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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 11:47
crise de la dette -

La perte du triple A par Paris replonge la zone euro dans l'incertitude : le fonds de sauvetage est ainsi fragilisé alors que la Grèce peine à boucler un accord avec ses créanciers.

infographie La Tribune
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L'état de grâce n'aura duré que quelques jours. La zone euro qui se félicitait la semaine dernière de la baisse des taux, jusqu'ici élevés, pratiqués sur les marchés financiers pour financer les dettes de l'Italie et de l'Espagne, a été dès vendredi soir renvoyée à ses dures réalités par l'agence de notation Standard & Poor's (S&P).

Sa note attribuée à la dette de neuf Etats membres de l'euro a été abaissée, impliquant un renchérissement des coûts de remboursement de la dette des pays sanctionnés : d'un cran pour la France et l'Autriche (passant ainsi de la meilleure note - le fameux AAA - à AA+) ainsi que pour la Slovaquie, la Slovénie et Malte. Les pays du sud du continent (Italie, Espagne, Portugal et Chypre) ont été encore moins à la fête, étant dévissés de deux crans. Le club des pays de l'euro bénéficiant encore du AAA devient plus restreint : seuls l'Allemagne, les Pays-bas, la Finlande et le grand-duché du Luxembourg en font encore partie. S&P n'a pas non plus touché aux notes de la Belgique, de l'Irlande ou de l'Estonie.

L'annonce de l'agence de notation bouleverse le déjà fragile équilibre européen alors que le spectre d'un défaut de la Grèce, engluée dans ses négociations avec les banques, refait surface. Tous les ingrédients du cocktail explosif européen semblent ainsi à nouveau réunis. Standard & Poor's signale maintenant sans ambages que le principal risque n'est pas tant en soi la hausse des déficits et de la dette publics mais l'absence de croissance économique dans la zone euro.

"Un processus de réformes fondé sur le seul versant de l'austérité budgétaire risque de se vouer lui-même à l'échec, la demande intérieure chutant parallèlement aux inquiétudes croissantes des consommateurs sur la sécurité de leur emploi et de leurs revenus, minant les recettes fiscales des pays", écrit S&P pour se justifier. La peur d'une récession encore plus forte dans la zone euro que celle en cours creusant les déficits, notamment si des banques devaient aussi être recapitalisées par les pouvoirs publics, est la véritable explication du geste de S&P. La rigueur budgétaire est en effet sinon bien enclenchée dans des pays qui enchaînent plans d'austérité sur plans d'austérité, à l'instar de l'Italie et de l'Espagne. Le nouveau Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a vu la note de son pays abaissée de deux crans (de AA- à A) alors qu'il a lancé il y a à peine deux semaines une nouvelle cure d'austérité.

Mesures "insuffisantes"

C'est évidemment la perte par la France du triple A qui change la donne dans le contexte européen. Paris "décroche" ainsi de la locomotive allemande. Cela conforte certes le rôle de premier de la classe euro à Berlin. Mais, à part quelques rares partisans d'une sortie de l'euro, le décrochage français ne réjouit personne outre-Rhin. Le Premier ministre français, François Fillon, a d'ailleurs mis en garde samedi à mots couverts ses homologues allemands sur un éventuel cavalier seul de Berlin : "l'Allemagne sait très bien qu'il ne peut pas y avoir de prospérité durable sans une zone euro en croissance, forte et stable."

L'onde de choc suscitée par la décision de S&P pourrait d'ailleurs indirectement accélérer la mise en oeuvre du traité des 26 (toute l'UE sauf la Grande-Bretagne) décidé lors du sommet UE du 9 décembre. L'actuel fonds de sauvetage européen (le FESF), fragilisé par la perte du triple A français, pourrait notamment être substitué, dès juillet prochain, par le MES. S&P a d'ailleurs critiqué "l'insuffisance" des mesures adoptées le 9 décembre et "la dispute ouverte et continuelle" entre les Européens sur la politique à suivre. Dans l'Hexagone, l'exclusion du club des AAA alimente la campagne électorale pour la présidentielle. Le principal rival du président sortant, François Hollande, a fustigé dès samedi matin "le manque de cohérence [...], de résultats de la stratégie conduite depuis 2007", soulignant que "c'est une politique qui a été dégradée, ce n'est pas la France". Tout en excluant "des décisions massives de réduction de dépenses", François Fillon a, lui, évoqué "des ajustements budgétaires" une fois la croissance connue et "des décisions fortes" après le sommet social de mercredi.

