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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 12:26

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Par Cécile Crouzel Mis à jour le 01/09/2011
 
  La crise a fait bondir les dépenses publiques dans les pays de l'Union européenne.


Cliquez sur l'aperçu pour agrandir l'infographie.

Un comble pour un pays connu pour son libéralisme: en 2010, l'Irlande a été, au sein de l'Union européenne, la championne de la dépense publique! Celle-ci a représenté 67% du PIB, selon les calculs réalisés par l'Institut européen des statistiques - Eurostat - qui vient de publier un palmarès de la dépense publique au sein des vingt-sept pays européens.

La France, avec une dépense publique représentant 56% de la richesse nationale, n'est «que» troisième, précédée du Danemark. Si ces deux États traditionnellement dépensiers ont été doublés par l'Irlande, l'an dernier, c'est parce que Dublin a été contraint à un vaste plan de recapitalisation de ses banques.

D'une façon générale, la crise a fait bondir les dépenses publiques en Europe, qui sont passées de 45,6% du PIB en 2007 à 50,3% du PIB en 2010. Face à la montée du chômage, les États ont préféré laisser augmenter les aides sociales.

Les budgets liés à la protection sociale et à la santé représentent à eux seuls 54% des dépenses publiques dans les pays européens. Difficile de parler d'externalisation pour les budgets sociaux. Dans ces domaines, les économies se font plutôt en ciblant mieux les allocations…

La gestion de prisons externalisée au Royaume-Uni

Les fonctions régaliennes classiques - défense, justice, police, diplomatie, administration fiscale, etc. - sont le deuxième poste de dépenses pour les États européens. Elles peuvent être déléguées à des acteurs privés, sur certains segments. Le Royaume-Uni a été pionnier en la matière, en confiant à des entreprises la gestion de prisons. Autre exemple outre-Manche, toute la gestion du siège du ministère de l'Intérieur (accueil, restauration, logistique) est confiée à une entreprise, en l'occurrence Bouygues. La France se met elle aussi à l'externalisation, mais dans des proportions bien moindres.

Plus fondamentalement, le poids des différents budgets est le reflet de choix politiques. La Grèce consacre ainsi 3,6% de son PIB à son armée, alors que les budgets de défense absorbent en moyenne 1,6% du PIB dans l'Union européenne. Les États consacrent également des sommes très différentes à l'éducation, allant de 7% à 8% du PIB pour les meilleurs (Danemark, Suède, Chypre, Estonie) à 4,5% pour les lanternes rouges que sont la Bulgarie et la Grèce. La France est dans la moyenne haute, l'Allemagne en bas de classement. Selon le classement Eurostat, l'éducation est le troisième poste des dépenses publiques dans l'Union.

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 09:05

Publié le 02.09.2011, 07h46 

Manuel Valls, candidat à la primaire PS, se déclare favorable à des «quotas migratoires» et propose de «simplifier les titres de séjour».
Manuel Valls, candidat à la primaire PS, se déclare favorable à des «quotas migratoires» et propose de «simplifier les titres de séjour».

| Pierre Andrieu

 

C'est une proposition qui risque de faire du bruit dans la campagne pour les primaires PS. , candidat à l'investiture socialiste, dans une interview vendredi dans La Voix du Nord, se déclare favorable à une politique de «quotas» pour réguler l'immigration.  «Nous devons d'abord définir des quotas migratoires établis selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb ou de la zone CFA», déclare au quotidien le député-maire d'Evry.

Encensé récemment par l'hebdomadaire économique britannique The Economist, qui souligne «sa vision moderne de la gauche», Manuel Valls propose de «simplifier les titres de séjour». «Un titre de dix ans sera accordé à ceux qui souhaitent devenir français ; un titre de cinq ans sera ouvert à ceux qui viennent travailler sans l'intention de s'installer ; un titre spécial sera offert aux étudiants venus dans le cadre universitaire», détaille-t-il.

«La situation actuelle est malsaine et complexe»

«Je préfère susciter des remous chez mes camarades que la colère des Français. Chacun sait que la situation actuelle est malsaine et complexe», ajoute Manuel Valls, qui se déplace vendredi dans le Pas-de-Calais pour rencontrer des migrants et des responsables associatifs. Estimant que «l'immigration sera un thème important de la campagne présidentielle», il veut «convaincre nos compatriotes que cette immigration peut être profitable à la France si les flux sont véritablement maîtrisés».

Le candidat à la primaire socialiste juge que «la gauche doit donc sortir d'un discours dogmatique ou compassionnel pour construire une politique efficace». En 2007, Manuel Valls avait prôné, dans une interview à RTL, «une immigration économique», la mise «sur la table de la question des quotas» tout en gardant «la tradition d'asile».

«L'immigration doit être réussie, donc contrôlée - l'idée de quotas par professions ne m'indigne pas - et intégrée», écrivait-il dans "Pour en finir avec le socialisme... et être enfin de gauche !", livre d'entretiens avec le journaliste Claude Askolovitch paru en 2008. 

LeParisien.fr

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 01:00

Croissance

Copyright Reuters
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La fermeture des plus anciennes centrales allemandes en mars a contribué à réduire l'excédent commercial et, donc, la croissance, affirme l'office fédéral des statistiques.

Le moratoire des sept plus anciennes centrales nucléaires allemandes décidé par Angela Merkel au lendemain du début de la catastrophe de Fukushima a freiné substantiellement la croissance allemande du deuxième trimestre. C’est du moins l’opinion de l’office fédéral des Statistiques, Destatis, lors de la publication ce jeudi du détail des chiffres du PIB en mars et juin.

Durant cette période, la croissance allemande a en effet brutalement freiné avec une progression de seulement 0,1 % par rapport au trimestre précédent où, il est vrai, elle avait été exceptionnellement vigoureuse (+ 1,3 %). Selon Destatis, la contribution du commerce extérieur a été – fait assez peu courant outre-Rhin – sensiblement négative de 0,3 point de PIB. La faute en revient non pas à une faiblesse des exportations, toujours en nette hausse de 2,3 %, mais à la nette poussée des importations qui croissent de 3,2 %. Du coup, l’excédent commercial s’est contracté sur un mois, entraînant un recul de la contribution extérieure à la croissance. Or Destatis estime que ce fait est à mettre au crédit de ce premier pas vers la sortie du nucléaire : les opérateurs énergétiques ont dû importer l’électricité qu’ils n’ont pu produire et en ont logiquement bien moins exporté. Comme le prix des matières premières a progressé durant ce trimestre, l’effet a été plus sensible

On notera cependant que là ne réside pas seulement la faiblesse de l’économie allemande au printemps : les consommateurs, sans doute effrayés par la crise de l’euro, se sont gardés de dépenser leurs économies et la consommation des ménages a reculé de 0,7 %, ôtant 0,4 point de croissance au pays. C’est la preuve que, malgré la forte reprise du marché du travail outre-Rhin, les ménages restent encore peu assurés quant à l’avenir et que ce qui était présenté comme un « second pilier de la croissance » allemande reste fragile.

