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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:53

Il faudra remplacer 35 millions de compteurs.

Le gouvernement a décidé d’installer une nouvelle génération de compteurs d’électricité. Deux problèmes: où trouver l’argent et à qui appartiendront ces boîtiers communicants?

Cela devait être l’une des grandes aventures industrielles et énergétiques du quinquennat. C’est en train de se transformer en Arlésienne technologique. Voilà des années que le gestionnaire de réseau (ERDF) travaille à rendre «intelligents» les réseaux dont elle a la charge.

 

Cette intelligence devant permettre d’améliorer la surveillance de 1,3 million de kilomètres de lignes, d’accélérer et d’affiner les diagnostics en cas de panne, de mieux supporter le caractère intermittent de la production des éoliennes et autres centrales photovoltaïques.

 

Bref, à coup de logiciels sophistiqués et d’automates dédiés, la filiale de distribution d’électricité d’EDF améliore la qualité de service. Ce qui doit se traduire, par exemple, par une réduction du temps de coupure.

 

Pour le particulier, «l’intelligence» sera concrétisée, si l’on peut dire, par l’installation du compteur Linky. Jaune acide, ce compteur électronique de nouvelle génération a sur ses prédécesseurs le double avantage de pouvoir compter finement la consommation des usagers et de transmettre les relevés de consommation à ERDF, qui doit les renvoyer vers les fournisseurs d’électricité.

 

Principal intérêt de l’engin: les factures ne sont plus établies à partir d’une estimation de la consommation, mais à partir de la consommation réelle. Emetteur d’information, Linky est aussi un récepteur de données. Cette intercommunabilité permettra aux fournisseurs et à ERDF de réaliser de nombreuses opérations à distance: mise en service, dépannage rapide, envoi mensuel des factures, etc.

 

Outre sa couleur flashy, Linky offre au client final la possibilité de suivre très régulièrement ses consommations réelles. A terme, il lui permettra de changer de fournisseur ou de tarifs à distance.

 

Voilà pour la théorie qui doit laisser la place à la réalité.

 

Après une année d’essais dans l’agglomération lyonnaise et dans la banlieue de Tours, ERDF, les usagers et les collectivités ont pu se rendre compte du caractère opérationnel du système. «Les résultats techniques de l’expérimentation ont été très bons: seuls 0,7% des compteurs ont fait l’objet de réclamations», a indiqué, ce matin, Eric Besson, le ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique.

 

La décision de déployer Linky dans les 35 millions de foyers était donc attendue dans la foulée. Et elle a été prise. «Le gouvernement a bien décidé la généralisation du compteur Linky qu’a expérimenté avec succès ERDF pendant un an», confirme le co-locataire de Bercy.

 

Mais avait-il le choix? La directive européenne sur l’efficacité énergétique de 2006 impose aux Etats membres d’installer des «compteurs individuels qui mesurent avec précision» la consommation effective et «qui fournissent des informations sur le moment où l’énergie a été utilisée.» Le tout chez 80%, au moins, de la population. Et en 2020, au plus tard. Il n’est pas trop tôt pour s’en préoccuper.

 

Le problème, c’est que si la décision de changer nos millions de compteurs électromécaniques et électroniques de première génération a bien été prise, le gouvernement n’a pas encore à sa disposition les moyens de faire appliquer sa décision.

 

A commencer par son financement. Michelle Bellon, la présidente d’ERDF, a rappelé que l’investissement à prévoir était de l’ordre de 4,3 milliards d’euros. Un montant qui sera intégralement payé par ERDF, a précisé Eric Besson, notamment par des gains de productivité du réseau. Pas question, à 6 mois des élections présidentielles, de faire payer l’installation de nouveaux compteurs aux électeurs-consommateurs-contribuables qui ont déjà vu le montant de leur facture grimper de plus de 20% ces dernières années,

 

Hélas, pour le moment, personne ne sait comment financer le plus gros investissement d’ERDF de ces prochaines années. «Pour l’instant, il n’y a pas d’argent», résume un haut fonctionnaire, très au fait du dossier. Bon nombre d’experts parient sur une augmentation du Tarif d’utilisation des réseaux d’électricité (Turpe).

 

La partie finances est d’autant plus complexe à gérer que personne ne semble même d’accord sur les coûts. En fin de matinée, Michelle Bellon a rappelé que la pose du compteur représente 45% du montant de l’opération, soit quasi autant que l’achat des compteurs. La mise en place des systèmes d’information consommant le solde du budget.

 

Jusque là, tout le monde est d’accord. En revanche, la présidente d’ERDF estime à «moins de 30 minutes» le temps de pose moyen d’un Linky. Or le dossier d’évaluation de l’expérimentation, publié en juin dernier par la Commission de régulation de l’énergie (CRE, le régulateur des marchés français de l’énergie, ndlr), estime «le temps de pose en phase stabilisée […] à 47 minutes.» Qui croire ?

 

Autre difficulté: la propriété des compteurs. On l’oublie souvent, les réseaux de distribution appartiennent aux collectivités locales. ERDF gère cet énorme patrimoine pour leur compte. Mais bon nombre d’élus questionnent le gouvernement depuis des mois sur la question de la propriété du nouveau compteur. Comptablement, la situation du gestionnaire de réseaux de distribution (GRD) sera très différente si les Linky sont des actifs qu’il peut porter à son bilan, ou non. La tentation semble grande. Et visiblement, la décision n’est pas prise: «Il faut trouver un consensus qui permette à ERDF de financer son projet», se contente de dire Eric Besson.

 

Autre écueil: l’efficacité énergétique qui est, tout de même, à l’origine du projet. Linky devait permettre, via ses fonctionnalités, aux consommateurs de réduire leurs consommations. «On en est encore très loin», confirme Philippe van de Maele, le président de l’Ademe.

 

Pour résoudre tout cela, Eric Besson va donc organiser une concertation avec la CRE, ERDF, les élus locaux et des représentants des autorités concédantes. Le GRD n’est pas prêt de lancer son appel d’offres européen pour la fabrication des 7 premiers millions de Linky.

Valéry Laramée de Tannenberg

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 23:46
 

 

François Fillon explique que le gouvernement aura à cœur d’instaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable en répondant aux questions de l'opposition lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le mardi 27 septembre 2011.

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le président AYRAULT,

 

 

La gauche, dimanche dernier, a remporté la majorité au Sénat. C’est un résultat qui était prévisible puisque depuis près de dix ans, vous avez gagné la quasi-totalité des élections locales. C’est un résultat qui a été amplifié par la crise et par un certain nombre d’inquiétudes que vous avez à l’instant mentionnées, et en particulier, par celles qui émanent d’un monde rural, qui est en perte de repères dans un contexte de mondialisation qui nécessite des réformes et des évolutions.