Frank Paul Weber - 16/01/2012, 10:43

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 09:37

LEMONDE.FR | 14.01.12 | 10h57   •

  

Standard & Poor's a dégradé les notes de neuf des dix-sept Etats de l'union monétaire, vendredi 13 janvier.

Standard & Poor's a dégradé les notes de neuf des dix-sept Etats de l'union monétaire, vendredi 13 janvier.AFP/STAN HONDA

Sur les marchés, les Etats de la zone euro n'ont longtemps fait qu'un, les investisseurs achetant indifféremment de la dette allemande et grecque. Une convergence que la crise a fait voler en éclats. En dégradant les notes de neuf des dix-sept Etats de l'union monétaire, vendredi 13 janvier, Standard & Poor's (S&P) scelle un peu plus cette zone euro à plusieurs vitesses.

L'agence a dégradé d'une note cinq pays : la France, l'Autriche, Malte, la Slovaquie et la Slovénie. Elle a baissé de deux crans les évaluations de quatre Etats : Espagne, Italie, Portugal, Chypre. Et quatorze pays, dont la France, sont sous le coup d'une "perspective négative", ce qui signifie qu'ils ont au moins une chance sur trois d'être dégradé dans les deux ans.

Les notations de S&P mettent en exergue l'existence d'une zone euro à quatre vitesses. D'abord le noyau dur, ces Etats vertueux bénéficiant toujours de la meilleure notation possible, le AAA : l'Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas. Mais ce camp pourrait à l'avenir se réduire à peau de chagrin, car seule la note de Berlin n'est pas assortie d'une "perspective négative".

Vient ensuite une deuxième catégorie de pays, celle des Etats solides mais n'offrant plus la sécurité maximale : la France (notée AA+, la deuxième note sur vingt-deux), la Belgique (AA), l'Autriche (AA+), l'Estonie (AA–).

Suivent les Etats en difficulté mais ayant toujours la moyenne : Slovénie (A+), Espagne (A), Slovaquie (A), Irlande (BBB+), Malte (A–) et Italie (BBB+). Enfin, vient la queue de peloton, ces pays classés dans la catégorie "junk bonds" ("obligations pourries"), selon le jargon des marchés : Portugal (BB), Chypre (BB+) et Grèce (C).

Standard & Poor's avait émis le souhait que le conseil européen du 9 décembre 2011 soit une étape majeure dans la résolution de la crise. Or, un peu plus d'un mois après, l'agence ne cache pas sa déception. "Les dégradations sont essentiellement guidées par notre évaluation des initiatives prises ces dernières semaines par les décideurs politiques européens, lesquelles pourraient être insuffisantes pour résoudre de façon totale les tensions systémiques en Europe", explique S&P.

Dans son communiqué, l'agence est particulièrement sévère avec la gouvernance européenne. Elle pointe notamment comme facteur de stress "le conflit ouvert et prolongé entre les décideurs européens", puis juge que "l'efficacité, la stabilité et la visibilité des politiques et des institutions européennes n'ont pas été aussi fermes que ce que nous croyons nécessaire."

L'agence dénonce aussi une forme d'aveuglement face aux vraies racines de la crise, qui, pour les dirigeants européens, découlerait "principalement de prodigalité budgétaire à la périphérie de la zone euro". Or, note Standard &Poor's, les problèmes financiers viennent aussi "de déséquilibres extérieurs croissants et des divergences dans la compétitivité entre le noyau de la zone euro et la soi-disant “périphérie”."

RETOUR EN ARRIÈRE

Conséquences de cette reconnaissance "partielle" des racines de la crise, les politiques de rigueur extrême menées en Europe risquent d'aggraver encore la situation : "Nous croyons qu'un paquet de réformes ne reposant que sur le seul pilier de l'austérité budgétaire risque de devenir auto-destructeur", explique S&P, pointant des risques de chute de la consommation et des rentrées fiscales.

Un acteur trouve grâce aux yeux des S&P: la Banque centrale européenne (BCE), qui a réussi à éviter "un effondrement de la confiance des marchés", en accordant aux banques des montagnes de liquidités.