Quant au fer de lance de l’économie allemande, l’investissement, il s’est stabilisé, ne contribuant que pour 0,1 point à la croissance avec une hausse de 0,3 %. Une contribution annulée par le net recul enregistré dans la construction (-0,9 %). Au final, ce sont surtout la reconstitution des stocks qui ont le plus soutenu la croissance allemande, apportant 0,7 point de PIB et empêchant le pays de voir sa richesse se contracter entre mars et juin.

L’effet « nucléaire » sur la croissance apportera-t-il de l’eau au moulin des opposants à la sortie rapide décidée par le gouvernement pour 2022 ? Pas forcément, car le gouvernement prévoit des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou dans la réorganisation du réseau électrique. Reste à savoir si cela suffira à compenser les inévitables importations d’électricité qui vont suivre la fermeture des centrales pour l’ensemble de l’économie.

 

Romaric Godin - 01/09/2011
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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 00:33
 
 
 
 
LE COUT DE L'IMMIGRATION EN FRANCE
 
 26 août 2011


 

70 MILLIARDS D’EUROS

 
C’EST, POUR LES FRANÇAIS,  LE COÛT DE L'IMMIGRATION
 
 
 
"LE GOUVERNEMENT NE VEUT PAS 
QUE LES FRANÇAIS SACHENT LA VÉRITÉ"
 
 
 
 

A l’heure de l’austérité, de la rigueur et de la (non-encore avouée) récession, les Français vont devoir choisir, dans sept mois, leur nouveau président « sur fond de fonds ».

Particulièrement sur les fonds dépensés inutilement mais, surtout exagérément, pour la politique de l’immigration qui a, depuis des décennies, appauvri les Français.

Dans les deux études qui suivent, l’une réalisée par  

Jean-Paul GOUREVITCH  - expert international en ressources humaines, spécialistes des migrations,

L’autre par Yves-Marie LAULAN – économiste et géopoliticien, démographe, ex-président du Comité économique de l’OTAN,

  

L’immigration coûte plus de 70 milliards d’euros à la France.

 

Pour le premier, si elle génère (tout de même) un revenu de l’ordre de 45 millions, en 2008, elle laisse à la charge des contribuables français un déficit de 26 milliards d’euros. Contribuable.org 

Pour le second et trois ans plus tard, interrogé par Hervé Bizien pour le magazine Monde et vie de juillet 2011, les coûts de l’immigration en France sont dissimulés par le gouvernement. Il apparaît donc que le véritable coût de l’immigration en France, pour l’école, les transports, le logement, la sécurité sociale, les aides etc… atteint 70 à 80 milliards d’euros.

Soit l’équivalent annuel du déficit budgétaire.  

Nous vous laissons le soin de juger lequel d’entre les candidats à l’élection présidentielle sera à même de juguler le flux migratoire et dont la politique sociale sera la plus juste et la plus équitable pour tous les Français.

INTERVIEW réalisée par Monde et Vie n° 846

 
 
 
Monde et Vie du 16 juillet 2011 n° 846 
 
 
 
page 13
 
Rubrique ECONOMIE
 
 
Yves-Marie Laulan :
L’immigration coûte à la France, 70 milliards d’euros
 
Démographe, économiste et géopoliticien, ancien directeur général du Crédit municipal de Paris, ex-président du Comité économique de l’OTAN, Yves-Marie Laulan a enseigné à l’ENA, aux Universités de Dauphine et de Paris 2, avant de fonder l’Institut de Géopolitique des Populations.
 
Monde et vie : Connait-on le nombre de personnes issues de l’immigration qui vivent en France ?
 
Yves-Marie Laulan : Nous en avons une idée assez précise. Actuellement, il est possible d’évaluer la population immigrée et issue de l’immigration (autrement dit les étrangers et les première et deuxième générations nées sur le sol français) entre 7 et 8 millions de personnes, soit plus du dixième de la population française.
Ces personnes sont originaires, pour l’essentiel, de l’Afrique noire, du Maghreb et un peu de Turquie. Ces communautés très importantes dont les racines ne sont pas en France peuvent représenter un vivier électoral très intéressant, ce qui explique l’attitude du parti socialiste, par exemple, qui souhaiterait capter ces suffrages pour s’emparer du pouvoir.
 
M-V : Quelle est l’importance des immigrés originaires de l’Europe de l’Est ?
 
Y-M L : Les ressortissants des pays de l’Est de l’Europe ne représentent pas plus de 3% de cette population immigrée, soit 200 000 à 300 000 personnes au maximum.
 
M-V : La presse publie régulièrement des communiqués de victoire à propos du taux de natalité français. Que faut-il en penser ?
 
Y-M L : Nous avons le taux de fécondité le plus élevé d’Europe : 1.81%, ce qui permet à l’Insee et au Figaro d’écrire que nous sommes les champions. Mais en réalité, sur 830 000 naissances recensées en France en 2006, 165 000 venaient de cette population issue de l’immigration.

En réalité, le taux de fécondité de la population française « de souche » voisine celle de la Grande Bretagne, à 1.6%.
celui des Maghrébines en France est de 2.7%
et celui des Noires d’origine africaine, 4.2%.

Michèle Tribalat, qui a longtemps travaillé à l’INED, a montré dans une étude publiée voilà trois ans que 31% des jeunes de moins de 20 ans en Île de France et 18% à l’échelle nationale, sont originaires de l’Afrique noire, du Maghreb et de Turquie.

Dans 30 ans, nous aurons passé la barre des 50%. Sans cet apport, nous ne serions pas champions d’Europe ! Cette situation aura des conséquences évidentes sur les mœurs l’économie et la politique comme l’a bien compris le parti socialiste.
 
M-V : Peut-on savoir combien coûte l’immigration à la France ?
 
Y-M L : C’est un sujet effroyablement compliqué car l’administration française ne consacre pas de mission ni de programme budgétaires à l’immigration. Les coûts sont dissimulés.

C’est pourquoi une étude réalisée sous l’égide de Philippe Seguin, lorsqu’il était président de la Cour des comptes est arrivée au chiffre ridicule de 700 millions d’euros.

Dans le cadre de la présentation budgétaire actuelle, il était impossible d’identifier un coût supérieur.

Cependant, en 2006, nous avons fait paraître, dans le cadre de l’Institut de géopolitique des populations, que j’ai créé voilà une douzaine d’années avec Jacques Dupâquier, un « essai d’évaluation des coûts économique et financiers de l’immigration » réalisée avec plusieurs experts, en particulier Gérard Lafay, professeur à l’Université de Paris II et Jacques Bichot, professeur à l’Université de Lyon III.