Le gouvernement, évidemment, prend acte de ce résultat qui témoigne d’ailleurs que le Sénat n’est pas l’anomalie démocratique qu’avait évoqué en son temps Lionel JOSPIN, et le gouvernement aura à cœur d’instaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable. Dans le respect, bien entendu, de nos institutions et de notre Constitution qui, comme vous le savez, donne la prééminence à l’Assemblée qui est élue au suffrage universel direct.



Mesdames et Messieurs les Députés,

Cette élection et les commentaires que vous faites se situent dans un contexte qui est un contexte exceptionnel, qui est un contexte de crise financière majeure, et dans ce contexte de crise financière, nous avons un devoir collectif, de sauver l’euro pour continuer à édifier l’Europe qui est notre avenir commun !

Nous attendons jeudi le vote du Parlement allemand sur le plan de soutien à la Grèce dont dépend, pour une bonne part, l’effort que nous avons engagé pour lutter contre la spéculation financière contre la zone euro. Et dès que ce résultat sera acquis, en espérant que ce sera un résultat positif, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte contre les attaques spéculatives contre la zone euro.

Mais Monsieur AYRAULT, au-delà de nos divergences politiques, nous avons une obligation morale ! Cette obligation morale, c’est de défendre l’Europe ! Parce que l’Europe, c’est notre avenir commun. Et pour défendre l’Europe, nous avons l’obligation de renforcer la crédibilité financière de notre pays. Nous allons le faire avec des mesures qui seront proposées dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont vous allez débattre, mais nous devons aussi le faire en montrant notre capacité collective au-delà de la droite et de la gauche, au-delà de nos intérêts partisans, à nous rassembler pour un enjeu qui est vital pour notre pays.



Je vous ai entendu évoquer à l’instant cette désinformation de l’âge de la retraite. Mais Monsieur AYRAULT, vous-même, je vous ai entendu à de maintes et maintes reprises, expliquer que la solution à la crise de l’euro, c’était l’émission d’obligations européennes !

Eh bien comment pouvez-vous envisager l’émission d’obligations européennes sans une convergence profonde entre l’Allemagne et la France ?

Vous imaginez sans doute que le peuple allemand accepterait de garantir les emprunts des autres pays européens, alors même qu’ils ne feraient pas les mêmes efforts que l’Allemagne a engagés ?

On ne peut pas défendre tout et son contraire !

Si on veut des obligations européennes, alors on est obligé de demander la convergence économique et sociale entre la France et l’Allemagne.



Monsieur AYRAULT, pendant quatre ans, nous avons bataillé avec la crise, pendant que l’opposition – et c’est normal, c’est son rôle – la commentait. Mais maintenant, la gauche va devoir sortir de cette posture, et dans sept mois, l’épreuve de vérité va nous départager.

Eh bien cette épreuve de vérité, je souhaite qu’elle soit digne. Et je voudrais dire à cette occasion combien je suis scandalisé par les propos que je viens d’entendre au début de cette séance, par ces amalgames émanant d’un élu de la République qui ose accuser des membres de la majorité et du gouvernement, d’avoir du sang sur les mains ! Mais de quel droit, Monsieur MAMERE, vous pouvez faire le lien entre l’attentat de Karachi et le financement d’une campagne électorale présidentielle qui a eu lieu neuf ans avant ? Rien ne vous permet de lancer ces accusations !

La vérité, c’est qu’hier, la gauche se drapait dans la présomption d’innocence pour protéger Dominique STRAUSS-KAHN ; aujourd’hui, vous la foulez au pied, cette présomption d’innocence ! La présomption d’innocence, dans votre conception de la République, c’est pour la gauche, pas pour la droite ! C’est une drôle de conception de la République.

Mesdames et Messieurs les Députés, je vous le dis, je suis inquiet de voir notre démocratie traversée par ce climat de suspicion permanent où l’on s’accuse sans preuve, où l’on insinue, où l’on spécule, où l’on fait circuler de faux documents !

C’est un climat qui mine nos institutions, c’est un climat qui abaisse le débat public.

Et, je vous le dis, Monsieur AYRAULT, en vous faisant les complices de ceux qui n’ont pas d’autre objectif que de déstabiliser la République, vous ne commettez pas seulement une faute politique, vous commettez une faute morale !

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 16:05

et ceux qui oublieront les idées forces du gaullisme social y perdront !


Le
club Nouveau Siècle était présent au Campus de l’UMP à Marseille leBernard2.jpgs 3 et 4 septembre 2011. C’était bien loin le temps où Malraux disait du rassemblement du Mouvement gaulliste « C’est le métro à 18 heures ! ». Ici nous avons vécu un grand show à l’américaine, où la parole était encadrée et la jeunesse, en grande cohorte, subventionnée à gogo. La question sociale, à défaut d’être absente, ne fut traitée qu’avec parcimonie et retenue. Club Nouveau Siècle, nous étions quasiment les seuls présents au stand dédié au « Clubs et Think Tanks » par l’UMP.

En ce qui nous concerne – Nicolas Callegari, Jean-Philippe Casoni, Jacques Godfrain, Sylviane Leroy, Marie-Hélène et Théophile Gonzalès, Jean-Claude Pasty, Alain Terrenoire et moi-même - nous avons rencontré dans cette présence au stand des « Clubs et Think Tanks » un réel succès d’estime et d’adhésion aux grandes idées du gaullisme social. À défaut de pouvoir le faire devant le Conseil national, nous avons pu nous exprimer lors d’interviews par les médias. Nous leur avons déclaré : 

« En 2007 c’est sans ambigüité que nous avons soutenu avec conviction et détermination la candidature de Nicolas Sarkozy, la seule qui s’inscrivait dans une vision gaullienne, la seule capable de donner un nouvel élan à la France dans ce monde moderne. Depuis 4 ans nul ne doute que le travail de réforme accompli est important, avec notamment la courageuse réforme des retraites.

En revanche, sur le plan de la cohésion sociale, de ce qui fait que chaque citoyen doit se sentir considéré, de ce qui fait qu’à tout progrès économique doit correspondre un progrès social, on a eu des mots, des discours mais peu d’actes.

Il est en effet pour le moins paradoxal de fabriquer de nouveaux pauvres tout en refusant l’argent des riches. Quant à la question du chômage et de la valeur travail, il convient à notre sens d’engager une démarche de fond visant à redonner le goût au travail à des populations qui n’aspirent plus à travailler. A cet égard pourquoi alors négliger ce formidable outil qu’est la participation1.

Dans ce monde moderne devenu sauvage la faillite du système est une évidence. La vision socialiste n’est plus qu’une illusion engloutie par les ambitions de leurs porteurs qui l’ont mué en un système inopérant. La chute du mur de Berlin a consacré le triomphe du capitalisme mais ce dernier a vite trouvé ses limites, incapable qu’il est de la moindre régulation en dehors de discours d’intentions invariablement démenties par les faits.

