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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 10:29
Economie et social | Ajouté le 18.04.2013 à 11H13
AFP
Ils sont partis en fumée, les projets de François Hollande. Elles se sont fracassées, ses promesses.

Quand il s’est présenté, il y a peu plus d’un an, François Hollande promettait monts et merveilles. La France sortait de l’ère Sarkozy, disait-il. Elle allait enfin trouver le bonheur et la cohésion, peut-être même la richesse pour tous.

Et pourtant, la France n’a jamais connu autant de chômeurs et la courbe continue de s’accroître à une vitesse vertigineuse. Ainsi, le Fonds monétaire international prévoit que le chômage atteindra des taux record en France : 11,2% en 2013 et 11,6% en 2014. Jamais autant d’entreprises n’ont fermé et elles continuent de plus belle. Jamais autant de jeunes n’ont voulu quitter notre pays. C’est le sang de la France qui s’en va.

Voici le FMI qui parle de récession : -0,1% de croissance en 2013, à peine plus en 2014. Le Gouvernement, qui ne veut pas utiliser le terme de « récession », table lui sur +0,1%. C’est d’ailleurs sur cette prévision qu’il fonde son programme de stabilité qu’il enverra à la Commission européenne à la fin du mois (c’est-à-dire ses prévisions de dépenses et de recettes pour les 4 années à venir).

Encore une fois, les socialistes s’entêtent à nier la réalité économique, ce qui les contraindra, un jour ou l’autre, à prendre des mesures d’urgence très difficiles. Toutes les décisions prises par « Moi, Président de la République… » sont allées à contre-courant, à contresens. Malgré les promesses réitérées il y a quelques semaines encore, les impôts vont augmenter de manière faramineuse. En 2014, notre pays atteindra un taux record de prélèvements obligatoires avec 46,5% du PIB. Ces prélèvements ont augmenté de 20 milliards d’euros en 2012, 24 milliards en 2013 et augmenteront de 10 milliards en 2014.

En prétendant que les impôts n’augmenteront pas pour les ménages, hormis la hausse de TVA prévue l’an prochain (le taux réduit passant de 7% à 10% et le taux normal de 19,6 à 20%), le Gouvernement joue sur les mots. Il pourra très bien procéder à des augmentations de cotisations sociales (CSG, CRDS), qui ne sont pas des impôts au sens propre, mais qui amputeront concrètement la feuille de paie des ménages. Il pourra également agir sur les niches fiscales et raboter celles qui bénéficient aux ménages. Et il s’en prendra bien évidemment aux retraités et leur pouvoir d’achat avec l’augmentation des cotisations sur leurs pensions.

Mais les entreprises ne sont pas épargnées et ce, malgré les promesses de relance. D’ailleurs, rien n’est fait. Même l’Allemagne qui est en relative bonne santé, qui voit son commerce extérieur augmenter, qui atteindra quasiment l’équilibre budgétaire en 2014 (son déficit sera de 0,1% du PIB), et dont la dette publique passera de 82% du PIB en 2012 à 78,3% en 2014, dont le chômage sera presque réduit à zéro, vient de renvoyer François Hollande dans ses cordes, ne parlant plus de relance.

Depuis maintenant un an, aucune réforme structurelle, qui permettrait de réduire durablement le déficit public, n’a été engagée par les socialistes. Comme ils en ont l’habitude, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont préféré la facilité au courage. Ils ont choisi d’augmenter les impôts, d’asphyxier les ménages et les entreprises avec des taxes, augmentant uniquement les recettes plutôt que d’agir avec force sur les dépenses.

En même temps, il fallait bien payer les promesses ! N’oublions pas qu’ils ont supprimé la RGPP, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la TVA anti-délocalisation, la défiscalisation des heures supplémentaires pour 9 millions de salariés, abaissé l’âge du départ à la retraite.

Après avoir été élus sur un mensonge, ils vont maintenant pouvoir réinstaurer la hausse de la TVA, augmenter l’âge du départ à la retraite et augmenter les prélèvements obligatoires. Hollande, Ayrault et Moscovici sont au pied du mur économique. Ils doivent désormais régler la facture des promesses irréalistes de la campagne qui, pour le bien de la France, n’auraient jamais dû être tenues.

Car il faudra bien trouver de quoi payer les 60.000 postes d’enseignants, la hausse de 25% de l’allocation de rentrée scolaire décidée en juillet dernier, payer les nouveaux emplois jeunes. Et s’attaquer aux allocations familiales ne suffira pas. Faire croire que seules 15% des familles seront touchées est une illusion. Et ce n’est que le premier coup de boutoir dans le pacte de notre politique familiale.

Pendant ce temps, un drame couve. François Hollande ne pourra pas arrêter par un coup de baguette magique, ni par une entourloupe supplémentaire, la grogne des Français. Ceux-ci sont de plus en plus divisés. Ils sont de plus en plus écœurés. La seule chose qui semble les rassembler, c’est leur opposition à François Hollande. Lui qui voulait les rassembler, c’est réussi d’une certaine manière.

François Hollande doit faire un geste fort. Il devrait changer le Gouvernement de fond en comble. Tout le monde sait que Jean-Marc Ayrault n’est pas à la hauteur de la tâche, avec ses coups de menton ridicules et surtout ses lieux communs permanents. Même les socialistes en ont honte.

Il devrait aussi changer de politique économique et vite. Mais il est sans doute déjà trop tard. La France rentre en récession. «Moi, Président de la République»


Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
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