En utilisant toutes sortes de documents, non seulement tirés du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale mais, émanant, aussi, des directions ministérielles : éducation nationale, Intérieur etc…, nous avons essayé d’identifier les coûts liés à l’immigration, fonction par fonction et,  au bout de ce travail de Romains, nous sommes arrivés au chiffre de 35 milliards d’euros au minimum, qui augmente d’environ 10% chaque année. Mais en réalité, les experts qui ont travaillé à cette étude pensent qu’il faut le doubler et que, le véritable coût de l’immigration pour la France – entre l’école, les transports, le logement, la sécurité sociale, les aides etc. – atteint 70 à 80 milliards d’euros, soit l’équivalent annuel du déficit budgétaire.

Autrement dit, la France s’endette pour assimiler des jeunes gens dont un certain nombre la remercient en brûlant des voitures…

Heureusement, il existe aussi des immigrés qui se comportent convenablement et travaillent : ils représentent 10% de la population concernée et dégagent une contribution positive à l’effort national que l’on peut estimer à une dizaine de milliards d’euros.

Le solde négatif de l’immigration est donc compris dans une fourchette de 60 à 70 milliards d’euros par an.
 
M-V : Quel est le plus gros poste de dépenses ?
 
Y-M L : C’est évidemment le poste social.
 
M-V : Comment expliquez-vous que vos travaux et ceux des experts qui ont participé à votre étude ne soient pas utilisés ?
 
Y-M L : Le gouvernement ignore volontairement nos travaux parce qu’il ne veut pas que les français sachent la vérité.
Il laisse donc volontairement les idéologues de l’Insee et de l’Ined les tromper.
C’est ainsi que l’on tue un pays.
 
Propos recueillis par
Hervé Bizien
 


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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 12:32
 

 

François FILLON a visité la centrale nucléaire du Bugey dans l'Ain avec Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Eric BESSON afin d'évoquer le sujet de la sûreté nucléaire, le lundi 29 août 2011.(video 1/2)

 

 

Mesdames et Messieurs.
Je viens de visiter la centrale nucléaire du Bugey et, en particulier, le bâtiment qui abrite son réacteur numéro 5 qui est actuellement à l’arrêt. Comme le prévoit la loi française, tous les 10 ans chacune de nos installations nucléaires est soumise à une visite de contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, avec l’expertise de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

A l'occasion de cette visite décennale, comme vous avez pu le constater, l’exploitant met à l'arrêt l’installation concernée, il engage un programme de travaux qui participent à l’amélioration de la sûreté et qui sont validés par l’ASN. Il met en œuvre à cette occasion les derniers retours d’expérience acquis sur l'ensemble du parc nucléaire français. Concrètement cela signifie qu’en France, toutes les centrales nucléaires tournent sur des équipements constamment améliorés et régulièrement révisés.

C’est un engagement intangible des pouvoirs publics et, particulièrement, de mon Gouvernement que d’assurer ainsi, dans un processus continu et exigeant, la qualité et la sûreté de notre parc nucléaire. Nous accompagnons et nous soutenons son évolution. Nous avons d’ailleurs décidé dans le cadre du programme d’investissement d’avenir de doter le programme nucléaire du futur – et notamment de 4ème génération – d’un milliard d’euros.

Dans ce domaine, nous pouvons en être fiers, notre pays conserve une avance technologique et une maîtrise internationalement reconnues. Nous bénéficions de l’expertise solide d’entreprises d’EDF au premier rang, d’AREVA, qui peuvent elles-mêmes s’appuyer sur la compétence scientifique du Commissariat à l’Energie Atomique. Il y a 50 ans, la France a fait le choix résolu du nucléaire civil. C’est un choix stratégique, c’est un choix qui s’est révélé judicieux mais c’est aussi un choix qui impose un grand sens des responsabilités.

L’accident nucléaire de Fukushima a rappelé de façon dramatique qu’on ne transige pas avec la sûreté nucléaire, et qu’il est de notre devoir d’envisager tous les scénarios, même les plus improbables. Ce drame nous a aussi rappelé qu’il était impératif d’informer constamment la société civile, et de lui faire la démonstration concrète des progrès permanents réalisés en matière de sûreté. En 2006, la France a d’ailleurs inscrit cette exigence de transparence dans la loi. De là est née notre autorité de sûreté indépendante, l’ASN. Désormais, l’indépendance de l’ASN est l’aiguillon indispensable à la crédibilité de notre parc nucléaire. Ses critiques, ses observations et ses prescriptions sont toujours rendues publiques. Et cette transparence est un gage de sûreté majeur. Elle oblige en effet nos pratiques à évoluer en permanence et aujourd’hui, tous les exploitants en connaissent bien le processus.

Sur la sûreté nucléaire, nous sommes et nous serons intransigeants ! Après l’accident de Fukushima, le Gouvernement s’est immédiatement mobilisé pour tirer les enseignements de cette catastrophe.  Nous avons, sans attendre, décidé de soumettre toutes les installations françaises à des tests de résistance. Et dans un souci de transparence totale, nous associons à ces tests les pays frontaliers de la France qui, eux aussi, sont directement intéressés par la sûreté de notre parc, dans une logique d’inspections croisées. Qui plus est, les résultats de ces tests seront soumis à une revue européenne par les pairs, et ils seront partagés avec des représentants de la société civile, notamment à travers le Haut comité à la transparence, à l’information et à la sécurité nucléaire.

Pour la réalisation de ces tests, l’ASN a élaboré un cahier des charges, dont je voudrais indiquer qu’il va bien au-delà du projet adopté au niveau européen. D’abord, le champ d'application de ce cahier des charges est plus large : il ajoute aux centrales de production d’électricité les autres sites nucléaires d’importance, comme par exemple l’usine de retraitement des déchets d’AREVA à La Hague ou les installations de recherche du Commissariat  à l’Energie Atomique.

Ensuite, l’évaluation portera non seulement sur les mesures de prévention, mais aussi sur les mesures de réduction des conséquences d’un éventuel accident. Nous avons aussi choisi d’accorder une place privilégiée aux facteurs humains, sociaux et organisationnels en évaluant, par exemple, la capacité de l’exploitant EDF à associer étroitement ses partenaires aux démarches et aux procédures de sûreté. Je sais que c’est une préoccupation des organisations syndicales, et je veux remercier le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire d’avoir proposé à l’ASN d’approfondir sur ce point le cahier des charges. Dès la fin de cette année, l’ASN rendra ses premières conclusions, nous saurons alors par quels moyens et par quelles procédures améliorer encore nos procédures de sûreté, en prenant en compte les leçons de Fukushima. C’est un exercice d’une ampleur exceptionnelle qui viendra compléter les études et travaux habituels de l’ASN.