Alors n’est-il pas temps de profiter du retour d’expérience de la situation de la France à la veille de la Révolution de 1789 ? N’est-ce pas le moment d’essayer avec courage et détermination, la troisième voie, celle de la participation prise - comme nous le répétons inlassablement - comme une nouvelle philosophie vécue au quotidien, qui permette de générer de nouveaux rapports entre l’homme et son entreprise, entre l’entreprise et ses salariés. Mais aussi entre le citoyen et ses élus et entre les élus et les citoyens.

Bien fidèlement à vous.

Bernard Reygrobellet, Président du club Nouveau Siècle.

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 10:58

20 septembre 2011

Dans quelques jours vont paraître les propositions de la Droite Populaire. Je voudrais rappeler les objectifs de ce mouvement.

L’Europe vieillit. Si son niveau de vie et de protection sociale fait encore envie, son manque de dynamisme démographique et économique inquiète. Sa population sent bien que le destin du monde lui a échappé et qu’elle se trouve prise en étau entre la mondialisation qui l’expose à une circulation croissante des personnes et des produits, et un empilement des structures et des processus qui ralentit, voire paralyse ses décisions. L’Europe qui devait rassembler les énergies des nations qui la composent et fédérer leur puissance dans des ambitions comme celle de la Stratégie de Lisbonne, ressemble de plus en plus à une vieille momie bandelettée par ses propres règles, condamnée à l’impuissance malgré le nombre grandissant de ses dirigeants.

La France, jadis fière d’exceptions souvent peu exemplaires, pouvait espérer trouver dans l’Europe le levier de réformes indispensables. Elle a gardé ses défauts, ses dépenses publiques et ses prélèvements obligatoires excessifs, son administration tentaculaire, son idéologie de gauche suicidaire. Elle y a ajouté la complexité et le morcellement de la décentralisation qui a pour effet de freiner les réformes voulues par son gouvernement. Elle a perdu sa volonté d’indépendance et son niveau de culture et d’éducation est en constant recul.

En Europe et en France, un vaste mouvement se dresse contre le déclin. Ce sursaut ne vient pas d’en haut, des élites qui se complaisent dans un ballet de réunions inutiles et vaines. Il vient du peuple. Il s’incarne dans notre pays dans la droite populaire. Fidèle à la tradition gaulliste qui a toujours refusé la fatalité du renoncement, à la tradition libérale qui veut donner plus de libertés  et de responsabilités aux personnes, à la démocratie chrétienne qui soumet la politique à une morale humaniste et inscrit la personne dans la solidarité familiale, nationale, européenne, la droite populaire veut s’opposer de toutes ses forces au retour au pouvoir des socialistes qui sont à la source de la plupart des difficultés de notre pays. Elle veut aussi briser le nœud gordien des routines et des privilèges qui étouffent notre génie national.

Cette soif de libération s’est exprimée avec force à plusieurs reprises à l’occasion des  élections nationales lorsqu’un grand souffle d’espérance a soulevé le pays. Le poids constant des oligarchies technocratique, administrative et judiciaire, la myopie et le strabisme gauchisant des médias, le rôle grandissant du microcosme des communicants ont à chaque fois cassé l’élan, détourné l’attention, douché l’enthousiasme. Les crises imprévues par les sachants, les solutions inefficaces et les craintes irrationnelles inspirées par des autorités autoproclamées ont jeté les français dans un désarroi proche de la désespérance. La France est aujourd’hui le pays le plus pessimiste du monde. Elle a cependant besoin non d’une drogue douce supplémentaire, d’une nouvelle injection d’assistance baptisée « care » comme pour mieux marquer ce déclin et ce renoncement qui vont jusqu’à renier notre langue. Elle a besoin d’une révolution, une révolution conservatrice, autrement dit, d’une refondation.

Refonder signifie à la fois prolonger et faire renaître. Il s’agit en effet de prolonger l’élan incarné par le programme présidentiel de Nicolas SARKOZY en 2007 et de lui donner une nouvelle vitalité en 2012. Il y a donc un esprit à conserver qui est celui de la réforme soumise au bon sens et au réalisme. Il y a en revanche un renouveau nécessaire qui doit s’incarner dans l’authenticité de la rupture et dans la fidélité aux intentions proclamées.

C’est dans une rupture réaliste et responsable avec les errements du passé, le poids des habitudes et les demi-mesures inspirées par la techno-burocratie que se situe la voie médiane qui doit rejeter de part et d’autre les deux démagogies qui menacent l’avenir de notre pays. La première, c’est celle du socialisme qui est de loin la plus menaçante car elle a des chances réelles de conquérir le pouvoir alors que la France subit déjà les effets désastreux de ses passages successifs au Gouvernement et à la Présidence de la République. Ce que Raymond ARON avait parfaitement prévu en 1981 s’est réalisé avec l’accroissement continu de nos déficits et de notre endettement, la réduction de notre place dans le commerce international, l’augmentation du chômage. Malheureusement les mesures démagogiques instaurées par la gauche ont continué leurs effets destructeurs et n’ont pu jusqu’à présent qu’être imparfaitement remises en cause : les 35 heures, la retraite à 60 ans, la croissance des emplois publics.

Une autre démagogie menace aujourd’hui notre pays. C’est celle de l’extrême droite. Il y a peu de risques que celle-ci exerce un jour la responsabilité du pouvoir exécutif mais il est important pour la gauche de multiplier les provocations afin que l’extrême droite soit la plus forte possible, assez forte en électorat pour empêcher la droite d’être majoritaire tout en demeurant parfaitement infréquentable pour cette dernière. Au lieu de tomber dans le piège, la droite de Gouvernement devrait simplement se souvenir que le mode de scrutin, comme dans les pays anglo-saxons, limite le risque de l’extrémisme. Elle devrait également avoir conscience qu’un certain nombre de valeurs conservatrices sont partagées par une partie des électeurs de l’UMP et par de nombreuses personnes qui sont tentées de voter pour le Front National. Dire publiquement que l’on préfère le PS, c’est à leurs yeux trahir des convictions auxquelles elles sont attachées, c’est donner raison au slogan de l’extrême droite qui parle « d’UMPS » et c’est enfin donner du crédit à une gauche dont nous ne cessons de critiquer les actions passées de même que les projets. Il suffit de dénoncer la démagogie de l’extrême droite sur les thèmes où elle prospère, la sécurité et l’immigration, et plus facilement encore dans le domaine économique.

La Droite Populaire entend donc exposer un certain nombre d’idées qui doivent avoir toute leur place dans les futurs mandats présidentiel et législatif.