Les dégradations de S&P sont sévères pour quatre pays. En premier lieu l'Italie. Désormais évaluée BBB+, la Péninsule est notée comme l'Afrique du Sud ou la Thaïlande et n'est plus qu'à deux crans de la catégorie "junk bonds". Lestée d'une dette de 1 900 milliards d'euros (120 % du produit intérieur brut), elle est confrontée également, selon S&P, à un "faible potentiel de croissance".

Depuis l'automne, la Péninsule fait face à une forte hausse de ses taux d'emprunts : les rendements de ses titres à dix ans culminaient ces derniers mois autour de 7 %, niveau insoutenable à moyen et long terme selon nombre d'observateurs. Ces derniers jours, la situation s'était quelque peu normalisée, Rome réussissant à vendre de la dette à court terme à des taux en forte baisse. Une amélioration désormais hypothéquée par Standard & Poor's.

L'Espagne, encore notée AAA en 2009 et désormais à A, risque elle aussi d'effectuer un violent retour en arrière, après l'accalmie constatée sur les marchés ces derniers jours. La dette publique reste peu élevée, à 67,4 % du PIB en 2011, mais le pays est affecté par des "déséquilibres entre épargne et investissement", des "hauts niveaux de dette extérieure à court terme" et un coût de recapitalisation des banques potentiellement en hausse.

Reste les cas de Chypre et du Portugal, désormais classés en "obligations pourries", ce qui va automatiquement pousser un certain nombre d'investisseurs, en raison de leurs règles internes, à se débarrasser de ces emprunts d'Etat. Pour l'île de la Méditerranée, cette dégradation pourrait l'obliger à réclamer un premier plan d'aide à la zone euro. Quant à Lisbonne, cette issue risque de retarder son retour sur les marchés après un premier programme de sauvetage de 78 milliards d'euros octroyé en mai 2011.

Clément Lacombe

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 09:32

LEMONDE.FR | 14.01.12 | 11h04   •  Mis à jour le 16.01.12 | 08h55

 

 

Organisés en binômes, les analystes de Moody's, Standard &Poor's et Fitch suivent chacun plusieurs Etats.

Organisés en binômes, les analystes de Moody's, Standard &Poor's et Fitch suivent chacun plusieurs Etats.AP/Remy de la Mauviniere

Noter un Etat – que l'on travaille chez Fitch, Standard &Poor's (S &P) ou Moody's– est un processus long et codifié. Au départ, une équipe de deux analystes – le processus est le même pour une entreprise –, un expérimenté et un plus jeune. Chez S &P, ils sont une petite quarantaine à observer – toujours en binôme – les 127 Etats notés par l'agence et les organismes publics.

Polyglottes, avec une formation économique, voire d'ingénieur, ils perçoivent des salaires confortables, mais très loin de certains standards du monde de la finance : environ 45000 euros bruts par an pour un analyste junior et de 70000 à 120000 euros bruts pour un senior.

Les analystes de l'équipe "souveraine" de S &P couvrent en moyenne quatre à six pays, ainsi qu'une demi-douzaine d'organismes publics ou parapublics. "Les analystes sont souvent débordés, le sous-effectif est criant", juge un salarié d'une autre agence. "Pour certains, la pression est devenue intenable ces derniers temps", explique un fin connaisseur du milieu.

 ROTATION APRÈS QUELQUES ANNÉES

Pour ne pas qu'ils se lassent ou qu'ils s'attachent à leur sujet, la réglementation interne des agences impose aux analystes une rotation au bout de quelques années. Chez S &P, un Allemand et un Slovène couvrent la France depuis respectivement 2010 et 2007. Les deux analystes d'un pays recueillent les données publiques, qu'ils complètent au fil de l'actualité. Ils s'entretiennent régulièrement par téléphone, ou lors d'entretiens formels une fois par an au moins, avec des représentants de l'émetteur, jusqu'au ministre des finances, mais aussi des régulateurs, des banquiers centraux, voire des membres de l'opposition.

Ces données, à la fois quantitatives et qualitatives, sont ensuite passées à la moulinette de la "méthodologie" propre à chaque agence. Par exemple, Moody's se penche sur quatre facteurs: "la solidité économique du pays", notamment le poids de son économie et sa capacité à amortir les chocs; sa "solidité institutionnelle", c'est-à-dire sa disposition à mener des politiques lui permettant d'honorer ses dettes; la "solidité financière du gouvernement", à savoir le poids de sa dette et sa capacité à gérer une hausse de celle-ci; enfin, le "risque événementiel", comme les fluctuations économiques, une catastrophe naturelle… voire une guerre.