Sur le plan international, la France a également pris des initiatives, pour que soient partagées par le plus grand nombre, les exigences qui incombent aux Etats en matière de sûreté nucléaire. Sous l’impulsion de la France, les pays du G8 se sont engagés à promouvoir les plus hautes normes de sûreté, à mettre en place des tests de résistance des installations nucléaires existantes et à réaliser des évaluations périodiques de la sûreté des installations. Le 7 juin dernier, nous avons accueilli en France le séminaire de l’Agence pour l’Energie Nucléaire qui associe les ministres de 33 pays. Ce séminaire a permis d’élaborer des lignes de consensus qui reprennent une grande partie des propositions françaises. Mais nous voulons que les coopérations puissent aller encore plus loin que le stade de consensus auquel nous sommes parvenus. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le dire à Kiev au mois d’avril : la communauté internationale doit mettre sur pied un mécanisme d’intervention rapide, sous la forme de mises à disposition d’experts, d’équipements spécialisés pour répondre, si le besoin s’en fait sentir, à la demande en urgence d’un pays victime d’un accident nucléaire.

Depuis le mois d’avril, la France porte ce message sans relâche, à  chaque occasion. C’est une initiative qui ne peut fonctionner que si elle obtient la mobilisation de tous. Et je veux vous dire que la France est déterminée à obtenir un accord sur le principe de la part du plus grand nombre de pays possibles.  Nous sommes aussi convaincus que la création d’un centre de formation à la gestion de crise, pour les exploitants nucléaires et les autorités gouvernementales, constituera un socle efficace pour organiser la meilleure riposte en matière d’accident nucléaire. Cette conviction, nous voulons aussi la faire partager. Et parce qu’il n’existe pas aujourd’hui de corpus commun de connaissance et de méthodes sur ces réponses d’urgence, nous voulons le construire, nous voulons le diffuser et nous voulons promouvoir l’échange des bonnes pratiques.

S’il faut impérativement un processus de convergence, ce centre international n'a pas nécessairement vocation à être une structure unique ; on pourrait envisager une organisation à deux niveaux étroitement coordonnés : d’un côté les pays disposant d'une expérience réelle, qui mettraient en place une structure nationale de formation ; et d’autre part, un niveau de consolidation internationale né de la mise en réseau de quelques structures nationales labellisées et qui serait doté d’un secrétariat permanent qui pourrait être assuré par exemple par l'AIEA. Cette organisation à deux niveaux permettrait à la fois de mobiliser les responsables nationaux, en maintenant un lien avec la réalité de terrain, et de renforcer le partage des expériences au niveau international.

Après Fukushima, nous devons reconsidérer les moyens de gestion de crise à tous les nivaux. C’est vrai pour les exploitants nucléaires, qui doivent assurer la sûreté de leurs installations dans des circonstances analogues, en cas de rupture d’alimentation électrique, de perte des circuits de refroidissement, pour prendre deux exemples qui nous ramènent à cette catastrophe. C’est vrai aussi pour les pouvoirs publics qui ont le devoir de protéger les populations. Après Tchernobyl, nos trois exploitants – EDF, AREVA et le CEA – ont développé un Groupement d’Intérêt Economique, le « GIE INTRA » qui leur permet de mutualiser les outils à moyen et long terme face à un accident nucléaire. Je les invite aujourd’hui à réexaminer le dimensionnement de ce Groupement d’Intérêt Economique pour tirer les enseignements de Fukushima.

Toutes les réflexions que nous conduisons en France pourront servir de creuset à une initiative internationale en faveur d’un centre de formation de crise, qui permettrait de mutualiser l’ensemble de nos connaissances, et qui alimenterait le travail sur la mise en place d’un mécanisme d’intervention rapide. L’efficacité de tels dispositifs reposera sur une cohérence sans faille de l’action des exploitants et des pouvoirs publics dans la gestion de la crise. Je souhaite que ces propositions puissent être développées dans le plan d’action que l’AIEA va détailler dans les prochaines semaines. Sous son pilotage, nous allons devoir construire des référents uniques en matière de gouvernance, de normes et de moyens interopérables.

Mesdames et Messieurs, après Fukushima chaque pays a réagi à sa façon. L’Allemagne a pris une décision radicale, celle de fermer toutes les centrales nucléaires en fonctionnement d’ici 2022. En France aussi, certains demandent un moratoire sur le nucléaire. Des inquiétudes se sont exprimées ; il est légitime d’y répondre avec précision, avec sang-froid et sans aucun tabou. Nous avons clairement affirmé au cours des derniers mois que nous continuerions à assumer, avec une clairvoyance renforcée, le choix du nucléaire et la place essentielle que le nucléaire occupe dans notre économie et notre bien-être quotidien.

En même temps, plusieurs facteurs nous encouragent à ouvrir nos modèles énergétiques vers de nouvelles perspectives complémentaires : la hausse inévitable sur le long terme du prix du baril de pétrole, notre engagement contre les effets du changement climatique, et récemment encore le débat sur les gaz de schiste. C’est la raison pour laquelle Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Eric BESSON réfléchissent, avec le Centre d’analyse stratégique, aux scénarios concernant l’offre et la demande énergétique française à l’horizon 2030/2050.

Permettez-moi sur ce sujet de vous livrer mes convictions. Le nucléaire est une source d’énergie aux qualités incomparables : c’est une énergie fiable, c’est une énergie disponible, parce que non soumise aux aléas météorologiques, peu émettrice de CO2 et donc respectueuse de nos engagements dans la lutte contre le changement climatique, et c’est une énergie compétitive qui nous assure des prix de l’électricité parmi les plus abordables en Europe. C’est une source d’énergie irremplaçable.

Lorsque le président POMPIDOU a lancé le programme électronucléaire français, lors du premier choc pétrolier, il l’a fait pour réagir à la montée des prix de l’énergie sans perspective d’accalmie. Grâce à ce choix, nous avons réduit notre dépendance énergétique de 75% à 50%. Nous avons offert à tous les Français un accès à l’électricité à un prix modéré et, par un mécanisme de solidarité nationale, nous avons étendu ce bénéfice à tous nos territoires qui ne sont pas raccordés aux centrales nucléaires comme la Corse et les territoires d’Outre-Mer.

Si l’accident de Fukushima nous rappelle que le nucléaire comporte des risques potentiels, il ne doit pas occulter ses avantages considérables. Je récuse fermement les approches manichéennes dans lesquelles beaucoup voudraient nous enfermer, entre la sortie du nucléaire et le tout nucléaire, il y a une voie responsable ! La France a besoin du nucléaire. Mais j’ai aussi conscience que nous avons  besoin de développer les énergies renouvelables.

En 2007, nous avons choisi de diversifier notre bouquet énergétique. Avec le Grenelle de l’environnement, un virage a été amorcé et il va se poursuivre, conformément aux engagements européens que la France a pris. D’ici 2020, notre consommation d’énergie devra être issue à hauteur de 23 % de sources renouvelables, et nous sommes en train de nous en donner les moyens. Ce sont des secteurs où le potentiel industriel a besoin d’investissements importants en matière de recherche et développement. Nous travaillons à construire des filières qui, à terme, devront devenir exportatrices et porteuses de valeur ajoutée pour l’économie française.