Christian VANNESTE

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 09:29
Karachi : Sarkozy dénonce une "volonté de nuire"

"Tout le monde sait que je n'ai rien à voir là-dedans", a lancé Nicolas Sarkozy devant les dirigeants de la majorité.

[Mis à jour le 27 septembre, à 14h49]

Le chef de l’État s'est exprimé sur l'affaire Karachi mardi matin lors du petit déjeuner avec les dirigeants de la majorité. "Tout cela est infâme", a dénoncé le chef de l'Etat qui y voit une manœuvre à l'approche de l'élection présidentielle.

Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy a déclaré, agacé : "À chaque élection, on trouve quelque chose. Une fois, c'est mon possible divorce, une autre fois, c'est l'affaire Clearstream… Cette fois, on sort un truc d'il y a seize ans ! Tout le monde sait que je n'ai rien à voir là-dedans. D'autant plus que j'avais été réservé sur ces contrats quand j'étais ministre du Budget".

Après la mise en examen de Nicolas Bazire et de Thierry Gaubert dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels financements occultes de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy nie une quelconque implication. Il a rappelé qu'en "35 ans de vie politique" il n'avait jamais été impliqué dans une seule affaire.

[Mis à jour le 26 septembre, à 12h18]

Les révélations d'Hélène de Yougoslavie ont été vivement critiqué par sa fille Milena Gaubert. Celle qui s'est également exprimée sur l'affaire Karachi dans laquelle son père serait impliqué, a pris la parole pour défendre Thierry Gaubert.

Selon la jeune étudiante de 23 ans, Hélène de Yougoslavie a sciemment menti pour causer du tort à Thierry Gaubert, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Milena Gaubert, fille aînée du couple en instance de divorce,  assure que sa mère est dépressive depuis de nombreuses années et que celle-ci aurait avoué "il y a quelques mois vouloir emmerder [son] père".

 

[Mis à jour samedi 24 septembre, à 10h50]

Dans une interview accordée au journal Le Monde, Hélène de Yougoslavie, séparée de son mari Thierry Gaubert depuis 5 ans, détaille ses voyages en Suisse pour aller chercher des valises de billets dans les années 1990 :

"Il m'est difficile de les dater très précisément. Je suis certaine que cela a commencé au début des années 1990. Et il se rendait en Suisse environ une fois tous les deux mois. [...] Il ne me disait pas pourquoi, ne me parlait pas des montants ni ne me montrait les billets. Généralement, il les ramenait dans des petites sacoches. [... ]Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire."

Hélène de Yougoslavie explique aussi pourquoi elle a attendu sa convocation devant la police pour parler :

"J'ai découvert à cette occasion des documents signés de ma main, je ne pouvais imaginer qu'ils étaient compromettants pour moi. Il s'est servi de moi pour ouvrir des comptes à l'étranger. J'ai pris conscience que mon mari m'avait trahie. C'est seulement lors de cette audition que j'ai découvert le lien avec le financement de Balladur, j'ai vraiment été écoeurée."

 

[Mis à jour vendredi 23 septembre, à 13h50]

Le Monde affirme que la défense de Brice Hortefeux ne tient pas. L'ancien ministre a en effet expliqué avoir appelé Thierry Gaubert après avoir lu dans Le Nouvel Observateur que la femme de celui-ci avait été interrogée par la police. Or l'article dont parle Hortefeux a été publié le 22 septembre, alors que le coup de téléphone en question a été donné le 14.

[Mis à jour vendredi 23 septembre, à 11h45]

Brice Hortefeux a démenti les accusations du Monde sur son implication en marge de l'enquête sur l'affaire Karachi. "Je démens totalement avoir eu des informations dans la procédure judiciaire en cours. Thierry Gaubert est un ami, je suis régulièrement en contact avec lui", a-t-il expliqué au quotidien. "J'ai eu des rumeurs d'origine journalistiques indirectes disant que sa femme l'attaquait durement. Des informations totalement publiées par Le Nouvel Observateur. Je l'appelle pour s'avoir s'il le sait et s'il confirme. La meilleure preuve que je n'avais pas accès à quoi que ce soit est que j'ai rappelé Thierry Gaubert lundi soir par hasard. Il était en garde à vue et je n'en étais pas informé. La conversation a duré trois phrases. Je lui ai dit : Allo c'est Brice, comment ça va ?. Il m'a répondu : Je suis en garde à vue", déclare l'ancien ministre.

Le Monde a révélé ce vendredi matin que le 14 septembre dernier, Brice Hortefeux aurait appelé Thierry Gaubert - depuis mis en examen - pour le prévenir que sa femme avait témoigné contre lui.

Le Monde cite des extraits d'une conversation téléphonique entre les deux hommes qui semblent prouver que le secret de l'instruction n'a en effet pas été respecté. "Elle balance beaucoup apparemment Hélène", aurait prévenu Brice Hortefeux, "le meilleur ami de Nicolas Sarkozy" rappelle le quotidien. "Qu'est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi ? Parce qu'elle me dit qu'elle dit rien", répond Thierry Gaubert. "Ça m'embête de te le dire par téléphone […]. Je te raconterai mais ils ont énormément de choses […]. T'as eu Bazire ? Parce que visiblement il est lui dedans dans cette histoire", continue Hortefeux. 

En garde à vue le 20 septembre dernier, Thierry Gaubert a admis que Brice Hortefeux lui avait bien confié que son ex-femme était le témoin clé dans l'affaire. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a également reconnu avoir ouvert à l'étranger des comptes bancaires destinés à accueillir des fonds non déclarés qui provenaient de l'intermédiaire Ziad Takieddine. Mais il assure qu'ils n'ont pas servi à financer la campagne d'Edouard Balladur en 1995 et qu'ils ne sont pas non plus issus des contrats d'armement signés par son gouvernement fin 1994. Il certifie par ailleurs n'avoir jamais remis d'espèces à Nicolas Bazire.

Le Monde.fr

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 09:22
Son large sourire et son éternelle bonne humeur n’auront pas suffit à lutter contre la maladie.

Wangari Maathai, première femme africaine à remporter le Prix Nobel de la paix en 2004 est décédée dimanche soir à l’âge de 71 ans.

 

Militante écologiste, elle a lutté toute sa vie en faveur du développement durable et de la démocratie.

J’ai eu la chance de rencontrer cette personnalité hors du commun à deux reprises, lorsque je travaillais au ministère de l’écologie.

 

Née au Kenya, cette biologiste de formation crée en 1977 le mouvement de la Ceinture verte avec pour objectif de planter des arbres pour empêcher que la dégradation de l’environnement et des conditions de vie ne nuisent aux populations pauvres des campagnes.