Finalement, c'est à un "comité de notation" qu'il revient de changer ou de maintenir la note. L'instance se réunit au minimum une fois par an, la plupart du temps par téléphone ou visioconférence. Selon les cas et les agences, elle réunit entre cinq et quinze personnes: les deux analystes ayant suivi l'Etat, des cadres de l'agence et d'autres analystes à Londres, NewYork ou Francfort, et dans le cas d'un Etat, au moins un spécialiste du secteur bancaire.

 "PEU DE RESSOURCES HUMAINES"

Le principe est simple : "un homme, une voix". Et toujours un nombre impair, afin qu'une majorité se dégage. "L'analyste principal prend la parole le premier, expose son argumentation et sa recommandation de note, raconte un ancien de Moody's. Il est ensuite bombardé de questions, poussé dans ses retranchements. Puis chaque membre du comité parle, donne son avis et explique son vote. Les salariés les plus expérimentés parlent en dernier. L'objectif est d'arriver à une grande majorité pour que ce soit une opinion collective…"

"Il y a si peu de ressources humaines dans ces agences que, dans la pratique, ces comités regroupent un peu toujours les mêmes personnes, plus ou moins expertes, atteste un ancien chef de service de S&P.C'est pour se protéger des critiques que les agences refusent d'en révéler la composition…" "Des critères flous" Une fois la décision prise, l'agence informe l'émetteur. Celui-ci a alors douze heures pour rectifier d'éventuelles erreurs et faire appel de la décision… ou se préparer à l'annonce aux marchés.

"Ne croyez pas, au simple motif qu'on les craint et qu'elles sont trois à régner sur l'économie mondiale, que les agences y voient clair dans cette crise et qu'il y ait plus d'intelligence chez elles qu'ailleurs, avertit un ex-responsable de S &P. Les banques possèdent des bataillons d'économistes et d'analystes bien plus expérimentés, qui pourraient tout à fait se passer de leur analyse…" Un autre analyste conclut : "Les agences de notation n'ont pas vu venir la crise de 2008 pour les banques. Aujourd'hui que tangue la zone euro, elles ouvrent grand les parapluies. Leurs critères de notation n'ont jamais semblé aussi flous, leurs justifications malhabiles…" "Une chose est sûre, renchérit cet autre économiste d'une grande banque, on a changé de monde, les triple A ne seront bientôt plus qu'un souvenir."

Clément Lacombe et Anne Michel

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 09:15

Editorial | LEMONDE | 14.01.12 |

 

 

Nicolas Sarkozy au sommet européen de Bruxelles, le 17 décembre.

Nicolas Sarkozy au sommet européen de Bruxelles, le 17 décembre.AFP/ERIC FEFERBERG

La dégradation, vendredi 13 janvier, de la note de la France par Standard & Poor's est à la fois un non-événement financier et un véritable électrochoc politique. C'est un non-événement car, pour les grands investisseurs, les véritables destinataires de ces notations, la France ne faisait déjà plus partie, parmi les grands Etats souverains européens, des pays les plus fiables. Le prix que Paris paie pour emprunter sur les marchés internationaux est plus cher, depuis de longs mois, que celui acquitté par Berlin, par exemple.

La perte des trois A, déjà intégrée par les marchés, n'est pas en soi une catastrophe économique. D'abord, des trois agences mondiales de notation, il n'y en a qu'une, pour l'instant, qui ait décidé de reléguer la France en seconde division. Ensuite, la perte de la meilleure note ne conduit pas nécessairement et immédiatement à l'apocalypse. Les Etats-Unis ont perdu leurs trois A en août - ils continuent à emprunter à très bon marché. La première puissance économique mondiale bénéficie, il est vrai, avec le dollar, d'avantages que la France n'a pas.

La décision de Standard & Poor's aura cependant des conséquences sur le coût du financement en France - l'Etat, ses bras armés ainsi que les collectivités locales paieront plus cher leurs emprunts. Le pilotage macroéconomique du pays s'en trouvera plus difficile. La France avait 20 sur 20 ; elle n'a plus que 19 sur 20. Elle reste, malgré tout et comme le dit le gouvernement, une valeur sûre.