Notre effort en matière de recherche et développement dans les énergies renouvelables et des technologies d’amélioration de l’efficacité énergétique, de captage et de stockage du Co², de l’hydrogène, porte notre engagement à parité avec celui en faveur du nucléaire. Au sein des programmes consacrés aux investissements d’avenir, 1,350 milliard d’euros sont dédiés aux énergies renouvelables et aux procédés de production décarbonée. Comme nous avons misé dans les années 70 sur le nucléaire, nous misons aujourd’hui aussi sur ce futur secteur d’excellence.

Voilà, Mesdames et Messieurs, les réflexions que je voulais partager avec vous. L’après-Fukushima nous fixe un cadre renouvelé, dans lequel nous allons continuer d’assumer toutes nos responsabilités. Notre choix aujourd’hui et pour l’avenir, c’est d’investir fortement dans la sûreté, c’est la priorité des priorités. Et les Français doivent savoir que la vigilance des pouvoirs publics, notre exigence, notre transparence sur ces sujets sont absolues. Ils doivent savoir aussi que les équipes qui assurent la sûreté dans les installations nucléaires sont d’une très grande qualité, et qu’elles ont un très grand sens des responsabilités.
Et c’est l’occasion pour moi, pour terminer, de dire à tous les personnels, notamment ici dans cette centrale du Bugey, le respect et la confiance que m’inspire le travail qui est le leur. Voilà Mesdames et Messieurs, je suis à votre disposition pour répondre à quelques-unes de vos questions.

 

 


 
François FILLON répond aux questions de la presse lors de sa visite de la centrale nucléaire du Bugey dans l'Ain avec Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Eric BESSON afin d'évoquer le sujet de la sûreté nucléaire, le lundi 29 août 2011.(2/2)
JOURNALISTE
Bonjour Monsieur le Premier ministre, Géraldine AMIEL, Dow Jones Wall Street Journal. Deux questions, vous réitérez un appel à la création de standards internationaux, de normes internationales. Et dans ces cas-là, vous dites que ça va prendre du temps, est-ce que notamment l’une de vos difficultés ne serait peut-être pas d’enrôler les Etats-Unis puisque, notamment lors de la réunion du 7 juin, le régulateur américain a bien dit que ce qui s’était passé à Fukushima était un accident japonais, un problème japonais et qu’eux allaient très, très bien. Ma deuxième question c’est : une centrale française actuelle n’est pas capable de résister à un acte terroriste si je ne m’abuse, en tout cas tel qu’envisagé pour la conception de réacteurs de 3ème génération, est-ce que vous ne pensez pas que ça, ça pose un vrai problème,  notamment parce que maintenant, le nucléaire s’est invité dans le cadre de la campagne électorale et que l’opinion publique n’a pas le même temps que le temps des stress tests ? Merci.

FRANÇOIS FILLON
Il ne faut pas tout mélanger, la campagne électorale et la sûreté nucléaire, heureusement ça n’a rien à voir. D’abord sur notre volonté de parvenir à des standards internationaux au plus haut niveau de sûreté, c’est exactement la politique que conduit la France en se basant sur deux choses : d’abord sur notre expérience qui est très grande dans ce domaine. Et puis deuxièmement sur une constatation qui est une évidence, un accident nucléaire a des conséquences internationales, il concerne l’ensemble de la communauté internationale et, donc, il est naturel que cette communauté internationale se dote des plus hauts standards de sûreté. C’est vrai que jusqu’à maintenant, chaque pays avait ses méthodes et ses standards, ça ne peut pas continuer et tout l’effort de la France, l’effort conduit par les ministres, l’effort qui sera conduit dans le cadre des organisations internationales vise à amener l’ensemble de la communauté sur ces standards. Alors qu’il y ait des résistances, qu’il y ait des discussions c’est normal, la route sera longue mais on ne lâchera pas sur ce sujet. Et je pense que chacun doit bien comprendre que c’est une des conditions de la crédibilité du nucléaire. Si on veut rassurer l’ensemble de nos concitoyens sur ces questions de sûreté, il faut que les standards soient les mêmes dans tous les pays qui exploitent des centrales.
Sur la question de la sûreté face aux attentats terroristes, les centrales sont naturellement dimensionnées et surveillées pour résister à un certain nombre d’attaques terroristes. Le sujet auquel vous faites allusion, c’est l’idée d’un gros porteur qui serait lancé contre une centrale, à l’image de ce qui s’est passé aux Etats-Unis le 11 septembre. Nous avons d’ailleurs conçu les nouvelles centrales que nous construisons pour résister à ce type d’attaque. En même temps, il y a d’autres moyens que le béton pour empêcher ce type d’attaque. Et je n’ai pas besoin d’en dire plus, sachez simplement que nous sommes extrêmement vigilants sur tout aéronef qui s’approche d’une centrale nucléaire. Et il y a toute une série de dispositions en matière de surveillance et d’intervention qui est prévue pour assurer cette sécurité. Monsieur ?

JOURNALISTE
Monsieur le Premier ministre bonjour. Fabrice NODE-LANGLOIS du FIGARO. Vous venez de le dire, la sûreté est la priorité des priorités, elle a un coût, elle a un prix et, sauf erreur de ma part que Monsieur PROGLIO pourra corriger, il a déclaré (il me semble) il y a quelques semaines que la sûreté notamment pourrait justifier de porter le fameux tarif AREN à 46 € contre 41 aujourd’hui. Est-ce que vous le suivez sur ce point ?

FRANÇOIS FILLON
D’abord, il y a des décisions qui ont été prises sur le tarif AREN qui, je crois, ont été des décisions de bon sens et qui ont été saluées par tout le monde comme telles. Bien sûr, il faudra prendre en compte les dépenses liées à la sûreté mais pas seulement les dépenses liées à la sûreté. Il faudra prendre en compte aussi toutes les dépenses qui sont liées au développement des énergies renouvelables. Vous savez que pour développer ces énergies renouvelables, nous avons choisi de mettre en place des tarifs qui sont très incitatifs, mais ces tarifs incitatifs ont des conséquences sur le prix de l’énergie. Donc oui, il y a une augmentation du prix de l’énergie liée à l’ensemble de ces contraintes, mais le rôle du Gouvernement c’est de veiller aussi à ce que cette augmentation soit la plus maîtrisée possible, qu’elle ne vienne pas peser de façon brutale par des accoups sur le pouvoir d’achat des Français, qu’elle ne vienne pas mettre en cause la compétitivité de l’industrie française qui bénéficie d’un avantage de compétitivité grâce au nucléaire. Et donc nous avons une discussion permanente avec les exploitants sur ce sujet, pour faire en sorte de lisser l’ensemble de ces investissements. Madame ?

JOURNALISTE
Oui, Tara PATEL de BLOOMBERG. Est-ce qu’il y aura d’autres centrales nucléaires construites en France après Penly pour compenser l’arrêt en Allemagne, c'est-à-dire de renforcer le pouvoir d’exportation d’énergie nucléaire ?