 

Ce mouvement connaît un essor important dans les années 1980 et 1990 et engage des campagnes en faveur de changements politiques, économiques et sociaux plus larges.

 

Nommée ministre en 2003, Wangari Maathai voit son mouvement se répandre sur tout le contient africain.

Au total ce sont 47 millions d’arbres qui ont été plantés à son initiative.

Je forme le vœu que le message positif qu’elle portait lui survive et que ses nombreuses actions perdurent.

 

Par Julien BAINVEL - Publié dans : Environnement
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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 09:14

Un énième plan de sauvetage de la zone euro est en cours d'élaboration. Au regard des premières fuites sur son contenu, les marchés semblent -provisoirement!- retrouver un peu de sérénité. En quoi ce plan là pourrait-il être enfin le bon ?

Alain Madelin se prononce sur le dernier plan de sauvetage européen. Prudent, il estime que seul le temps permettra de juger de la confiance des marchés.

Alain Madelin se prononce sur le dernier plan de sauvetage européen. Prudent, il estime que seul le temps permettra de juger de la confiance des marchés. Crédit Reuters

Dans un premier temps, pourriez-vous re-situer ce dernier plan de sauvetage de la zone euro ?

 

Alain Madelin : Il s’agit de la mise en œuvre de l’accord du mois de juillet, condition nécessaire mais non suffisante pour la résolution de la crise grecque, et plus généralement de la zone euro.

 

Je souhaiterais au passage m’élever contre ceux qui dénoncent la crise des banques, des spéculateurs, des marchés, ceci n’a aucun sens. La crise actuelle n’a rien à voir avec celle de 2008, il s’agit de la crise d’un système bancaire qui a fait confiance à la parole des Etats pour acheter massivement des obligations qui lui étaient présentées comme les placements les plus sûrs. Au point que des obligations légales ont été créées pour encourager les acteurs financiers à s’en gaver.

 

Ces dernières étaient d’ailleurs censées être sûres jusqu’encore récemment, puisque les stress test des banques européennes n’envisageaient aucun défaut. Or, l’accord de juillet envisage un défaut volontaire à hauteur de 20%, et maintenant on parle de provisions d’un système bancaire à hauteur de 50%. Il était illusoire de penser que les obligations grecques valaient à peu près les mêmes taux d’intérêt que les obligations allemandes. Une anomalie de marché que la crise s’est chargée de corriger, au risque de mettre en danger la zone euro.

En quoi ce dernier plan se différencie des autres ?

 

Aujourd’hui, après la vaticination des beaux esprits, nous arrivons à des propositions plus sérieuses. A savoir quatre grands points

 

Tout d’abord, la mise en œuvre des efforts demandés à la Grèce : là-dessus, Athènes n’a toujours pas licencié ses fonctionnaires mais en a embauché 25 000, pas de privatisation, même s’il y a eu une réduction de salaires et un allongement de la durée de travail. Dans l’ensemble, on reste très loin du compte.

Or, il est peu vraisemblable de demander aux contribuables Français de payer par leurs impôts les impôts que les Grecs ne paient pas ou aux Allemands de payer, par l’allongement du temps de travail, la retraite anticipée des Grecs.

 

Deuxièmement, le secteur financier (les banques et les assurances) doit prendre une part de la perte sur les obligations grecques. Encore faut-il calculer l’effort demandé, car la dette grecque ne sera pas intégralement remboursée. En juillet, on leur a demandé un accord volontaire sur une perte de 20%, ce ne sera pas suffisant. Mais à trop demander au secteur financier, on risque de le mettre en péril au détriment de l’économie de la zone euro.

 

Le troisième point, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui pourrait avoir 300 milliards d’euro disponibles en plus de la contribution du FMI. C’est suffisant pour répondre à la crise grecque, mais insuffisant pour aller au-delà. L’idée légitime est de regarder comment cet argent peut être optimisé pour agir en garantie d’un effort financier plus vaste.
Concernant le FESF, et sous réserve bien évidemment de la complexité juridique des traités européens, l'idée est de lui faire jouer un nouveau rôle : reprendre les obligations grecques avec pour optique un effet de levier, afin d'agir en garantie des banques.

 

Le quatrième point, et le plus important, la marge d'intervention de la Banque Centrale Européenne (BCE). Jusqu’à l’arrêt de la Cour de Karlsruhe et la démission du juge Stark, je n’avais guère d’inquiétudes sur la zone euro, convaincu que la BCE pourrait agir en dernier ressort pour monétiser des obligations grecques ou allemandes. A ce jour, elle en a monétisé 150 milliards, chiffre qui pourrait augmenter.

Même si les Allemands sont contre cette monétisation, la question reste de savoir si on préfère la monétisation ou l’explosion totale de la zone euro, qui desservirait par ailleurs les Allemands en premier lieu.

La grande question finalement, c’est jusqu’où la BCE peut aller ? La réponse est dans l’interprétation des articles 123 et 125 du traité de l’Union Européenne, dont il faut faire une lecture intelligente, validant l’intervention in fine de la BCE, qui est la meilleure garantie.

 

Avec une combinaison intelligente de ces quatre ingrédients, la sauce pourrait prendre. Nous pourrions ainsi éviter une crise, qui n’en est pas encore au stade dépressionniste. La partie n’est pas gagnée, mais c’est la seule voie possible.

 

Combiné avec un effort grec hors pair au niveau du problème de sa compétitivité (baisser le coût du travail, baisser le coût des actifs, libéraliser son économie, et s’ouvrir à la concurrence), avec un effort du secteur financier et avec une intervention intelligente du FESF, ajouté à une intervention de la BCE pas tant sur les obligations grecques -qui devraient être du ressort du FESF et de la mise sous perfusion de la Grèce - que sur le cordon sanitaire à mettre en place autour de l’Italie.

 

Pourquoi ne pas avoir engagé ce plan de sauvetage plus tôt ?

 

On a cherché à acheter du temps, et le temps que l’on croyait devant soi était en réalité plus court. La panne de croissance, plus les hésitations politiques sont venues accélérer l’exigence d’un nouveau plan.

Reste que le débat autour de la crise est empoisonné par des thèses qui finalement nuisent plus qu’elles n’aident, le remède est parfois pire que le mal. Ceux qui souhaitent le départ de la Grèce de la zone euro doivent comprendre qu’il n’y a pas de solution pour sortir la Grèce. Nous ne savons pas le faire au regard des traités, l’entrée dans la zone euro est irrévocable. Comment faire rendre aux Grecs les euros qu’ils tiennent contre leur ancienne monnaie ? Cela supposerait un contrôle des banques, des mouvements de capitaux, un scenario politiquement, économiquement et socialement apocalyptique. Aujourd’hui ce n’est pas une réponse.