Cette décision, attendue donc, est néanmoins un véritable électrochoc politique. Elle sanctionne sans état d'âme la politique économique française de ces dernières années, celle notamment du chef de l'Etat, qui avait fait de la préservation des trois A la fin première de sa stratégie. Nicolas Sarkozy n'aura pris que trop tardivement conscience de la nécessité de réduire les déficits et de lutter contre l'endettement.

Mais le plus grave est ailleurs : dans la division de l'Europe que les décisions de Standard & Poor's révèlent. Il y a clairement aujourd'hui au sein de la zone euro deux Europes. D'une part, l'Europe du Nord, ces pays rigoureux dans leurs comptes publics et disposant d'un réel potentiel de croissance. L'Allemagne, qui n'a pas été dégradée, en est le noyau central. D'autre part, une Europe du Sud, dont les Etats sont en grande difficulté financière et qui affichent des perspectives de croissance très modestes. Dégradée en même temps que l'Espagne et l'Italie, la France fait désormais partie de cette seconde Europe.

Paris va s'en trouver affaibli dans les négociations à venir avec Berlin. Les agences de notation n'avaient guère apprécié l'agressivité de Nicolas Sarkozy à leur égard pendant la crise des subprimes. Elles prennent peut-être un peu leur revanche aujourd'hui. La gauche n'a guère de raisons de s'en réjouir. Les temps seront difficiles, très difficiles, pour ceux, quels qu'ils soient, qui l'emporteront le 6 mai. L'euro risque d'être, de tout cela, la principale victime.

Erik Izraelewicz

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 12:27

ÉCONOMIE ÉCO-BOURSE Conjoncture

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Par Anne Cheyvialle Mis à jour le 14/01/2012 à 11:10 

À l'échelle européenne, l'exemple vient des pays nordiques. Danemark, Finlande et Suède ont ainsi retrouvé la note suprême entre 2001 et 2004 au prix d'une stricte discipline budgétaire.

Douloureuse politiquement et financièrement, la perte du «AAA» n'est pas irréversible. Pour preuve, sept pays sur les douze AAA actuels ont regagné le précieux sésame après l'avoir perdu. Mais cela passe par un long processus, une décennie en moyenne, jusqu'à près de vingt ans dans le cas de l'Australie.

À l'échelle européenne, l'exemple vient des pays scandinaves:  Danemark, Finlande, Suède ainsi que la Norvège, très dépendante de la manne pétrolière, victime d'une chute brutale des cours à la fin des années 1980.

Les trois premiers ont perdu leur AAA entre 1983 et 1993 après avoir traversé une sévère crise économique. «La Suède a connu à l'époque une bulle immobilière et boursière tandis que la Finlande a surtout subi le contrecoup de l'effondrement de l'Union soviétique, son principal partenaire commercial», précise Helge Pedersen, chef économique de la banque scandinave Nordea.

C'est au prix de drastiques coupes dans les dépenses publiques et d'une stricte discipline budgétaire qu'ils ont pu retrouver la meilleure note, en 2001 pour le Danemark, en 2002 pour la Finlande et en 2004 pour la Suède.

Ressources naturelles

Mêmes causes et mêmes remèdes, de l'autre côté de l'Atlantique. Le Canada, qui avait perdu son AAA en 1992, là aussi à la suite d'une profonde crise économique et bancaire, l'a récupéré en 2002, chez Standard & Poor's, après avoir remis à flot ses finances publiques. Une cure qui lui a permis de traverser la crise financière de 2008 sans trop de heurts, contrairement à son grand voisin américain.

Dans une note de juillet 2011 de Moody's, qui confirmait le AAA du Canada, l'agence indiquait que le retour aux déficits, dû à la récession mondiale, ne serait que passager. Elle mentionnait par ailleurs la bonne santé de l'économie canadienne, assise sur d'importantes ressources naturelles, des banques solides, un secteur manufacturier dynamique et le niveau élevé des revenus par habitant.

C'est également grâce à la croissance économique dopée par ses sous-sols gorgés de matières premières que l'Australie a retrouvé son AAA chez Standard & Poor's en 2003, soit dix-sept ans après l'avoir perdu. Un long chemin de croix pour ce pays qui a arrêté en 1997 d'augmenter sa dette en dollars.