FRANÇOIS FILLON
Ecoutez, pour l’instant on a lancé la construction de deux nouvelles centrales, qui sont des centrales d’un type nouveau, qui apportent une amélioration considérable en matière de sûreté. L’objectif de la France, c’est d’abord d’assurer son indépendance énergétique. Naturellement, il y a un maillage de l’ensemble des réseaux européens qui permet à ces réseaux de se soutenir les uns les autres, et d’étaler des pointes qui ne sont pas forcément les mêmes dans tous les pays. Enfin l’objectif de la France, ce n’est pas de construire des centrales nucléaires à la place de l’Allemagne qui n’en veut plus. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas des échanges entre l’Allemagne et la France, mais il faut qu’il soit clair que la solution au problème énergétique allemand ne se trouve pas dans la construction de centrales nucléaires en France. Une autre question ?

JOURNALISTE
Journaliste pour l’Agence Environnement et Développement durable. Comment réagissez-vous au rapport de l’ASN concernant l’EPR de Flamanville paru cette semaine dans Le CANARD ENCHAINE, qui remet en cause… qui pointe notamment le coût et des problèmes de sûreté et de maintenance ?

FRANÇOIS FILLON
Alors d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas besoin du CANARD ENCHAINE pour connaître ce rapport puisqu’il est sur le site Internet de l’ASN depuis le début. Donc j’invite tous ceux qui ont besoin de s’informer sur les questions de sûreté nucléaire, ce n’est pas la peine de lire Le CANARD ENCHAINE, il suffit d’aller sur le site de l’ASN, vous aurez l’ensemble des informations avant qu’elles soient publiées naturellement dans cet excellent journal. L’ASN fait son travail, elle analyse le chantier qui est un chantier d’une tête de série, donc d’un premier réacteur. Elle l’analyse au regard de l’expérience que nous avons acquise dans la gestion des installations nucléaires. Et donc elle fait des suggestions. Elle a fait notamment une suggestion pour faire en sorte que le bâtiment de contrôle de cette nouvelle centrale nucléaire soit résistant aux séismes. EDF va devoir mettre en œuvre, comme c’est une obligation pour l’exploitant, toutes les suggestions de l’ASN. Donc il n’y a pas de secret, il y a une totale transparence et un mécanisme qui permet en continu d’apporter des améliorations, y compris sur un chantier comme celui de l’EPR.

 

  
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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 12:20

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Le Point.fr - Publié le 01/09/2011 à 10:08 - Modifié le 01/09/2011 à 10:09

Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point, intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 8 h 20 pour sa chronique politique "Le parti pris".

01/09/2011 - L'accusation contre Sarkozy qui déshonore... la justice

Nicolas Sarkozy est accusé d'avoir reçu de l'argent liquide de la milliardaire. © Facelly / Sipa et Patrick Kovarik / AFP

Vous revenez sur l'accusation portée contre Nicolas Sarkozy par la juge Isabelle Prévost-Desprez. Dans un livre qui paraît cette semaine, elle affirme qu'un témoin lui aurait confié, hors procédure, que le président de la République avait reçu de l'argent de Mme Bettencourt. Pour vous, cette accusation ne déshonore pas Nicolas Sarkozy, mais la justice. Pourquoi ?

Parce que le procédé est aussi douteux que l'accusation elle-même. Nous sommes dans un cas inouï d'emballement médiatique fondé sur du vent. Une magistrate prétend - non pas dans un rapport ni dans un jugement, mais dans un livre - que deux personnes auraient confié que Nicolas Sarkozy aurait reçu de l'argent. On ne dit ni quand ni comment. La seule chose que l'on sait, c'est qu'elles n'ont pas voulu l'inscrire sur un procès-verbal, de sorte que leurs prétendues déclarations - que l'un de ces deux "témoins" dément, d'ailleurs - n'ont aucune valeur. Elles ne devraient donc avoir aucune portée. Il n'empêche que la presse les relaie comme s'il s'agissait d'une vérité établie. Eh bien c'est non seulement déraisonnable, mais déloyal. Et déshonorant.

Mais ce que dit la juge Prévost-Desprez, c'est que ces témoins ne voulaient pas apparaître parce qu'ils avaient peur des représailles... Vous ne la croyez pas ?

C'est une tromperie manifeste. Ce que dit Mme Prévost-Desprez, c'est que les "témoins" dont elle parle n'ont pas voulu faire de déposition officielle. Si on croit un minimum en la justice - et on peut espérer que c'est le cas d'un juge -, on doit considérer qu'une déposition qui n'a pas d'existence formelle n'existe pas du tout. Sans quoi, c'est une porte ouverte sur l'arbitraire et la calomnie. Dans cette affaire, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui doit être défendu, mais les principes.

La particularité, c'est qu'il s'agit du président de la République. Est-ce qu'on ne peut pas penser qu'il bénéficie de protections telles qu'aucune enquête n'est vraiment possible contre lui ?

Il faudrait être tombé sur terre après un accident de soucoupe volante pour croire qu'on ne peut pas enquêter en France sur le président. La Constitution interdit de le poursuivre ou de l'entendre tant qu'il est en fonction. Mais tout le monde sait par exemple qu'il y a une enquête sur l'attentat de Karachi où il est question de son rôle dans la campagne Édouard Balladur en 1995. Dans l'affaire Bettencourt, si la juge avait eu des éléments, rien ne lui interdisait d'en faire état dans sa procédure. Elle ne l'a pas fait. Le président de la République est peut-être juridiquement inattaquable, mais la juge, elle, est manifestement indéfendable.

Est-ce que Nicolas Sarkozy n'est pas victime des nombreuses critiques qu'il a portées contre les juges depuis son élection ?

Certainement. Mais les excès qu'il a pu commettre ne justifient pas la disproportion des attaques contre lui. Aucune autre personnalité en France ne serait attaquée publiquement sur la base d'éléments aussi flous et aussi discutables. Paradoxalement, c'est moins dangereux de l'attaquer lui parce qu'on sait qu'il ne déposera pas plainte - ça lui a été trop reproché au début de son mandat. En France, la justice est moins indépendante qu'il ne le faut, mais plus qu'on ne le dit. Dans l'affaire Bettencourt, il faut rappeler que la juge Prévost-Desprez a certes été victime des manoeuvres du procureur Courroye, qui s'est conduit comme l'homme de l'Élysée. Mais elle a été dessaisie du dossier par la Cour de cassation, dont les magistrats sont indépendants. La réalité, c'est que, comme tous ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a essayé d'avoir un contrôle sur les affaires sensibles. Comme tous ses prédécesseurs, il y est parfois arrivé. Et plus qu'aucun de ses prédécesseurs, ça lui a attiré la détestation des juges. Mais ça ne leur donne pas plus qu'à lui le droit de détourner leurs pouvoirs.

 
  
 
Gaullistes de Bretagne et Pays de la Loire
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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 12:13

 

Le Point.fr - Publié le 30/08/2011 à 19:03 - Modifié le 31/08/2011 à 11:02

Le député centriste animera une table ronde sur les "valeurs" lors du campus de l'UMP. Un coup politique, mais aussi une séquence... philosophique.