 

Deuxième erreur, l’invention d’eurobonds, qui juridiquement n’est pas envisageable sans une modification des traités qui demanderait deux ou trois ans, sans résoudre le problème de la compétitivité de la Grèce, mais qui permettraient toutefois sa mise sous perfusion, comme les Dom Tom le sont au regard de la métropole. Les Flamands ont du mal à payer pour les Wallons, l’Italie du Nord pour le Sud, l’idée d’une pareille transfusion est donc une idée folle, qui se heurterait aux traités européens, mais aussi à la Constitution allemande. Ce n’est donc pas une solution praticable.

Demander aux Allemands ou aux Français de faire un chèque pour solder la crise de la zone euro, cela suppose un gros chèque, une idée difficile… Leur demander de confier leur carnet de chèque à la Grèce, c’est impensable !

 

En quoi ce dernier plan serait-il plus crédible aux yeux des marchés ?

 

Ce que les marchés attendent, c’est un plan d’urgence pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui, mais ce que les investisseurs attendent, c’est une perspective crédible à long terme pour la Grèce comme pour la France.

 

L’on attend pas une taxation des sucreries, mais une vision de plus long terme susceptible de résoudre le déficit public autrement qu’en se serrant la ceinture et en augmentant les impôts, mais une véritable politique de compétitivité pour relancer la croissance.

 

Mais ce dernier plan n’a pas une crédibilité définitive au regard des marchés, il vise dans un premier temps à gagner du temps. Ce n’est toutefois pas scandaleux dans un univers incertain, le temps de mettre l’Italie, l’Irlande et le Portugal sur un meilleur chemin le temps de voir ce qu’il en sera de la croissance dans les autres pays européens, notamment en Allemagne et en France. Si les nouvelles des différents fronts sont bonnes, ce plan sera considéré comme intelligent par les marchés. Si toutefois ce dernier ne relance ni la compétitivité ni la croissance, nous n’aurons fait que regonfler un pneu crevé.

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 08:56
Elections sénatoriales
Publié le 27 septembre 2011
 Le succès aux sénatoriales de la gauche marque une nouvelle victoire lors d'une élection au suffrage universel indirect et pourrait masquer un mal plus profond...
Jean-Pierre Bel, le futur homme fort pressenti du Sénat.

Jean-Pierre Bel, le futur homme fort pressenti du Sénat. Crédit reuters

Atlantico : Les résultats des élections sénatoriales symbolisent-ils une situation politique où la gauche triomphe sur le plan local, quand la droite reste depuis des années victorieuse lors des élections nationales?

Christophe Guilluy : De fait c'est ce qui se passe. Mais avec la manière dont vous posez la question, on a l'impression qu'il s'agit d'une répartition consciente, voulue. Évidemment, ce sont les événements qui font que cela se passe ainsi. Dans les faits, c'est toutefois exact : le PS gère le local et l'UMP gère le national. Avec cette idée de fond que ce sont les grands partis qui gèrent et le local, et le national.

Mais le plus intéressant, selon moi, c'est la façon dont la gauche gagne les élections depuis 10 ans. Si l'on étudie plus en détails à ce qu'il s'est passé aux régionales ou aux européennes, on constate qu'il s'agit des élections où le taux d'abstention des catégories populaires est le plus élevé. La gauche gagne donc systématiquement quand les employés et les ouvriers ne vont pas voter. Pour résumer : les élections gagnantes de la gauche sont les élections sans le peuple.

Or, dimanche la gauche a remporté le Sénat, c'est-à-dire l'Assemblée, de fait, la plus éloignée du peuple. Cette victoire s'inscrit donc finalement dans la même logique que ces dix dernières années. C'est l'aboutissement d'un long divorce entre la gauche et le peuple.

Ainsi, quand j'entends les dirigeants crier victoire, à mon avis, ils vont un peu vite en besogne. Le divorce entre la gauche est le peuple reste présent. La victoire aux sénatoriales pourraient même constituer une très mauvaise nouvelle ! En effet, symboliquement, gagner le Sénat, comme gagner Paris d’aillleurs, n’est pas vraiment le signe du retour d’une « gauche populaire ». Paris c'est la ville bourgeoise ancrée dans la mondialisation la plus éloignée des catégories populaires. Et le Sénat c'est évidemment l'élection indirecte la plus éloignée du suffrage universel et des catégories populaires.


Tout dépend cependant de la façon dont vous définissez le peuple...

Effectivement, je pense aux classes populaires, et plus précisément aux nouvelles classes populaires : les ouvriers, les employés, les chômeurs, les retraités issus de ces catégories et plus généralement les catégories sociales qui subissent les effets négatifs de la mondialisation. Cette France précaire, celles des bas ou des petits revenus, c’est la « France périphérique et populaire », celle qui est la plus éloignée  des grandes métropoles. Or c’est précisément cette France qu’une partie de la gauche, la gauche « terra nova » (NDLR : think tank dont l'une des dernières notes avaient créé une polémique) souhaite abandonner pour un nouvel électorat, celui des bobos et des minorités.

C’est d’ailleurs cette « gauche terra nova », que l’on a entendu dimanche à travers la voix de Martine Aubry quand elle explique que la victoire au Sénat  allait enfin permettre de proposer le droit de vote aux étrangers dans les élections locales ! Comment mieux signifier le divorce avec des ouvriers et des employés aujourd’hui tentés par le vote FN ?   


Mais ces minorités ne s'inscrivent-elles pas elles-aussi dans le peuple ?

Bien-sûr. Ils sont une partie du peuple. Mais le sens de la note de Terra Nova n’est pas de parler à l’ensemble des classes populaires ni de les réconcilier mais de s’adresser à un nouvel électorat contre l’ancien. Un choix suicidaire puisque l’électorat ciblé est minoritaire et loin d’être acquis à cette gauche là.


Aujourd'hui, le peuple ne se tourne-t-il pas de toute façon vers le Front national ?

Dans un contexte où la bipolarisation est de moins en moins pertinente, les classes populaires se tournent avant tout vers l'abstention. Puis, effectivement, vers le Front national. Elles sont dans une logique d'appréhension de la mondialisation au sens large (mondialisation économique, mais aussi de l'immigration, une autre facette de la mondialisation). Face à cette insécurité sociale et culturelle, les classes populaires demandent à l’Etat de jouer un rôle de protection. Mais en écho, c’est toujours le refrain de la mondialisation heureuse qu’ils entendent de la part des responsables politiques et singulièrement ceux de la « gauche terra nova ».

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 08:26

 

Éducation nationale en grève
Publié le 27 septembre 2011

Grève des professeurs ce mardi pour protester notamment contre les suppressions de postes au sein de l'Éducation nationale. L'occasion pour le Président de l'UNI, Olivier Vial, de remettre en cause le rôle joué par les syndicats d'enseignants.