Le pays a profondément transformé son économie, modernisé le système financier et développé une puissante industrie minière qui a profité de la demande chinoise. En Europe, trois pays, aujourd'hui affaiblis, ont bénéficié, un temps, du fameux AAA: l'Espagne (de 2003 à 2010), l'Irlande (de 2001 à 2009) et l'Islande (de 2005 à 2008). Mais ces bonnes notes reposaient sur une bulle immobilière qui a gonflé les recettes fiscales…

Après l'exclusion de la France du club des AAA, les pays européens dominent toujours le tableau d'excellence grâce à la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas et les pays nordiques. Avec une prime pour places financières connues pour leur secret bancaire: Liechtenstein, Luxembourg, Suisse et Singapour.

LIRE AUSSI:

» La France perd son AAA, l'Allemagne le garde

» Les quatre conséquences de la perte du AAA pour la France

» Standard & Poor's épargne l'Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande

» Dégradations par S&P: Bruxelles dénonce une décision «aberrante»

VOTRE AVIS - Pensez-vous que la dégradation de la note de France aura un impact sur votre quotidien? Si oui lequel? Faites nous part de votre avis dans les commentaires, ou par email à temoin@lefigaro.fr.

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 16:43
notation - 13/01/2012 | 16:40

L'agence de notation financière Standard & Poor's a décidé ce vendredi de dégrader la France en lui retirant sa note d'excellence triple A, mais en revanche a maintenu les notations AAA de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, selon des sources concordantes.

Copyright Reuters
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L'agence de notation financière Standard & Poor's a décidé de dégrader la France en lui retirant sa note d'excellence triple A mais en revanche a maintenu les notations AAA de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale. "La France perd son triple A", a souligné cette source sous couvert de l'anonymat, ajoutant que d'autres pays allaient sans doute subir le même sort. L'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas jouissent d'un triple A.

Ces informations ont fait nettement décrocher les marchés d'actions qui se sont retournés à la baisse en Europe, tandis que l'euro chutait face au dollar, repassant sous 1,27 dollar.

Le 5 décembre, Standard & Poor's a annoncé que la plupart des pays de la zone euro pourraient voir leur note abaissée à très court terme en raison d'une aggravation des tensions systémiques liées à la crise de la dette.

L'agence de notation, qui doit publier son rapport ce mois-ci, avait alors mis une pression particulière sur la France en précisant qu'elle pourrait être dégradée de deux crans contre un seulement pour les cinq autres pays "AAA" de la zone euro (Allemagne, Autriche, Finlande, Luxembourg et Pays-Bas).

latribune.fr, avec agences - 13/01/2012, 16:40

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 16:34

 

Alerte Info
15H16
Standard & Poor's s'apprête à dégrader la note de la France, selon une source européenne
Avec AFP et Reuters Mis à jour le 13/01/2012 à 16:13 | publié le 13/01/2012 à 15:16  

La Bourse de Paris tombait brusquement dans le rouge cet après-midi, sur des informations évoquant un abaissement de note imminente de plusieurs pays en zone euro par l'agence de notation Standard & Poor's, selon une source de marché. A 15h15, le CAC 40 perdait 0,20% à 3193,45 points. L'euro est passé sous la barre de 1,27 dollar dès le début des rumeurs.

Standard & Poor's devrait abaisser les notes de plusieurs pays de la zone euro ce soir, mais pas celle de l'Allemagne, a déclaré une source européenne de haut rang, citée par Reuters. Les Pays-bas devraient aussi être épargnés. Selon l'AFP, en revanche, la France figurerait dans la liste des pays dégradés. Contactés par l'agence de presse, le Trésor français et le ministère des Finances n'avaient aucun commentaire à faire dans l'immédiat. L'agence de notation n'a pas non plus souhaité commenter l'information.

Tensions systémiques liées à la crise de la dette

Le 5 décembre, Standard & Poor's avait annoncé que la plupart des pays de la zone euro pourraient voir leur note abaissée à très court terme en raison d'une aggravation des tensions systémiques liées à la crise de la dette.  L'agence de notation, qui doit publier son rapport ce mois-ci, avait alors mis une pression particulière sur la France en précisant qu'elle pourrait être dégradée de deux crans contre un seulement pour les cinq autres pays "AAA" de la zone euro (Allemagne, Autriche, Finlande, Luxembourg et Pays-Bas).

