Je ne reviendrai pas sur les éléments développés par Laurent Dejoie, notre président de groupe, notamment sur les efforts considérables,
réalisés par les 24 maires de l’agglomération.
Je souhaite axer mon propos sur deux sujets auxquels je suis très attaché et qui mérite, je le pense, une plus grande attention de notre
part.
Tout d’abord la lutte contre l’étalement urbain et l’accession à la propriété.
Malgré les efforts intenses de construction de logements, le marché de l’immobilier reste tendu, en particulier en matière de logements
sociaux où les ¾ des demandes ne sont pas satisfaites (plus de 11.000 à Nantes et près de 18.000 dans la communauté urbaine). Le parcours résidentiel reste donc très compliqué.
Par ailleurs, 75% des ventes ont été réalisées par des investisseurs en 2010 (et même plus de 80 % au dernier trimestre). Il y a deux ans, les
propriétaires occupants représentaient 50 % des acheteurs.
Nous l’avions dit, la transformation du PTZ de Nantes Métropole en subvention ne nous paraissait pas de nature à répondre aux défis auxquels
nous devons faire face : maîtriser l’étalement urbain, favoriser l’accès à la propriété, favoriser le parcours résidentiel et s’attaquer au problème de la consommation énergétique dans
l’habitat. Les faits semblent malheureusement nous donner raison.
Le dispositif 1ère Clé n’a pas apporté plus de soutien à l’accession à la propriété que le PTZ. Et cela n’est pas sans conséquences
sur l’étalement urbain.
En effet, 50 % des foyers bénéficiaires du dispositif 1ère Clé sont originaires de Nantes, mais seuls 19 % y ont recours pour
devenir propriétaire dans la ville centre. Rappelons que ce dispositif ne concernait que le logement neuf et que rien n’était prévu pour l’ancien.
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la poursuite de l’étalement urbain (près de 2.000 hectares urbanisés depuis 2000) et le départ
chaque année d’environ 1.600 ménages originaires de Nantes Métropole, accédant à la propriété à l’extérieur de la communauté urbaine, alors que l’essentiel des emplois et des services reste sur
ce territoire.
De plus, depuis le 1er janvier dernier, notre collectivité ne soutient plus du tout
l’accession à la propriété pour les primo-accédants. Le dispositif 1ère Clé était adossé au Pass Foncier et au PTZ de l’État. Ces deux dispositifs ainsi que le crédit
d’impôt sur les intérêts d’emprunts ont été remplacés par le prêt à taux zéro renforcé dit « PTZ + ».
Universel, ouvert à tous les primo-accédants et sans condition de ressource, il apporte une nouvelle réponse, à mon sens beaucoup plus
intéressante, que les anciens dispositifs.
Il n’en reste pas moins que cette nouvelle politique nationale entraine de facto la disparition
de la 1ère Clé, notre dispositif local.
Pour le Groupe Équilibre et Démocratie, la dynamique de l’étalement urbain reste une problématique importante.
Notre collectivité ne peut absolument pas rester sans agir dans ce domaine.
Il est, à nos yeux, urgent qu’un nouveau dispositif véritablement incitatif, qui s’adresse aussi
au logement ancien qui ne doit pas être oublié, soit mis en œuvre.
Nous vous demandons quelles sont vos intentions dans ce domaine, Monsieur le Président ?
La lutte contre l’étalement urbain doit être notre priorité et cet objectif ne pourra en aucun
cas être atteint si nous n’avons pas de politique volontariste pour permettre aux jeunes, notamment, d’accéder à la propriété.
Nous privilégions pour ce qui nous concerne le prêt à taux zéro à la subvention qui est plus incitatif et déclenche beaucoup plus facilement
l’accord des établissements bancaires.
Deuxième sujet sur lequel je considère que nous pouvons et que nous devons mieux faire : la question énergétique.
Je le redis à nouveau ici, l’enjeu majeur du point de vue environnemental, pour notre agglomération dont le parc immobilier est âgé et date en
très grande majorité d’avant 1975, c’est la question de l’isolation.
Les surconsommations énergétiques qui s’expliquent en tout premier lieu par la très mauvaise isolation de nos logements bien avant les
comportements (ce qui ne doit pas nous empêcher d’agir dans cette direction) ont un impact considérable sur notre environnement.
Et je ne vois toujours pas de politique véritablement volontariste dans ce domaine.
Pourtant cette question est centrale. L’action d’animation expérimentale en direction des copropriétés énergivores semble totalement inadaptée
au défi que nous devons relever.
Plan d’envergure pour la rénovation énergétique des logements sociaux, et subventions pour la mise aux normes des logements privés sont autant
d’actions qu’il est urgent de mettre en œuvre. Nantes Métropole doit se saisir de cette compétence.
Et sur ce sujet, nous prônons la création d’un PTZ énergie qui pourrait bénéficier aux habitants
de la métropole et sous conditions de ressources pour limiter une charge trop importante pour les finances communautaires.
Telles sont les directions dans lesquelles il nous semble important d’aller.
Sur la question de la densification, il me semble primordial d’arrêter de raisonner parcelle par parcelle quand nous accordons les permis de
construire.
Il faut absolument une réflexion à l’échelle des micro-quartiers pour intégrer au mieux la question des déplacements, des mobilités mais
également des services. Et je rejoins Mme Guisthau sur le fait que nous devons respecter les quartiers, je le dis depuis longtemps, et combler en 1er lieu les dents creuses.
Je vous remercie.