Dans un monde qui évolue de plus en plus vite, il est rassurant de savoir que certaines choses n'évolueront jamais, à l'image des syndicats de l'Éducation nationale. Depuis des décénies, leurs mots d'ordres restent les mêmes : plus de postes et défense du sacro-saint statut de la fonction publique.

Ce n'est pourtant pas cela qui permettra d'améliorer notre système scolaire ou le sort des enseignants. La dernière enquête de l'OCDE a d'ailleurs rappelé que l’amélioration des résultats des élèves n’est pas corrélée à la seule hausse des moyens et encore moins à celle du nombre de postes. Si la France dépense beaucoup plus pour ses lycéens (12 087 USD en 2008) que la Finlande (7 461 USD) [1], et qu'elle dispose également d'un taux d'encadrement beaucoup plus élevé [2], les résultats de ses élèves n'en sont pas meilleurs pour autant - et ils sont parfois pires.

Des syndicats responsables de la paupérisations du métier d'enseignant ?

De façon cynique, on comprend bien où se situe l'intérêt des syndicats dont le pouvoir est directement proportionnel au poids relatif du corps enseignant dans le reste de la société. En faisant ce calcul, ils ont toujours exigé des créations de postes plutôt que des hausses de salaires, entrainant ainsi une relative paupérisation du monde enseignant. La politique menée depuis un an pour revaloriser les débuts de carrière et permettre aux enseignants de se partager 1,5 milliard d'euros grâce aux heures supplémentaires s'est faite quasiment contre eux. Le pouvoir d'achat des enseignants n'était pas la priorité syndicale.

Cette paupérisation est, en partie, responsable de la crise des vocations qui touche l'éducation et nuit à la qualité future du recrutement des enseignants et donc à la qualité de l'enseignement. "Un candidat au CAPES de lettres modernes a ainsi deux fois plus de chance aujourd'hui qu'il y a dix ans de décrocher un titre de certifié […] En 1999, le rapport présents/postes offerts était de l'ordre de 17,5 %. En 2005, il est passé à 37,17 %. Entre temps la moyenne du dernier admissible est passée de 8/20 à 6,25/20."[3] En 2010, les premiers résultats d'admissibilité des Capes externes ont confirmé cette tendance. Dans certaines disciplines, le nombre d'admissibles fut même inférieur au nombre de postes ouverts [4].

Prendre en compte le mérite des enseignants

Le second mot d'orde des syndicats n'est pas moins cynique. En s'opposant à toute prise en compte du mérite des enseignants pour leur évolution de carrière ou leur rémunération, au prétexte de défendre le statut de la fonction publique, les syndicats font des enseignants "leurs obligés". Qu'il soit exemplaire ou "tire au flanc", un professeur sera traité quasiment de la même façon. Dès lors, son salut et surtout ses espoirs de hausse de son pouvoir d'achat ne viendront que d'une action collective et syndicale aboutissant, par exemple, à une évolution de la grille d'indice. Dans son dernier essai, Chantal Delsol dénonce cet état d'esprit. " le mépris du mérite individuel, une fois le concours réussi, mépris qui a pour cause l'égalitarisme, engendre des mentalités bien particulières. Comme rien ne peut, dans le cadre du travail, se conquérir par soi-même, par son propre effort ou résultat [..] Nous entrons dans le monde de la supplication et, à l'extrême, de la révolte."[5] Un monde ou les syndicats sont rois.

En soutenant aujourd'hui les mots d'ordres syndicaux, les enseignants grévistes continuent à tisser les liens avec lesquels les syndicats les entravent. Il est temps, pour eux, de couper ces liens pour s'affranchir de la tutelle des syndicats.



[1] La dépense moyenne pour un lycéen dans les pays de l'OCDE est de 9396 USD

[2] Le taux d'encadrement qui correspond au nombre d'élève par enseignant s'élève à 9,5 en France, pour 16,2 en Finlande et 13,6 pour la moyenne OCDE.

[3] Claire Mazeron, Autopsie du Mamouth, éditions Jean Claude Gawsewitch, 2010

[4] En éducation musicale, 120 postes ont été ouverts, mais il n'y a eu que 114 candidats admissibles aux épreuves orales ; de même en lettres classiques, seulement 103 candidats ont réussi la première partie du concours pour 185 postes ouverts.

[5] Chantal Delsol, La détresse du petit pierre qui ne sait pas lire, éditions Plon, 2011

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 13:07

 

Le Point.fr - Publié le 26/09/2011 à 17:33 - Modifié le 27/09/2011 à 11:07

L'objectif était de moins mettre l'accent sur l'immigration et de se positionner sur des questions sociales et économiques.

La Droite populaire fait ses "12 propositions pour 2012" à Sarkozy

Thierry Mariani, ministre des Transports, est co-fondateur du collectif de la Droite populaire, qui rassemble une petite quarantaine de députés UMP. © Jérôme Mars / Sipa

La date de leur publication a été repoussée plusieurs fois. C'est finalement mardi que "les douze propositions pour 2012" du collectif de la Droite populaire devraient être rendues publiques, par communiqué, après un petit peu moins de trois semaines d'échanges entre les députés impliqués. Reste que certains députés du collectif ont, la semaine dernière, imprudemment publié le "document de travail", avant de se voir demander de le retirer. Le Point.fr a pu consulter ce document d'une dizaine de pages, dont la majorité des propositions devraient être conservées. Présentées comme une contribution au projet de Nicolas Sarkozy, pour que le chef de l'État ait le loisir d'y "piocher" quand sera définitivement mis au point son programme présidentiel, elles sont censées permettre à cette aile droite de l'UMP de continuer à faire entendre sa voix.

Mais Thierry Mariani et ses conseillers affirment ne pas vouloir donner dans le coup d'éclat à la façon des plus ultras du collectif, Lionnel Luca ou Philippe Meunier notamment. Depuis que ces derniers ont défrayé la chronique en organisant un apéritif saucisson-vin rouge début juillet, le ministre des Transports a d'ailleurs regagné en influence et souhaite réimprimer sa marque, moins provocatrice, sur ce groupe de trublions. Après le "pari de la notoriété", il souhaite donc "remporter celui de la crédibilité", notamment en mettant moins l'accent sur les propositions en matière d'immigration, et se positionner sur des questions sociales et économiques.

Économie et fraude sociale

Parmi plusieurs dizaines d'idées, on trouve en effet de nombreuses propositions en la matière, dont certaines étaient, en substance, déjà contenues dans le programme de Nicolas Sarkozy en 2007. Par exemple, la suppression du CDD, qu'on peut rapprocher de la création d'un contrat unique. "Mais c'est aussi notre boulot de rappeler les valeurs du sarkozysme !" commente Vanneste. Reste que le collectif continue de s'adresser à un électorat plus populaire que le gouvernement, en proposant par exemple de pérenniser la contribution exceptionnelle des "super riches" ou de "taxer davantage les sociétés du CAC 40".