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LIRE AUSSI :

» Dette: le triple A de la France et de l'Allemagne en danger

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 11:56

Les banques européennes continuent de préférer stocker leurs liquidités à la Banque centrale européenne plutôt que de se prêter entre elles. Les dépôts au jour le jour ont atteint ce week-end un nouveau record.

Copyright Reuters
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A chaque jour son record ! Les banques de la zone euro ont déposé 489,906 milliards d'euros entre jeudi et vendredi auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Le précédent record remontait à mercredi : les banques avaient stocké pour 485,89 milliards d'euros auprès de la BCE entre jeudi et vendredi.

Les banques ont en effet les poches pleines de liquidités depuis que la BCE a procédé à une opération inédite de refinancement en accordant 489 milliards d'euros de prêts à trois ans à 1%, le 21 décembre. Avec cette manne, elles peuvent rembourser leur propres échéances ou souscrire aux emprunts d'Etat comme elles l'ont fait pa rexemple pour les bons du Trésor italiens fin décembre.

Mais pour le surplus, comme elles ne veulent pas prendre le risque de se prêter en elles, les banques préfèrent placer leur argent... auprès de la BCE qui pourtant ne les rémunère qu'à 0,25%. Elles préfèrent donc être perdantes mais rester méfiantes vis à vis de leurs consoeurs et concurrentes, ce qui montre que le marché interbancaire n'est toujours pas revenu à son fonctionnement d'avant la crise de 2008.

La poursuite de la crise de la zone euro combinée aux nouvelles exigences de Bâle III explique en partie cette situation. L'autre explication tient à un changment des pratiques des banques  qui ont modifé la gestion de leurs liquidités depuis la crise précédente provoquée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en octobre 2008.

Séverine Sollier - 13/01/2012, 10:35

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 14:25

 

Julien BAINVEL, conseiller municipal de Nantes, s’interroge sur l’intérêt porté par le Député – Maire - Président (Nantes Métropole) - Président - (groupe PS à l’Assemblée Nationale) - Conseiller Spécial à ses différentes fonctions.

 

En effet, à vouloir être partout il n’est nul part !

C’est en tout cas les conclusions que l’on peut tirer du classement établi par le site www.nosdeputes.fr.

 

D’après celui-ci, le Député PS de la troisième circonscription de Loire Atlantique ne totaliserait que 26 semaines d’activités et n’aurait été présent qu’à 5 séances de Commission, où il serait intervenu seulement 2 fois (ce qui le fait figurer parmi les 150 pires Parlementaires). Il se rattrape par ses interventions dans l’Hémicycle, ce qui est normal pour un Président de groupe.

 

L’absentéisme semble être un point commun à tous ces mandats.

En témoignent sa présence épisodique lors des sessions des Conseils Municipaux et Communautaires et son absence de réactions alors que les problèmes de ramassage des déchets ne sont toujours pas résolus (sans doute les sujets localo-locaux ne l’intéressent plus) !

Il est à noter que le Maire de Nantes est président de droit de toutes les commissions municipales, commissions auxquelles il ne participe jamais.

 

Jean-Marc Ayrault, roi des cumulards, semble avoir atteint ses limites. C’est toute l’ambigüité d’un homme qui malgré un soutien appuyé à la candidature de Ségolène Royal en 2007, et aujourd’hui à celle de François Hollande, a toujours refusé d’appliquer une disposition phare de leur programme : le non cumul des mandats.

 

Alors la question reste posée : où est donc Jean-Marc Ayrault ?

Peut être est-il tout simplement coincé dans les embouteillages de la Capitale française des bouchons ?

 

Communiqué diffusé le 11 janvier 2012

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 11:21
Marc-Philippe Daubresse - 11/01/2012 | 10:22 - 

Si l'instauration d'une TVA sociale a pour seule contrepartie la baisse des cotisations patronales, le résultat risque d'être décevant. Il faudrait, aussi, diminuer les cotisations des salariés. Un couple de salariés pourrait y gagner, en moyenne, 855 euros par an.

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Dans ses voeux à la Nation, le chef de l'Etat a insisté à juste titre sur l'impérieuse nécessité d'assurer le financement de notre protection sociale par une fiscalité qui renforce la compétitivité de notre économie, dissuade les délocalisations et cesse de pénaliser le travail.