Les "valeurs de l'UMP" selon Pierre Méhaignerie

Pierre Méhaignerie est président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. © Facelly / Sipa


L'UMP veut rassembler sur sa droite et sur sa gauche. Ainsi, pour présider une table ronde consacrée aux "valeurs" du parti, lors de la première journée du campus des Jeunes Populaires à Marseille, vendredi, c'est le centriste Pierre Méhaignerie qui a été choisi. Une décision éminemment politique, bien sûr, à l'heure où Bayrou et Borloo fourbissent leurs armes. Le député d'Ille-et-Vilaine, qui avait répondu présent au rassemblement de Jean Arthuis et du patron du MoDem début juillet et qui "réfléchit" toujours à sa position pour 2012, reconnaît lui-même que sa présence, vendredi, fera office de gage donné aux centristes restés fidèles au parti majoritaire. "Je ne suis pas naïf au point de perdre ma liberté", confie-t-il, avant de prévenir : "Quoi qu'il arrive, moi, je défends mes positions."

Ainsi, Méhaignerie a bien travaillé avant sa petite intervention. Selon lui, les valeurs sur lesquelles la droite et le centre doivent s'appuyer sont : "la liberté, mais pas sans responsabilité, l'efficacité avec solidarité et l'individu, mais pas sans la communauté". Quant à la "base doctrinale" de l'UMP, elle pourrait reposer sur cinq philosophes et économistes, selon Méhaignerie : "Tocqueville, avec le principe de subsidiarité, l'Autrichien Schumpeter, à travers lequel on comprend qu'il faut accepter que des entreprises meurent pour que d'autres naissent, Raymond Aron, pour le devoir de vérité, Mounier, pour le personnalisme qui consiste à accepter l'individu sans négliger la communauté, et John Rawls, qui dit qu'il y a des inégalités inefficaces, et d'autres efficaces." Les Jeunes Populaires ont donc leur bibliographie de rentrée.

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 19:56
 Société | Ajouté le 31.08.2011 à 15H22
Je ne suis qu’un chirurgien. J'ai donc fait des études de médecine, il y a quelques années. Nous apprenions à l’époque qu’un homme était caractérisé par son aspect morphologique extérieur, par son aspect anatomique intérieur, par ses hormones circulantes, par de multiples spécificités inscrites dans ses gènes, ou plus exactement dans son gène Y. La femme est différente par ces mêmes spécificités et par ses gènes X. D’ailleurs son sexe est déterminé dès la fécondation, le gène y venant du père obligatoirement ! Tels étaient les cours de génétique qui nous étaient dispensés.

Dès sa naissance, l'orientation d'un enfant est connue. Certes, elle va être confirmée par son éducation, parfois stéréotypée, affirmant sa propre différence par rapport à l’autre sexe. Ceci est fixé par la loi de la nature : l’homme reste un mâle et la femme, une femelle, comme elle est fixée par cette même nature pour tous les animaux sexués.

Au delà de cette loi immuable, il est vrai que l’orientation des pratiques sexuelles peut varier. L’homosexualité longtemps cachée, montrée du doigt et même blâmée, ne l’est heureusement plus. Est-ce pour autant qu’il faille nier la réalité de l’homme et de la femme, les rendre neutres et prétendre que seule l’éducation détermine l’orientation sexuelle de l’humanité ? Non bien certainement, accepter la différence des pratiques n’est pas nier la réalité humaine.

Cette volonté négationniste est stupide, dangereuse et contraire à la réalité.

Revenons aux certitudes simples, à la nature, à l’humain, sans pour autant rejeter quoi ou qui que ce soit. Je vois se dessiner le piège. Accepter la réalité anatomique, hormonale, génétique reviendrait à rejeter l’autre, celui qui a choisi de vivre différemment sa sexualité. Piège grossier et habituel ; accepter l’autre je le redis, n’est pas une obligation pour nier les autres.

Je réprouve absolument ces tentatives stupides, et c’est pour cela que j’ai signé ce manifeste.



Pr Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
Membre du CCNE
 
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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 19:53
Economie et social | Ajouté le 30.08.2011 à 11H33
Dans une crise telle que nous la vivons, qui pourrait être contre l'idée d'une taxation des hauts revenus ? Il y a dans cette interrogation, beaucoup d'émotivité, d'impulsivité, voire de démagogie, mais peu d'efficacité.

D'abord qu'est ce qu'être riche ? Qu'est-ce qu'un très gros salaire ? Il y a quatre ans, François Hollande avait avancé le chiffre de 4 000 € de revenu mensuel. Il s'agit là, n'en doutons pas de la classe moyenne. Il a récidivé ces jours-ci avec une boutade (qui n'en était pas une) « Que les riches sachent que nous arrivons! ».Le Grand Soir est annoncé, que cela se sache ! Voici -enfin- une partie du programme socialiste, du bon socialisme de 1981 : augmentation des impôts, création de postes de fonctionnaires. Le contraire de ce qu'il faut faire pour sortir de la crise...

Alors, faut-il ne pas taxer les hauts revenus de façon exceptionnelle ? Bien entendu, cette taxe est nécessaire et symbolique, mais temporaire et devra cesser dès le retour à l'équilibre des finances publiques. Le Gouvernement a fixé le seuil de ces revenus à 500 000€ annuels. Il ne m'aurait pas choqué qu'elle fût baissée à 300 000 €mais attention, ces revenus ne concernent pas uniquement les chefs d'entreprise qui sont souvent et facilement pointés du doigt, mais aussi les grands sportifs, les personnalités du « showbiz »...

Attention aussi à aller plus loin dans la réflexion. Ce qui est choquant, comme l'a dit Laurence Parisot, patronne du MEDEF, ce sont justement certains niveaux de rémunération incroyablement élevés. Il faudra vraisemblablement que le MEDEF et l'Etat demandent une modération de ces salaires.

Ne confondons pas socialisme égalitariste et la modération des très hauts revenus qui relève d'un libéralisme rationalisé. Il faut d'ailleurs faire une différence entre les salaires provenant du travail de l'invention, de l'effort, de la création et ceux qui proviennent de la bourse et de ses jeux. Quand c'est « l'argent qui travaille seul » sans intervention du bénéficiaire de ses fruits, c'est bien qu'un autre employé a travaillé.

Il ne faut pas donner l'impression que l'Etat (responsable des déficits et de la crise) se venge sur ceux et celles qui n'y sont pour rien car, en réalité, les hommes politiques de tous bords, depuis des dizaines d'années, se font élire en promettant tout sans avoir les moyens de rien, propageant l'Etat-Providence plus que de raison.

Si le « village global » brûle, tant en Europe qu'ailleurs, il est nécessaire que ceux qui le peuvent montrent l'exemple, sans réduire l'investissement, l'emploi, la recherche ni laisser se développer le sentiment que l'Etat cherche des boucs émissaires et s'en contente.