On trouve également plusieurs propositions en matière de fraude sociale, dont l'une avait été le premier signe de la tentative de "crédibilisation" du collectif, début août : celle de créer un fichier des allocataires sociaux, faite par Mariani dans une interview au JDD, début août, en réalité soufflée par la nouvelle "boîte à idées de l'UMP", Guillaume Peltier, spécialiste de sondages et des thèmes qui "prennent" dans l'opinion. Le ministre des Transports avait d'ailleurs immédiatement été soutenu par son collègue au Travail, Xavier Bertrand, pourtant estampillé "fibre sociale" à l'UMP.

L'immigration et l'insécurité restent des axes fondamentaux

On notera également que, si les propositions en matière d'immigration et de sécurité ont été placées vers la fin du document, elles n'en sont pas moins dures : notamment la limitation de l'assurance maladie au "strict minimum vital" pour les sans-papiers ou encore l'idée que la nationalité soit fondée sur l'adhésion volontaire, une proposition que Vanneste qualifie d'"emblématique". Mais il l'assure : "Il n'y a absolument rien d'incongru ni de provocateur."

Enfin, les deux derniers thèmes, sur l'opposition au droit de vote des étrangers et à la légalisation du cannabis, ressemblent plus à des propositions qu'à des axes de travail. "Ces thèmes n'étaient pas déclinables", explique le député du Nord. Autant dire que ces idées-là, si elles sont présentées tout à la fin, restent fondamentales pour la Droite populaire.

Début septembre, une vingtaine de députés membres de la Droite populaire s'étaient réunis à l'Assemblée nationale autour de leur cofondateur, Thierry Mariani, pour commencer à les rédiger.


Voici les douze thèmes-clés, qui, eux, sont définitifs, suivis des propositions les plus notables contenues dans ce document qui n'était donc pas destiné à être rendu public :

1 - Garantir la justice sociale et la lutte contre les inégalités

Pérenniser la fiscalité exceptionnelle sur les rémunérations indécentes.

Soumettre l'ensemble des revenus du capital au régime de droit commun, à savoir le barème de l'impôt sur le revenu.

Instaurer une nouvelle tranche marginale d'impôt sur le revenu à 45 %.

Taxer davantage les sociétés du CAC 40 que les PME.

Mettre en place une taxe européenne sur les transactions financières.

2 - Accroître la lutte contre les fraudes et l'assistanat

Créer un fichier centralisé et coordonné pour lutter contre les fraudes et les abus, distribution centralisée des prestations sociales via un guichet unique.

Créer une carte d'identité biométrique infalsifiable.

Instaurer des sanctions pénales plus dissuasives pour les récidivistes et développer le recours aux sanctions administratives.

3 - Soutenir l'emploi des salariés, les PME, l'agriculture et l'artisanat

Créer un ministère des TPE et des PME.

Supprimer le CDD et rendre le CDI plus flexible.

Remplacer un salarié parti en formation par un chômeur de profil équivalent, selon un système expérimenté au Danemark depuis 1996.

Créer une mesure exceptionnelle pour les jeunes et les seniors : toute nouvelle embauche dans une entreprise de moins de 20 salariés serait réalisée en diminution des charges à payer.

4 - Promouvoir les valeurs de mérite et de respect à l'école

Instaurer une journée de la République dans tous les établissements scolaires, renforcer les cours d'éducation civique en insistant sur le respect des symboles et des valeurs de la République, renforcer l'enseignement de l'histoire de France...

Valoriser la notation et les enseignements fondamentaux.

Mettre en place le port d'un signe de reconnaissance au sein d'un même établissement laissé à la libre appréciation du chef d'établissement.

Promouvoir la liberté scolaire, le libre choix des familles et l'autonomie des établissements.

Instaurer l'individualisation des parcours scolaires.

Créer une commission indépendante chargée de l'évaluation du contenu des manuels scolaires.

5 - Lutter contre la dette et les déficits publics

Exclure du bénéfice des allocations familiales les très hauts revenus.

Développer la responsabilité de gestion des exécutifs locaux.

Lutter strictement contre les profiteurs du bas (fraudes aux prestations sociales) et ceux du haut (parachutes dorés, etc.).

6 - Renforcer la sécurité des Français et l'autorité de la justice nationale

Remettre en cause l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs et abaisser la majorité pénale.

Rendre effective l'exécution des peines en supprimant l'aménagement systématique des peines de prison.

Généraliser le suivi sociojudiciaire pour les personnes condamnées pour un crime ou un délit sexuel.

Créer un "service du citoyen obligatoire à la nation".

Instaurer le délit d'outrage à la nation.

Développer le travail d'intérêt général.

7 - Adapter et améliorer la qualité des services publics

Maintenir les effectifs de police, de gendarmerie et de justice nécessaires à la sécurité des Français.

Permettre plus facilement au niveau national la mise en place des référendums d'initiative populaire.

8 - Promouvoir une France indépendante dans une Europe forte

Conforter la souveraineté et l'indépendance nationales au sein de l'Europe en assurant à la nation et à ses forces armées les moyens de leur indépendance.

Instaurer une TVA "protection de l'emploi" aux frontières de l'Europe, créer des frontières douanières modulables pour les importations, industrielles et agricoles notamment, en provenance des pays qui ne respectent pas les normes sociales et environnementales.

Transférer les cotisations sociales patronales et salariales vers la CSG ou la TVA pour alléger le coût du travail.

9 - Renforcer les contrôles face à l'immigration et promouvoir le codéveloppement avec les pays du Sud

Pour les sans-papiers, limiter l'assistance au strict minimum vital : réforme des critères d'attribution de l'AME et de l'ATA, révision des conditions d'accueil en hébergement d'urgence et limitation de la durée d'accueil en hébergement de stabilisation.

Instaurer un droit de la volonté pour l'acquisition de la nationalité française à 18 ans en mettant fin à son automaticité.

Limiter strictement le regroupement familial.

Refonder le droit d'asile avec obligation de traiter les demandes d'asile dans un délai de trois mois.

Limiter l'attribution de la carte de résident aux seuls demandeurs ayant une réelle connaissance de la langue française et manifestant une réelle volonté d'intégration.

Renforcer les critères de déchéance de la nationalité.

10 - Promouvoir la laïcité et la République et lutter contre les communautarismes

Lutter contre la polygamie.

Promouvoir l'égalité homme-femme.

Réaffirmer l'universalité et l'enseignement de la langue française.

11 - S'opposer au droit de vote et d'éligibilité des étrangers

12 - Refuser la légalisation du cannabis et de toutes les drogues

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