La protection sociale étant aujourd'hui ouverte à tous, élargir l'assiette des cotisations est juste et légitime et revient à associer au financement de l'économie nationale tous ses acteurs et non plus simplement le monde du travail (entreprises et salariés).

C'est dans ce contexte qu'est née l'idée d'une TVA sociale, mesure parfois mal comprise, ce qui a contribué à la rendre impopulaire auprès d'une certaine partie de la population française qui a immédiatement traduit cela par une hausse des prix sans mesurer les avantages qu'elle pourrait en retirer. En réalité, deux pistes existent : l'une consisterait à transférer le financement de notre protection sociale sur une assiette plus large et à baisser en contrepartie les cotisations sociales des employeurs, ce qui aurait pour effet une forme de dévaluation compétitive et une augmentation de l'emploi. Mais les conséquences de cette importante réforme resteraient insuffisantes - augmentation indéniable de la compétitivité mais faible effet sur la croissance et création de 23.000 emplois sur deux ans - et se payeraient par une hausse de l'indice des prix de 0,8 % d'après une simulation très précise réalisée par l'École des hautes études commerciales (en 2007 et 2008).

L'autre piste consisterait à intéresser aux cotisations non pas des employeurs mais des salariés. Une augmentation de 4 points de la TVA (de 19,6% à 23,6%), compensée par une baisse significative des cotisations sociales obligatoires des salariés, aurait un triple avantage :

- 1. Agir comme une surprime à l'emploi, en augmentant significativement le montant de la fiche de paye du salarié (+ 3,8%), compensant ainsi très largement une hausse des prix que l'on peut estimer à terme à 1,6% selon cette même étude - sans que cela ne coûte 1 euro au budget de l'État (contrairement à la prime pour l'emploi actuelle) - et redonner ainsi du pouvoir d'achat aux salariés.

- 2. Instituer un financement de la politique de l'emploi par les importations françaises et lutter contre les délocalisations en renforçant l'achat du "made in France".

- 3. Accentuer le revenu réel des Français et générer un surplus de croissance et donc des emplois nouveaux (+ 0,4 % de croissance et 114.000 emplois nets créés selon cette même étude, soit nettement plus qu'avec la TVA "sociale"), à un moment où le risque de récession pourrait entraîner notre pays dans une spirale infernale.

Les ménages comprenant au moins un salarié (42 % des ménages en France) sortiront gagnants de cette réforme avec un gain moyen de pouvoir d'achat de 560 euros par an, les couples de salariés seraient les grands gagnants avec un gain moyen de 855 euros.

On me rétorquera qu'il faut éviter dans cette période les risques de poussée inflationniste, mais on peut imaginer que les clauses d'indexation de certains coûts salariaux seront neutralisées par accord avec les partenaires sociaux puisque les augmentations des salaires, sans coût pour l'entreprise ni pour l'État, seront substantiellement supérieures à ces indexations.

On pourra aussi douter de la sensibilité de la création d'emplois à cette augmentation de pouvoir d'achat mais on ne pourra pas nier que les demandeurs d'emploi seront bien plus réceptifs aux offres nouvellement créées dès lors que les revenus du travail seront bien plus attractifs que ceux de l'assistanat (ce qui n'empêche pas d'augmenter également le pouvoir d'achat des plus démunis par exemple avec ma proposition de créer un CUI de 7 heures hebdomadaire rémunéré au Smic actuellement expérimenté dans 10 départements avec un gain mensuel de 30 % sur le RSA versé).

Enfin et surtout, on m'expliquera que la première piste évoquée qui consiste à baisser les seules charges patronales serait infiniment meilleure pour la compétitivité de nos entreprises. Mais pourquoi ne pas faire un "mix" des deux, voire de créer une autre ressource fiscale spécifique (par exemple en baissant un peu plus les niches fiscales non créatrices d'emplois) permettant d'atteindre ce double objectif ?

On aurait ainsi créé non pas simplement une TVA sociale mais une véritable TVA emploi, compétitivité et pouvoir d'achat, qui, outre d'assurer la pérennité du financement de notre protection sociale, aurait de surcroît la vertu d'être gagnante pour tous les acteurs de monde du travail. Je ne doute pas que le gouvernement saura trouver la bonne solution pour relancer notre économie face à la tempête financière que nous subissons avec des solutions qui ont fait leurs preuves en Allemagne.

Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre des Solidarités actives, député UMP -

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