C'est de l'équilibre structurel des budgets des Etats dont il faut parler.

Pr Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris
 
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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 11:27

Martine Aubry à Marseille: pour Guéant ou Guérini?


La candidate à la primaire PS s’est rendue ce lundi à Marseille pour parler sécurité. Un coup médiatique qui a quelque peu éclipsé ses liens polémiques avec Guérini.



On avait le « président du pouvoir d’achat », on aura « la présidente de la sécurité ». En visite ce lundi à Marseille, en même temps que Claude Guéant, la candidate à la primaire PS a (re)lancé sa campagne sur un des thèmes favoris… de la droite.  Une chose étonnante quand on sait que la gauche a longtemps été accusée d’avoir fait l’impasse sur cette question. Mais visiblement consciente que l’insécurité touche de près les Français, a fortiori les plus modestes, Martine Aubry s’est positionnée en première ligne sur ce thème : « Je suis venue aujourd'hui à Marseille pour dire de manière forte que je serai la présidente de la sécurité de tous les Français ».  Après le président « normal » de Hollande, Martine Aubry a trouvé un de ses slogans de campagne.

Il est vrai que Marseille est un des meilleurs exemples des ratés de la politique de sécurité de Sarkozy et Guéant. Frappée par la baisse des effectifs, la ville est sous-dotée en policiers comme l’avait déjà noté la Cour des comptes. La polémique autour du parking de la porte d’Aix, récupéré par des voyous rackettant les automobilistes a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le préfet chargé de la sécurité Gilles Leclair a été limogé et remplacé par Alain Gardère, jusque là directeur adjoint du cabinet de Claude Guéant. 

Il y avait donc une opportunité politique et médiatique pour une Martine Aubry à la recherche d’un nouveau (premier ?) souffle pour sa campagne. Et, pour gagner en crédibilité, la candidate a donc bien l’intention d’attaquer le chef de l’Etat sur le fond : « Il y a eu 3000 vols avec violences à Marseille au 1er trimestre (25 par jour rendez-vous compte !) Cinquante assassinats en deux ans. Je vois M. Guéant dire qu'il va stopper l'inacceptable. Quel est l'inacceptable aujourd'hui ? C'est la politique du président de la République, qui a été ministre de l'Intérieur ! ». Fini le temps où la gauche préférait parler de « sentiment d’insécurité » plutôt que de l’insécurité elle-même.  

La Maire de Lille a aussi fait plusieures propositions comme « rétablir les 10 700 policiers et gendarmes perdus » en France depuis 2007 avec la RGPP, tout en mettant « le paquet dans des zones de sécurité ». Martine Aubry souhaite aussi « une loi pour rendre plus lourdes les sanctions » contre les détenteurs d'armes. Il est très loin le temps de « police partout, justice nulle part ».

Changement de braquet
Martine Aubry a ainsi acté l’évolution du PS sur le sujet. Il ne s’agit pas de se positionner comme un parti défenseur des libertés publiques (comme lors du flop du « Printemps de libertés » en 2009)  mais comme une formation capable de combattre directement le problème : « La politique de sécurité de Nicolas Sarkozy a été un fiasco (...). Le temps de l'agitation et de la communication, c'est terminée », a-t-elle dit. Elle était d’ailleurs accompagnée de trois maires très intéressés à ces questions : Michel Destot (Grenoble), Pierre Cohen (Toulouse), François Pupponi (Sarcelles). 

Le PS revient pourtant de loin, ses positions sur le sujet, ont souvent varié comme ce fut le cas avec la vidéosurveillance. L’offensive du chef de l’Etat de l’été dernier avait mis en avant la nécessité d’un changement de braquet. Martine Aubry avait alors attendu l’université d’été de la Rochelle pour réagir. En novembre 2010, après un premier report, le PS organise son forum sur la sécurité. La Première secrétaire s’étant mutée en candidate, elle ne pouvait faire l’impasse sur ces évolutions.

Ferme avec l'insécurité, clémente avec Guérini ?

Mais ce déplacement à Marseille de Martine Aubry et la fermeté qu’elle a décidé d’y afficher peuvent tout de même sembler incongrus. Le 8 septembre prochain, Jean-Noël Guérini, sénateur et patron PS des Boûches-du-Rhône, doit être auditionné dans le cadre d’une enquête sur les fraudes présumées aux marchés publics dans le département. Ce que n’a pas manqué de noter Bruno Beschizza, secrétaire national de l’UMP à la Sécurité. Et ce qui ne manquera pas de faire sourire jaune dans les rangs d’Arnaud Montebourg.

 

Car le député de Saône-et-Loire avait fait part à Martine Aubry, il y a déjà plusieurs mois de ça, au travers d'un rapport, de ses inquiétudes sur la gestion de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône tenue par Jean-Noël Guérini. Il en appelait d’ailleurs à sa mise sous tutelle. Mais ce n’est qu’après la publication du rapport d’Arnaud Montebourg par le site du Point que Martine Aubry s’était finalement « empressée » de lancer une commission d’enquête sur le sujet. Une commission qui s’était fendue d’un texte aux conclusions extrêmement clémentes envers Guérini et au ton, au contraire, incroyablement dédaigneux à l’égard du travail fourni par Montebourg. Les « accusations » portées par Arnaud Montebourg dans son rapport étaient jugées « péremptoires ». Le rapport du député de Saône-et-Loire aurait même mérité, était-il écrit moqueusement, d’être qualifié de simple « note de constatations » ! Au PS, apparemment, c’est malheur à celui par qui le scandale arrive. Et un malheur n’arrivant jamais seul — c’est bien connu — Arnaud Montebourg fut le seul à voter contre le texte de la commission d’enquête sur la Fédé des Bouches-du-Rhône lors d’une réunion du Bureau national début juillet. En plein affaire DSK, les dirigeants du PS avaient semble-t-il fait le choix de ne pas ajouter de l’instabilité à l’instabilité… D’autant que Jean-Noël Guérini fait partie des soutiens du maire de Lille, même si cette dernière refuse de le voir ainsi. Interrogée dimanche matin sur le plateau d’Europe 1 délocalisé La Rochelle, Martine Aubry s’est d’ailleurs révélée bien en peine d’expliquer les conclusions que le parti devait tirer de l’affaire Guérini.

 

Mais dans les travées de la Rochelle, il se murmurait que son successeur (bien que par intérim) au poste de Premier secrétaire, Harlem Désir, souhaitait prendre son « autonomie » vis-à-vis de Martine Aubry sur le sujet. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait ce lundi en toute fin de journée estimant que Jean-Noël Guérini devrait « immédiatement » quitter le parti et la présidence du Conseil général des Bouches-du-Rhône s'il était mis en examen. Tout est possible au PS. Après Martine Aubry — c'était inattendue – en « présidente de la sécurité », voilà Harlem Désir en « Premier secrétaire de la fermeté ».

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