une des références du quinquennat, et la semaine où le chômage est reparti à la hausse. Le chef de l'État veut de nouveau frapper les esprits. Il veut rappeler que certains engagements ont été tenus, par exemple sur les paradis fiscaux, il veut aussi déclarer solennellement que le combat continue pour la «moralisation du capitalisme», via les sommets du G20. Mais il expliquera aussi comment d'au­tres crises se sont ajoutées à celle de septembre 2008 et ont différé d'autant les solutions déjà complexes et multilatérales qu'il préconisait il y a trois ans.

    Il s'agira donc, encore une fois, d'un exercice pédagogique sur «les trois crises du quinquennat: la crise bancaire, la crise économique et la crise de la dette», selon un conseiller. Ce sera aussi une feuille de route sur la stratégie de sortie de crise et «les cinq années d'effort qui nous attendent», résume Valérie Pécresse, ministre du Budget . Enfin, il s'agira aussi d'annoncer un «nouvel équilibre européen». La tâche n'est pas facile: ce nouvel équilibre sera plus solidaire, plus intégré, mais ne devra pas attenter pour autant à la précieuse souveraineté des États. Ce point est toujours l'objet de discussions approfondies avec Berlin. Angela Merkel doit d'ail­leurs s'exprimer vendredi sur le sujet.

    Garder l'initiative

    Sarkozy se doit de préciser sa vision de l'Europe dans la crise, alors que son «amie» Merkel a déjà mis sur la table des propositions lors du dernier congrès de la CDU. Mais il doit aussi pousser son avantage face à François Hollande. Un mois après le sommet de Bruxelles et le G20 de Cannes, il peut de nouveau garder l'initiative face à un candidat socialiste englué dans la gestion de ses alliances et espérer en retirer un avantage comparatif: «Si les Français refusent plus de fédéralisme, ils comprennent majoritairement qu'ils ne peuvent plus se sortir seuls de la crise», analyse un proche du chef de l'État.

    Henri Guaino, la plume du président, est depuis lundi enfermé dans son bureau pour écrire ce qui est annoncé comme le deuxième grand discours du quinquennat. Plus de 5000 personnes sont attendues pour écouter la «messe» présidentielle, programmée à 18h30, comme le 25 septembre 2008 à Toulon. Il faut dire qu'au moment où le chef de l'État s'exprimera, tout ne sera pas encore complètement clarifié entre Paris et Berlin.

    Car l'une des grandes questions posées par le discours de Toulon, ce jeudi soir, sera de savoir comment sauver durablement la zone euro. Jeudi, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, Merkel et Sarkozy ont répondu d'une formule simple: «l'indépendance de la Banque centrale européenne». Interprétée comme une humiliation de Sarkozy par Merkel, cette affirmation par la chancelière de l'indépendance intangible de la BCE est, au contraire, un encouragement fait à la banque européenne de prendre ses responsabilités, par les moyens qu'elle juge appropriés, pour juguler la spéculation contre la zone euro. «L'indépendance de la BCE vaut aussi vis-à-vis de l'Allemagne», résume un connaisseur. En échange de cette nouvelle sagesse allemande à l'égard de la BCE, Sarkozy se doit de proposer une amélioration significative du contrôle des déficits des États membres.

    C'est là que la règle d'or revient sur la table des négociations. Sarkozy n'a jamais abandonné l'idée de la faire voter avant la fin du quinquennat. Outre la mise en œuvre des sanctions existantes dans les traités européens, le président souhaiterait définir une nouvelle norme européenne d'équilibre budgétaire qu'il reviendrait à chaque État membre de transposer dans sa législation nationale. «Cela permet l'appropriation nationale de règles plus fortes, au lieu de laisser une instance supranationale s'immiscer dans la vie des États membres», confie un conseiller. Au PS de reconnaître qu'il acceptera lui aussi de procéder à la transposition de cette norme. Selon certaines sources, des contacts seraient en cours à ce sujet entre l'Élysée et la Rue de Solferino. Ce que l'entourage de Nicolas Sar­kozy dément.

Partager cet article
Repost0

commentaires