Le procureur de la République de Nantes Xavier Ronsin a confirmé le placement en garde à vue vendredi en début de soirée de M. Hebbadj "à la suite des accusations de viols et de violences portées à son encontre le 5 août 2010 par l'une de ses anciennes compagnes".
"L'enquête préliminaire qui porte sur des faits qui se seraient produits entre 2003 et 2007 a été confiée à la police judiciaire de Nantes", a-t-il ajouté. L'identité de la plaignante n'a pas été rendue publique.
Cette garde à vue intervient après la mise en examen de M. Hebaddj en juin dernier pour travail dissimulé et fraudes aux prestations sociales.
M. Hebbadj s'était fait connaître le 23 avril lorsque lui-même et l'une de ses compagnes ont contesté publiquement un procès verbal pour port du niqab au volant.
M. Hebbadj s'était défendu de l'accusation de polygamie en déclarant qu'avoir des maîtresses n'était "pas interdit en France" mais le 9 juin, après six semaines d'enquête et 48 heures de garde à vue, il était mis en examen pour travail dissimulé et fraudes aux prestations sociales.
La justice lui reproche notamment d'avoir vécu dans une "polygamie de fait" et perçu 175.000 euros de prestations sociales entre 2007 et 2010, au lieu de 88.000 euros si tous avaient vécu sous le même toit, ou 124.000 euros dans des domiciles distincts avec des déclarations conformes.
"L'enquête a montré que M. Hebbadj gérait tout l'aspect financier et matériel de trois familles et des 15 enfants déjà nés, bientôt 17, dont il n'a pas contesté qu'il était le père", avait alors déclaré M. Ronsin. Le plus âgé des enfants est âgé de 12 ans.
Fin avril M. Hortefeux avait aussi révélé à des députés UMP l'existence d'un "renseignement" (proche d'une main courante) pour violences conjugales déposé par le père de la Nantaise verbalisée auprès d'une gendarmerie.
Le ministre avait également fait état du blog d'une ancienne compagne, Nina Gomez, répudiée par Lies Hebbadj et remariée à Dubaï, où elle portait contre lui des accusations de maltraitance. L'avocat de M. Hebbadj, Me Boëzec, avait aussitôt déposé une plainte en diffamation.
Samedi M. Hortefeux a annoncé qu'il ferait ce mois-ci à Nicolas Sarkozy des "propositions de mise en oeuvre juridique" de la déchéance de nationalité française, notamment pour les faits de meurtres de policiers ou de polygamie.