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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 11:00
Economie et social | Ajouté le 04.10.2011 à 19H28
La Grèce va de plus en plus mal ! Ses déficits qui devaient être réduits significativement ne le seront pas suffisamment. Dans quelques jours l’Europe doit décaisser quelques milliards pour qu’elle puisse payer ses fonctionnaires et honorer ses échéances. L’Europe hésite, rechigne, c’est un très mauvais signe.

Où est passée la politique ? Si les Européens veulent garder la Grèce dans l’Union, ils doivent « imposer » une troïka économique composée d’un Allemand, d’un Français et d’un Grec qui auraient la haute main sur la politique fiscale et économique de la Grèce. Puisque le défaut de paiement est dû à l’incapacité politique du gouvernement grec à faire appliquer ses propres décisions, prenons les décisions à sa place.

A défaut, il faut que la Grèce quitte l’UE. Tergiverser, attendre, ne pas prendre de décision est la pire des solutions… Les déficits se creusent, le virus « grec » contamine les autres pays, le sauvetage sera impossible et l’UE aura perdu des milliards…

Cette crise est révélatrice d’un défaut grave dans la conception européenne : un défaut de gouvernance. Jacques Delors et d’autres en sont responsables. Envisager une monnaie unique sans qu’il y ait de politique économique, financière et sociale unique était une aberration.

Un retour en arrière est impossible sauf à détruire toutes les économies européennes. Il faut donc faire vite, déjà une banque va disparaître, Dexia, cela risque de déclencher des mouvements graves tant au niveau des populations que des bourses européennes.

La crise de 1929 a été dramatique, elle a duré jusqu’en 1939 et a contribué largement à provoquer la Seconde Guerre mondiale. Crise économique, guerre économique, xénophobie, conflagration internationale ! Attention à ne pas jouer avec le feu, n’imaginons pas que nous sommes différents de nos ancêtres.

D’ailleurs les « Européens » prétendent que cette construction a permis d’éviter les guerres. Je suis convaincu que si l’Europe disparaissait, il n’y aurait pas plus de guerre en Europe mais des guerres « périphériques » au Moyen Orient, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et centrale. En revanche, dans nos pays, la « guerre » prendrait la forme de révoltes voire de révolutions ? Tensions communautaires, économiques, religieuses, sociales, avec un État de plus en plus démissionnaire, et demain démago si la gauche prend le pouvoir... Le terreau serait fertile.
Si je semble pessimiste c’est simplement parce que j’ai relu l’histoire récente de notre monde…

Pr Bernard DEBRÉ

Ancien Ministre de la Coopération
Député de Paris
 
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